Les fondements anthropologiques de la Nouvelle Droite : Panthéisme, Sorcellerie et Culte du Phallus. La Nouvelle Droite retour sur un demi-siècle de blasphèmes et de subversion (3/6)

Nos précédents articles :

La Nouvelle Droite : retour sur un demi-siècle de blasphèmes et de subversion (Aperçu Général-1/6)

Un Antichristianisme Fondateur, la Nouvelle Droite : retour sur un demi-siècle de blasphèmes et de subversion (2/6)

Article d’I.C paru dans Lectures Françaises 813 (Janvier 2025).

La Nouvelle Droite : de Celse à Louis Rougier, les mêmes sophismes, la même vanité méprisante 

Nous entamerons la troisième partie de notre étude consacrée cette fois à la religion des « indo-européens » avec cette longue diatribe de l’un des pères fondateurs de la Nouvelle Droite, le philosophe Louis Rougier [on vous conseille vivement de consulter sa fiche Wikipedia-NDLR] :

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« Tel fut le crime décisif des chrétiens aux yeux de la société païenne : ils apparurent comme des « misanthropes », des ennemis du genre humain, des contempteurs obstinés de toutes les raisons, quotidiennes ou exceptionnelles, familières ou sublimes, de dire oui à la vie : les joies de la famille, l’amour de la patrie, l’honneur civique et la pudicité patricienne, les arts qui embellissent l’existence, les sciences qui sont l’honneur de l’esprit humain. La vie jusqu’alors était douce sous le regard clément des dieux salutaires (…) Il n’y aura plus de travail profitable que la prière, de vertu efficace que la stérile continence, de dignité éminente que la mendicité. Toute la table ancienne des valeurs civilisatrices sera bouleversée : mieux vaut le pauvre que le riche, le pécheur repentant que le juste irréprochable, l’homme de rien que le maître de ce monde, celui qui s’afflige que celui qui se réjouit, le simple d’esprit que le docte, Jésus, « le plus laid des enfants des hommes », que Dionysos, le plus beau des fils des dieux », la sombre folie du sophiste crucifié que la religion de la très sage Athéna. »

Louis Rougier, Celse contre les chrétiens, (Copernic), 1977, p 109.

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Celse

La pseudo-étude de Louis Rougier que nous venons de citer peut être considérée comme un cas d’école. Il s’agit d’une impressionnante succession de sarcasmes et d’injures adressés au Christ et aux chrétiens, doublée d’une apologie du païen Celse, présenté comme un « penseur génial ». Nous avons tenté d’en retirer tous les excès de langage, les blasphèmes et les remarques outrancières (notamment à l’encontre de Notre Seigneur Jésus Christ). Il ne restait plus qu’une seule réflexion qui est répétée tout au long de l’ouvrage : les chrétiens sont des misérables. Ce qui nous renvoie à un point fondamental, à savoir que le discours néo-droitier/néo-païen n’a jamais eu aucune consistance. Il n’a aucune valeur intrinsèque. Il ne propose rien d’intéressant. Il ne fait que salir. Il a été mis en place uniquement dans le but de déprécier avec plus ou moins de virulence la vraie religion. C’est tout :

« Ceux qui préfèrent la recherche à la découverte, l’effort à la satisfaction, les instincts de création aux instincts de possession, éprouveront le même malaise que Celse en présence d’une religion assurée de complaire toujours au grand nombre, en offrant la promesse d’une connaissance intégrale et d’une béatitude infinie au plus ignare, pourvu qu’il croie aveuglément, et au plus vil, pourvu qu’à l’instant où l’appellera la grâce de Dieu il se repente de son infamie. »

Louis Rougier, Celse contre les chrétiens, (Copernic), 1977, p 56.

Nous n’avons jamais compris en quoi vomir un torrent d’insultes et user d’une verve satirique infernale, qui plus est à l’encontre de ce qui est noble et vrai, pouvait représenter une marque d’intelligence. Notons toutefois que le discours on ne peut plus caricatural de ce païen du IIIème siècle que Louis Rougier considère comme un héros en lutte contre la « barbarie des chrétiens » nous est connu grâce à Origène qui s’était donné la peine de le réfuter point par point. Inutile de rappeler qu’Alain de Benoist et Louis Rougier détestent Origène (tout comme ils détestent Tertullien, Saint Justin, Saint Jérôme, Lactance…) qui a pourtant eu l’honnêteté de sauvegarder le discours de son adversaire. Le théologien nous avait d’ailleurs rappelé un fait significatif :

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Origène

« En cela Celse imite les Juifs qui, lorsque le christianisme commençait à naître, semaient partout les plus noires calomnies. Ils accusaient les Chrétiens d’égorger un enfant, de se nourrir de sa chair, de se livrer dans leurs assemblées à des actions infâmes après avoir éteint les flambeaux. Des diffamations si absurdes ne furent pas sans résultat, et encore aujourd’hui il est des infidèles qui, dans cette persuasion, ont une telle horreur pour nous qu’ils évitent même de nous parler. »

Origène, Contre Celse, (La Caverne du Pèlerin), 2023, p 172.

Il est assez amusant de remarquer qu’Alain de Benoist, « ennemi juré » du libéralisme dont il s’acharne piteusement à démontrer les origines chrétiennes, considère comme un mentor Louis Rougier qui en fut pourtant un ardent promoteur. Celui-ci fut entre autre l’allié du juif sioniste, super-mondialiste et membre de la Fabian Society, Walter Lippman [Fondateur du Council on Foreign Relations dont Bernard Lugan, compagnon de route de la Nouvelle Droite, est le conseiller revendiqué -NDLR:].

Rougier a repris une thèse qui fut tout d’abord popularisée au XIXème par l’historien anglais Edward Gibbon et par Ernest Renan pour ensuite être reprise par l’anti-chrétien André Piganiol et enfin par la Nouvelle Droite. Cette thèse est la suivante : l’empire romain aurait été assassiné par une société secrète qui conspirait dans l’ombre pour parvenir à ses fins. Cette secte était constituée d’individus subversifs, malfaisants et extrêmement dangereux qui voulaient instaurer une dictature sans partage et détenir tous les leviers de pouvoir en ayant recours à l’intrigue, opérant dans l’ombre, assistant à des rituels secrets aux significations multiples. On ne pouvait mettre fin à leurs manigances qu’en les exterminant et en livrant leurs vierges aux bêtes sauvages. Il en allait de la survie de la civilisation. Malheureusement celle-ci finit par être détruite de l’intérieur par cette société secrète qui empruntait son nom à son fondateur : le christianisme. Alain de Benoist continue de valider cette explication de l’histoire qui est pour le moins audacieuse. Nous sommes pourtant en 2025, il serait temps de se réveiller…

Un auteur plus rigoureux, mille ans auparavant, avait proposé une version des événements un peu plus fidèle à la réalité :

« J’ai dû insister sur ce point, parce que les auteurs païens n’ont pas fait difficulté de déclarer que la république romaine était morte de corruption, et qu’il n’en restait déjà plus rien avant l’avènement de Notre-Seigneur-Jésus-Christ. Or, cette corruption nos adversaires ne l’imputent point à leurs dieux, et cependant ils prétendent imputer à notre Sauveur ces maux passagers qui ne sauraient perdre les bons, ni dans cette vie, ni dans l’autre. Chose étrange! Ils accusent le Christ, qui a donné tant de préceptes pour la purification des mœurs et contre la corruption des vices, et ils n’accusent point leurs dieux, qui, loin de préserver par de semblables préceptes le peuple qui les servait, ont fait tous leurs efforts pour le précipiter plus avant dans le mal par leur exemple et leur autorité (…) Comme si ces dieux étaient des amis de la vertu, irrités contre les vices des hommes! Non; car ces présages tirés des entrailles des victimes, ces augures, ces prédictions, par lesquelles les dieux païens se complaisaient à faire croire qu’ils connaissaient l’avenir et influaient sur le destin des combats, tous cela témoigne qu’ils n’avaient pas cessé d’être présents. Et plût à Dieu qu’ils se fussent retirés ! La fureur des guerres civiles eût été moins excitées par les passions romaines qu’elle ne le fut par leurs instigations détestables. »

Saint Augustin, La Cité de Dieu, Livre II-Chapitre XXV, (Points), p 110-111.

La Nouvelle Droite : la mystique païenne, une tragique et horrible déformation de la religion primitive 

En nous rappelant que les Romains pratiquaient, entre autres, l’anthropomancie, Saint Augustin nous permet d’aborder un sujet de fond, il s’agit de la religiosité païenne. Dans son Manifeste publié en 2021, les « guerriers indo-européens » de l’Institut Iliade nous expliquaient, dans un style très emphatique :

« A l’homme abstrait et interchangeable, nous opposons des fondements anthropologiques concrets : nos enracinements biologiques, familiaux, politiques et civilisationnels. »*

*Manifeste de l’Institut Iliade, (La nouvelle Librairie), p 9.

Nous avons étudié ces « fondements anthropologiques concrets » tant vantés par La Nouvelle Droite. Rendons pour commencer hommage à Jean Vaquié et à Monseigneur Charles Freppel, qui avaient proposé de bonnes définitions du paganisme en général :

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Jean Vaquié

 » Le paganisme est de toute évidence le fruit d’une collaboration (connivence) humano-démoniaque. Derrière chaque idole, il y a un démon. Mais il n’y a pas qu’un démon, il y a des hommes complices. Et la collaboration a lieu précisément au cours des états mystiques que l’on rencontre dans l’exercice de la religion païenne. »

Jean Vaquié, Cahier Jean Vaquié n°15, (ACRF), 2018, p 6-7.

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Monseigneur Charles-Emile Freppel

« Lorsqu’on parcourt cette longue page de l’histoire du genre humain, qui s’appelle le paganisme, qu’on suit cet enchaînement de crimes et de folies, qu’on examine de près cet amas de superstitions bizarres, de rites sanguinaires, de cérémonies obscènes, de pratiques ténébreuses, cette série sans fin de faits étranges, d’oracles, de sortilèges, d’incantations, d’apparitions : le premier mouvement de la pensée, c’est de faire une grande part à la faiblesse de l’esprit humain et au jeu des passions. Mais, quand vous aurez fait à la supercherie, à l’illusion et au vice, la plus grande part possible, il restera une action du dehors, une influence étrangère sans laquelle vous n’expliquerez pas le polythéisme tout entier. La malice de l’homme a des bornes comme sa crédulité. Il y a eu dans le paganisme telle scène, telle institution dont le caractère dénoté une déraison, une perversité qui n’est pas de l’homme seulement ».

Mgr Freppel, Les apologistes du IIème siècle : Saint Justin martyr, (La Caverne du Pèlerin), 2023, p 205-206.

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Une charmante coutume dont l’aliénation judéo-chrétienne nous a privés !

L’anthropomancie à laquelle faisait référence Saint Augustin est une coutume qui consiste à lire l’avenir dans les boyaux d’une jeune vierge sacrifiée. Julien l’Apostat, haïsseur de chrétiens et ami des juifs déicides, s’y adonnait :

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Julien l’Apostat

« Ce fut premièrement sous le gouvernement de l’empereur Julien, surnommé l’Apostat, que l’on ouvrit le corps aux vierges saintes. Alors, tandis que leur ventre palpitait et tressaillait encore, on le bourrait d’orge et on les exposait pour être dévorées par les porcs sauvages. »

Antonio Gallonio, Traité des instruments de martyre, 2002, (Millon), p 209.

L’auteur, moine italien du XVIème siècle, se référait ensuite à saint Grégoire de Nazianze, contemporain de Julien, qui décrira la scène plus en détail :

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Saint Grégoire de Nazianze

« Car on dit qu’ils (les hommes d’Héliopolis) – pour ne raconter qu’une de leurs atrocités parmi toutes celles qu’ils commettaient, mais une qui fera frémir d’horreur même les païens sans Dieu, – qu’ils prenaient de chastes vierges méprisant les attraits du monde, et qui, jusque-là, s’étaient à peine montrées aux hommes, et, les mettant sur une place publique, les faisaient dépouiller de leurs vêtements afin de les rendre honteuses en se voyant ainsi exposées aux regards de tous. »

Le docteur de l’Église raconte ensuite que les païens eux-mêmes se joignaient aux porcs  au cours de cette espèce d’orgie cannibale abominable. On comprend peut être pourquoi les néo-droitiers apprécient cet empereur auquel l’écrivain homosexuel et affilié à la banque Worms, Jacques Benoist-Méchin, consacra une étude hagiographique en 1969, de même que le prêtre défroqué devenu philosophe anti-scolastique Lucien Jerphagnon (l’un des maîtres à penser de Michel Onfray). Dominique Venner avait quant à lui noté ce petit pense-bête dans l’un de ses carnets :

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Lucien Jerphagnon

« Julien l’Apostat = Julien le Fidèle. Ce que je suis (nous sommes) : un fidèle, une plus longue fidélité. Notre nom : Fidèles »*

*Dominique Venner : Carnets rebelles, volume 3, (La Nouvelle Librairie), 2023, p 140.

La Nouvelle Droite : Julien l’Apostat, un orgiaque dégénéré ami des Juifs et héros des néo-païens 

Permettons-nous un petit rappel au sujet de l’homme qui tenta au IVe siècle de rétablir la « vraie » religion en Occident. Ce texte datant de 1903 est cité par Louis Dasté :

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Louis Dasté

« Il devait rencontrer pour son œuvre anti-chrétienne d’utiles collaborateurs dans les membres des sociétés secrètes et dans les juifs, les hérétiques, les lettrés qui s’appelaient alors sophistes. A ces puissants auxiliaires s’ajoutaient une tourbe infâme, une multitude innombrable de gens sans aveu (les Apaches de l’époque). Sous l’action de tant de haine favorisée par le pouvoir, les chrétiens étaient bannis du commerce, de la magistrature, de l’enseignement les églises étaient fermées par la violence et leurs biens étaient confisqués, les associations religieuses étaient dissoutes, tandis que les communautés juives étaient conservées ; la déconsidération était jetée sur le clergé à tous les rangs de la hiérarchie ; les ecclésiastiques étaient incorporés dans l’armée, les évêques étaient réduits au silence ou condamnés à l’exil : la justice et le bon droit semblaient avoir succombé sur tous les points, car nul recours n’était possible devant les tribunaux humains. L’histoire impartiale ne dira-t-elle pas de la France, à notre époque, qu’elle offrit le spectacle agité de la période désolante que nous venons d’esquisser ? »

Mgr Arnaud cité par Louis Dasté dans Les sociétés secrètes et leurs crimes, (Ethos), 2021, p 132.

Louis Dasté s’en remettait par la suite à l’historien Paul Allard :

« Le regard perspicace de Julien avait reconnu vite, chez les Juifs, les meilleurs alliés dans la guerre sourde, incessante, non déclarée mais d’autant plus efficace et plus perfide, qu’il faisait aux chrétiens… »

Ce fait important avait été signalé à l’époque par Saint Grégoire de Nazianze :

« En effet, après avoir épuisé toutes les autres mesures et avoir dédaigné de recourir contre nous à toute apparence de tyrannie, chose qu’il jugeait basse et sans grandeur -aucun caractère ne fut en effet plus fertile que le sien pour inventer et imaginer des méchancetés – il finit par lâcher contre nous la tribu juive à son tour. Il fit appel, pour le seconder dans ses machinations, à leur légèreté invétérée et à la haine qui les consume depuis longtemps contre nous. »

Grégoire de Nazianze, Discours 4-5, (Cerf), 1983, p 299.

Citons également Saint Ephrem le Syriaque qui rédigea plusieurs homélies contre cet empereur pervers et détraqué sexuel auquel Céline dédia son pamphlet L’Ecole des cadavres:

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Saint Ephrem le Syriaque

« La fête lui plaisait celle de l’odieuse idole, car hommes et femmes, durant cette festivité étaient surexcités : les vierges s’y prostituaient, les femmes mariées s’y dévergondaient, éructant à voix haute des paroles éhontées. Il aimait les fêtes lascives, mais rejetait les festivités bénies pleines de décence et la Pâque pleine de pureté. »

Ephrem de Nisibe, Hymnes contre les hérésies, hymnes contre Julien : Tome 2, (Cerf), 2017, p 427.

Saint Ephrem avait également précisé que les juifs n’hésitaient pas à participer à ces cérémonies, rendant ainsi un digne hommage à la « vraie religion des indo-européens » au cours d’une solennelle communion : « Les circoncis sonnaient de la trompe et devenaient aliénés. Ils chantaient tous à pleine voix et s’encanaillaient. »  Julien fut l’auteur d’un pamphlet anti-chrétien intitulé Contre les Galiléens dans lequel il reprenait les mêmes sophismes et les mêmes blasphèmes que son prédécesseur Celse. Il fut entièrement réfuté par Saint Cyrille d’Alexandrie.

La Nouvelle Droite : la religion cosmique (ou comique) des Indo-Européens 

Nous allons maintenant nous appesantir sur cette odieuse idole à laquelle faisait allusion  Saint Ephrem. Il s’agit du véritable dieu des indo-européens et des néo-droitiers. Ce Dieu est aussi appelé « axe du monde », « feu cosmique », « pilier sacré », « arbre de vie » ou encore « principe de toute chose ». Voici ce qu’en disait le linguiste Jean Haudry, référence incontournable du G.R.E.C.E :

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Jean Haudry

« L’image principale des Feux divins est le phallus. Elle a deux origines : la flamme qui se dresse et la sexualisation de la production du feu par frottement dans laquelle l’un des deux morceaux de bois est assimilé à l’organe sexuel masculin, l’autre à l’organe sexuel féminin. L’exemple typique de cette image est le phallus du temple de Vesta qui représente un Feu divin qui n’a pas de statue, ni même de nom (…) Krause considère les dieux phalliques dans leur ensemble comme d’anciens Feux Divins. Il mentionne à juste titre Hermès, Pan, Priape Liber, et Dionysos. Il leur ajoute, sans doute, Freyr, ancien jumeau divin et omet Shiva. Secondairement, le phallus symbolise la lascivité des Feux Artisans : le phallus, quand il n’est pas igné, a sa signification propre d’emblème de la virilité. »

Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, (Arché Milano), 2016, p 67.

C’est le paganisme panthéistique. La religion de Pan, ou Priape-Hermès. C’est le phallus sacralisé devenu, suite à une abominable corruption spirituelle, le principe créateur, le père de toute créature. Ce que le franc-maçon homosexuel Richard Payne Knight, dans une savante étude au contenu fort scabreux publiée en 1786, avait appelé « la théologie mystique des anciens« . On comprend enfin (ce n’était pas bien difficile), pourquoi Alain de Benoist et ses amis nous ont rebattu les oreilles pendant des décennies avec cette histoire de « désacralisation du monde » qu’aurait provoqué l’affreux christianisme. Ils cherchent tout simplement à réhabiliter ce culte obscène :

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Richard Payne Knight

« Quel que soit le sens que les Grecs et les Égyptiens attachaient au symbole en question, il est certain qu’il n’était ni burlesque ni licencieux. Nous n’en voulons pour preuve que ce fait, qu’il était solennellement porté dans des processions, à la célébration des mystères, gardiens des principes primordiaux de la religion. Dans ces mystères, la connaissance du dieu de la nature, le premier, le suprême, l’intelligent, était communiquée à l’initié, sous le sceau du secret et des serments les plus rigoureux. Le néophyte devait se purifier avant l’initiation, s’abstenir du plaisir de l’amour et de toute nourriture immonde; ce qui montre qu’aucune intention impure n’était au fond de ce symbole, mais qu’il représentait un principe fondamental de la foi, principe sur lequel nous ne pouvons être bien renseignés à cause de l’obscurité où cette partie de la religion était tenue. Plutarque nous dit que les Égyptiens représentaient Osiris avec l’organe de la génération en érection pour désigner son pouvoir générateur et prolifique. Il nous dit aussi qu’Osiris était la même divinité que le Bacchus de la mythologie grecque, lequel n’était autre que le primordial engendreur d’amour d’Orphée et d’Hésiode. Cette divinité est célébrée par les anciens poètes comme le créateur de toutes choses, le père des dieux et des hommes, et il paraît, d’après le passage cité plus haut, que l’organe de la génération était le symbole de ses attributions les plus caractéristiques. »

Richard Payne Knight, Le culte de Priape et ses rapports avec la théologie mystique des anciens, (Arché Milano), 1987, p 3-4.

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Julius Evola

« Dans le domaine de l’histoire des religions, presque toujours on attribue à ce culte un sens uniquement naturaliste, sinon même « obscène » en le réduisant à un culte de la fécondité et de la virilité procréatrice pandémique. Mais, au fond, cela ne concerne que les aspects plus extérieurs, dégénérés et populaires de l’ensemble dont il s’agit. En réalité, on a aussi employé le symbole phallique pour exprimer justement le principe de la virilité transcendante, magique ou surnaturelle, donc une chose assez différente de la variété purement priapique du pouvoir mâle. C’est ainsi que l’on a pu associer le phallus au mystère de la résurrection, à l’espoir en elle et à la force qui peut la produire; c’est pourquoi le phallus figure dans l’art sépulcral, et souvent en Grèce et à Rome, il fut mis sur les sépultures. »

Julius Evola, Métaphysique du sexe, (Omnia Veritas), 2018, p 204-205.

Louis Rougier, dont nous n’avons que moyennement apprécié l’hypocrisie et la vanité intellectuelle, avait omis de nous fournir les vraies raisons qui poussèrent les Romains à mépriser les disciples du Christ. Un écrivain guénonien, franc-maçon et occultiste  va nous apporter quelques éclaircissements :

« Les chrétiens, en passant devant Priape, ne se prosternaient pas comme les Romains avaient l’habitude de le faire. Ils n’adressaient pas de prières à ce dieu. Les Romains considéraient les chrétiens comme des sacrilèges et des athées. »

Jacques Marcireau, Le Culte du Phallus, (Editions Alain Lefeuvre), 1979, p 146.

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Saint Augustin

« On nous dit encore que le nom de Liber vient de ce que, dans l’union des sexes, ce dieu aide les mâles à se délivrer de leur semence, et que le nom de Libéra, déesse qu’on identifie à Vénus, a une origine analogue, parce qu’on croit que les femelles ont aussi une semence à répandre, et c’est pour cela que dans le temple on offre à Liber les parties sexuelles de l’homme et à Libéra celle de la femme. Ils ajoutent qu’on assigne à Liber les femmes et le vin, parce que c’est Liber qui excite les désirs. De là les incroyables fureurs des bacchanales, et Varron lui-même avoue que les bacchantes ne peuvent faire ce qu’elles font sans avoir l’esprit troublé. Aussi le sénat, devenu plus sage, vit cette fête de mauvais œil et l’abolit. Peut-être en cette rencontre finit on par reconnaître ce que peuvent les esprits immondes sur les mœurs des hommes, quand on les adore comme des dieux. »

Saint Augustin, La Cité de Dieu, Livre VI-Chapitre IX, (Points), 1994, p 274.

Nous allons maintenant citer un spécialiste en la matière, l’homosexuel Alain Daniélou. Il publia en 1993 aux éditions Pardès une étude sobrement intitulée Le Phallus. Une fois n’étant guère coutume avec cet éditeur nous avons eu droit à un grand nombre d’illustrations très explicites, ce qui a rendu la lecture de l’ouvrage assez fastidieuse…L’auteur auquel Daniélou fait plusieurs fois référence est Mircea Eliade. Nous aurons l’occasion de reparler de ces deux intellectuels dans la partie de notre dossier consacré au tantrisme et à l’hindouisme. Daniélou sera également de la partie dans la suite de notre article consacrée aux vraies valeurs de la Nouvelle Droite (l’homosexualité initiatique, la pédérastie et la pédophilie) :

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Alain Daniélou (à gauche)

« Les femmes de Veliae, dans un rite prénuptial, devaient s’accoupler à un phallus. Cet usage assez répandu chez les Romains, décrit par les premiers écrivains chrétiens tels que Lactance et Arnobe, est représenté sur un bas-relief de marbre conservé dans le musée secret de Pompéi. La fiancée offrait sa virginité au dieu afin de se concilier ses faveurs et n’être point stérile. »

Alain Daniélou, Le Phallus, (Pardès), 1993, p 66.

Lactance et saint Justin, des apologètes chrétiens exemplaires 

Lactance, surnommé le « Cicéron chrétien » fut peut-être l’un des plus brillants pourfendeurs du paganisme antique dont il dénonçait la cruauté. Ses écrits datant du IIIème siècle, tout comme ceux d’Arnobe, sont inestimables :

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Lactance

« Les Latins ne furent pas plus innocents ni moins barbares dans leurs sacrifices ; et le Jupiter du Latium n’aimait pas moins le sang des hommes que le Jupiter de Salamine. Quelle vertu peut-on demander à ces dieux par un sacrifice qui est un crime? Et quel bien ces dieux, si on ne peut l’obtenir que par homicide? Mais il n’est pas étonnant que des barbares aient une religion conforme à leurs mœurs, et des dieux qui leur ressemblent. Ce qui doit surprendre, c’est de voir l’Italie, qui a toujours fait gloire d’élever ses peuples dans l’humanité, de voir, dis-je, l’Italie surpasser les barbares en cruauté, en répandant avec fureur le sang humain dans ces cérémonies impies et sacrilèges. Ceux qui, joignant la politesse des mœurs aux lumières de l’esprit, éteignent en quelque sorte ces lumières et renoncent à cette politesse pour devenir barbares par un motif de religion, sont sans doute bien plus coupables que ceux qui, nés dans l’ignorance des lois et parmi les ténèbres d’une nature corrompue, font le mal souvent parce qu’ils ne connaissent pas le bien. Il y avait même longtemps que cette coutume d’immoler des hommes avait cours en Italie (avant que l’empereur Hadrien ne l’abrogeât) ; et Saturne se plaisait à un culte si digne d’un dieu qui avait plus d’une fois bu le sang de ses enfants. Mais pour diversifier les mets qu’on lui présentait, on n’égorgeait pas la victime comme on faisait ailleurs, mais on le précipitait du pont Milvius dans le Tibre. »

Lactance, Recueil d’œuvres, (La Caverne du Pèlerin), 2022, p 56-57.

Profitons de l’occasion pour rendre hommage à Saint Justin qui disait :

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Saint Justin

« De là vient aussi qu’on nous appelle athées. Oui, nous l’avouons, nous sommes athées à l’égard des prétendus dieux de cette sorte, mais non point à l’égard du Dieu de vérité qui est aussi le Père de la justice, de la chasteté et des autres vertus, sans nul mélange de mal. »

Saint Justin, Apologie pour les chrétiens, (Cerf), 2006, p 141.

Le panthéisme, une autre lubie ridicule des néo-droitiers 

Le franc-maçon Pierre Mariel va nous expliquer, sans pour cela recourir à d’interminables développements philosophico-métaphysiques trop compliqués, ce que signifie vraiment le panthéisme, notamment lorsqu’il est mis en pratique dans le cadre d’un rituel religieux :

« Les Celtes n’ignoraient pas les danses orgiastiques. Sans doute étaient-ce surtout les femmes qui y prenaient part. Les auteurs classiques comparent à des bacchantes celles qui, dans une île de la Loire, célébraient à grands cris de mystères au cours desquels l’une d’entre elles était mise en pièces par ses compagnes que leur excitation transformait en furies. Mais ces prêtresses sauvages n’étaient pas les seules à connaître de pareils transports. Plusieurs témoignages permettent de supposer que, dans certaines contrées, toute la population s’associait à des cérémonies précédant des sacrifices humains. Ces orgies nocturnes, accompagnées de coïts collectifs, avaient eu, d’abord, une signification agraire. Nos lointains aïeux croyant que « tout est dans tout », la fécondation humaine se transmettait aux fécondations végétales de ses champs et animales de ses troupeaux. Comme si, en quelque sorte, le couple humain donnait le bon exemple aux forces obscures de la nature. »

Pierre Mariel, Magiciens et Sorciers : Les dessous sataniques de l’Histoire, (Bibliothèque Marabout), 1974, p 26-27.

Abordant les origines du sabbat des sorcières dans son ouvrage L’Europe païenne du XXème siècle, il s’appuyait sur le spécialiste de l’occultisme Robert Amadou (qui fut le directeur de thèse de Christian Bouchet) :

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Robert Amadou

« Le Sabbat, c’est aussi dans la licence complète, la fête de la fécondité et du sexe, principe de la vie qu’il faut renouveler périodiquement. Le Sabbat, c’est à rebours, l’universelle communion d’amour sous sa forme fécondante la plus primitive, ramenée par-delà les interprétations sublimantes, par-delà les endiguements de l’esprit et de la société, au culte nécessaire de la Nature. Ainsi s’explique que le tableau du sabbat des sorcières rassemble tant de traits variés et les fond en une harmonie instinctive, d’où toute logique est exclue, en une fête que nulle règle n’organise, que les impulsions tyranniques, enfin libérées des forces obscures, longtemps retenues. Les images sexuelles, d’une singulière puissance, se combinent avec les suggestions de la démonologie ambiante, de l’obsession contemporaine du diable et de son pouvoir omnipotent. Le souvenir des rites païens, des dieux et des déesses qui n’ont point cédé devant l’invasion des saints et des anges appelés à les remplacer dans l’imagination populaire et des coutumes immémoriales se mêle à la déformation systématique des sacrements chrétiens. »

Robert Amadou cité par Pierre Mariel dans L’Europe païenne du XXe siècle, (La Palatine), 1964, p 90-91.

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Citons encore le néo-païen Alexandre Maupertuis* qui nous proposait sa définition du panthéisme :

« Alors que dans le christianisme l’incarnation est une déchéance, les panthéistes se réjouissent au contraire de leur intégration à la totalité et ils font de leur adhésion au monde, au cosmos vivant, la condition de leur libération intérieure. Métaphysique de la lumière avec Spinoza ou de la « libre joie » avec Böhme, le panthéisme bannit absolument toute idée de chute de mal ou de péché originel. Le monde se suffit à lui-même, Dieu comme substance s’identifie à la Nature, à la plénitude de la vie. Le péché inventé par le judéo-christianisme est un prétexte au refus de vivre que le dualisme implique. »

Alexandre Maupertuis, Le sexe et le plaisir avant le christianisme : l’érotisme sacré, (Retz), 1977, p 209.

*De son vrai nom Philippe Camby. Ami de Louis Pauwels, de Jean Parvulesco et de Raymond Abellio dont il préfaça son Approche de la nouvelle gnose, il fonda en 2004 l’École druidique d’Helvétie.

Cette aberration philosophique (refus de distinguer l’être créé de l’être incréé) avait été réfutée par Saint Augustin dont on appréciera la pudeur et la simplicité :

« Que dirai-je maintenant de cette doctrine d’un Dieu partout répandu? Ne doit-elle pas soulever tout homme intelligent ou plutôt tout homme quel qu’il soit? Certes il n’est pas besoin d’une grande sagacité, à quiconque sait se dégager de l’esprit de contention, pour reconnaître que si Dieu est l’âme du monde et le monde le corps de cette âme, si ce Dieu réside en quelque façon au sein de la nature, contenant toutes choses en soi, de telle sorte que l’âme universelle qui vivifie la masse toute entière soit la substance commune d’où naissent chacune à son tour les âmes de tous les vivants, il suit de là qu’il n’y a aucun être qui ne soit une partie de Dieu. Or, qui ne voit que les conséquences de ce système sont impies et irréligieuses au suprême degré, puisqu’il s’ensuit qu’en marchant sur un corps, je marche sur une partie de Dieu, et qu’en tuant un animal, c’est une partie de Dieu que je tue? Mais je ne veux pas dire tout ce que peut ici suggérer la pensée, sans que le langage puisse décemment l’exprimer. »

Saint Augustin, La Cité de Dieu, Livre IV-Chapitre XII, (Points), 1994, p 177-178.

Paganisme et Sorcellerie 

L’éclairant rapport entre paganisme et sorcellerie, relevé par Robert Amadou et Pierre Mariel, fut confirmé à demi-mot par le guénonien érudit René Alleau :

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René Alleau

« Nous remarquerons seulement que les prêtres et les prêtresses des anciens cultes celtiques ont été confondus, semble-t-il, pendant des siècles, avec les sorciers et les sorcières, les enchanteurs et les fées, dont les exploits ont été décrits dans les contes et les légendes locales.  Les réunions secrètes du « sabbat », les rites bizarres des anciens grimoires, les formules étranges des cérémonies magiques correspondaient sans doute à des survivances obstinées du paganisme gaulois, et à ce titre, elles méritent de retenir l’attention des historiens des religions. »

René Alleau, Les Sociétés secrètes, (Retz), 1963, p 228.

Un autre ésotériste mérite d’être cité, auteur d’un ouvrage fort éclairant sur l’alchimie :

« Pratiqué durant toute l’antiquité, encore très vivace chez les derniers Romains par la perpétuation de mystères de Bacchus, de Cybèle et d’Isis, l’érotisme sacral a été violemment combattu par le christianisme qui, avec son mépris de la chair, ne pouvait admettre de telles pratiques. Toutes les survivances de ces cultes ont été détruites, telle, par exemple, le Sabbat des sorcières et sorciers du Moyen Age. »

Elie-Charles Flamand, Érotique de l’Alchimie, (Le Courrier du Livre), 1989, p 15.

Nouvelle Droite Satanisme Gnose PaganismeEn ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole dans les villes du pays.

La notion de sacré comprise par La Nouvelle Droite :

Nous avons ainsi l’explication de cette notion de « sacré » qui obnubile tant les auteurs néo-droitiers. En effet lorsque l’homme se prétend « mesure de toute chose« , lorsqu’il s’affirme seul maître de sa destinée et engendreur de monde ou l’égal des dieux, par quel moyen va-t-il instinctivement chercher à se diviniser? Quelle sera la manière pour lui d’affirmer sa puissance créatrice? Comment va-t-il se sublimer? La réponse est simple : par le biais de son pouvoir générateur. C’est la base même de tous les systèmes gnostiques, de toutes les mystiques païennes dégénérées et de tous les ésotérismes :

« Les orgueilleux suggestionnés, cabalistes, gnostiques, mages, bouddhistes, rose-croix, théosophes, maçons, spirites, occultistes, initiés de toutes les sectes et passionnés de tous les vices, professent qu’il n’y a d’autre dieu que celui qui se révèle par notre chair dans les voluptés de l’humanité. »

Henri de Guillebert dans RISS Rose : L’Occultisme, (Delacroix), p 18.

Si l’on en croit le chevalier Gougenot des Mousseaux, cette ignoble déformation postdiluvienne de la divinité s’est opérée très progressivement. Le symbole ayant servi d’inspiration à des peuples souillés et pervertis pour créer leur religion odieuse ne fut autre que la pierre (Beth-el) sur laquelle Jacob, avant de faire son rêve mystérieux au cours duquel il lutta avec l’Ange de Dieu, posa sa tête pour se reposer. Pendant longtemps cette pierre était demeurée dans la mémoire des peuples comme un symbole très fort rappelant l’alliance de Dieu avec les hommes. Mais au fil du temps ce symbole fut corrompu jusqu’à en devenir l’objet d’une mystique dégradante célébrant la toute-puissance génératrice :

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Roger Gougenot des Mousseaux

« Que l’idolâtrie nous rappelle maintenant de quel pas rapide les passions marchèrent à l’abrutissement de l’homme! Elles l’aveuglèrent; elles l’écartèrent entièrement du sens religieux de la pierre Beth-el; quoi de mieux connu? Et l’amour Divin que cette pierre avait représenté, ne fut bientôt plus que la déification des désirs sensuels ou de Cupidon, principe brutal de la propagation des créatures. Il était si simple que la divinité du naturalisme naquit du Dieu Créateur qui n’était plus envisagé que comme Dieu Nature! Cette nouvelle conception de l’amour avili se manifesta de bonne heure, et nous la retrouvons dans le culte que le Pont et la Mysie rendaient à Vénus et à son fils, aussi bien que dans l’Eros ou l’amour grec de Parium. Elle se traduisit avec la plus grossière lubricité dans le Cabire Hermès-Ithyphallique, et dans Priape, personnages qui s’identifiaient avec l’Amour, et qui personnifiaient sous la forme obscène du Phallus, devenue l’une des formes sacramentelles du Bétyle, les mouvements impétueux et désordonnés de la nature. Cette dégradation de l’idée primitive se propagea dans le monde entier, et les images impudiques des monuments cyclopéens élevés par les Pélasges, témoignent encore aujourd’hui de l’étendue et de la haute antiquité de ce culte. »

Roger Gougenot des Mousseaux, Dieu et les dieux, (ESR), 2005, p 244.

Citons maintenant le franc-maçon (encore un), Jacques Dulaure qui, en 1805, expliquait :

Nouvelle Droite Satanisme Gnose PaganismeEn ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Jacques-Antoine Dulaure

« Le Phallus, appelé par les Romains Mutinus ou Tutunus, recevait encore d’autres hommages. On se prosternait dévotement devant lui, on lui adressait des prières. « Parce que nous n’adressons point nos prières à Mutinus et à Tutunus » dit Arnobe, et que nous ne nous prosternons pas jusqu’à terre devant leurs idoles, ne semble-t-il pas, à vous entendre, que de grandes calamités vont fondre sur nous et que l’ordre de la nature en sera subverti ? »  (…) Considéré comme une amulette, comme un fétiche portatif, le Phallus recevait le nom fascinum, et était d’un usage très fréquent chez les Romains. Ils ne connaissaient point de préservatif plus puissant contre les charmes, les malheurs et les regards funestes de l’envie. C’était ordinairement une petite figure du Phallus en ronde-bosse, de différente matière ; quelquefois, c’était une médaille qui portait l’image du Phallus. On les pendait au cou des enfants et même ailleurs. On les plaçait sur la porte des maisons et des édifices publics. Les empereurs, au rapport de Pline, en mettaient au-devant de leurs chars de triomphe. Les vestales, lorsqu’on célébrait des sacrifices à Rome, leur rendaient un culte. »

Jacques-Antoine Dulaure, Le Culte du Phallus chez les Anciens et les Modernes, (Bibliothèque Marabout), 1974, p 105-106.

Nouvelle Droite Satanisme Gnose PaganismeEn ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.

« Ici, parmi les peuples qui le saluaient de leurs hommages et qui lui rendaient un culte divin, l’usage était de le porter en amulettes. Ou bien, aux jours de fêtes, on l’exposait dans des corbeilles sur les bras de jeunes vierges, honorées du privilège de le livrer aux regards dans les processions publiques ! Ailleurs, dans des cérémonies analogues, on promenait en pompe des figures faites de pâte de sésame et de miel, qui représentaient, à côté de l’organe mâle, le Mullos ou le Ctéis, c’est-à-dire l’organe femelle qui lui correspond. Ailleurs encore, les femmes l’accompagnaient de ville en ville, de bourg en bourg, au son tumultueux des instruments…Et tantôt leur costume était celui des plus éhontées courtisanes ; tantôt elles se couvraient des vêtements des hommes qui, de leur côté, étalaient au milieu de la foule les vains ornements de la robe féminine. Enfin, quelle que fut la forme de la fête, la fougue, la frénésie des passions, l’incendie des sens étaient systématiquement allumés pour s’éteindre dans ces orgies et ces bacchanales dont il est difficile au langage de la chasteté de redire l’histoire, et au récit desquelles la nature la plus apathique, si peu qu’elle soit soumise au joug des mœurs, ne peut s’exempter de frémir. »

Roger Gougenot des Mousseaux, Dieu et les dieux, (ESR), 2005, p 312-313.

Nouvelle Droite Satanisme Gnose PaganismeEn ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.

Julien l’Apostat était féru de cultes initiatiques comme par exemple les fameux Mystères d’Eleusis. Au début de sa réfutation des Valentiniens (une secte gnostique qui s’inspirait de ces mystères), Tertullien nous expliquait en quoi consistait cette initiation qui fascine tant les ésotéristes et les occultistes de tout poil. On comprendra alors pourquoi Julien l’affectionnait tant :

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Tertullien

«Voilà pourquoi ils imposent de rudes épreuves, réclament une longue initiation, mettent un sceau sur la langue, et fixent à cinq ans la durée du noviciat, afin d’accroître l’estime en ajournant la connaissance et de relever la majesté des mystères en allumant le désir. Puis vient le devoir du silence. On garde avec attention ce qu’on a découvert si tard. D’ailleurs cette divinité qui réside dans le sanctuaire, ces soupirs des candidats, ce sceau apposé sur la langue, à quoi tout cela vient-il aboutir ? A la révélation de l’emblème de la virilité humaine. Une interprétation allégorique prétextant le nom vénérable de la nature voile le sacrilège sous le patronage d’une figure forcée et se justifie du reproche de fausseté par le simulacre qu’on adore. »

Tertullien, Contre les Valentiniens, (Cerf), 1981, p 25.

Une procession phallophorique de nos jours au Japon
Procession phallophorique de nos jours au Japon

Citons encore Saint Augustin dans ce long passage qui nous apprend ce qu’était une phallophorie (procession de phallus géant) :

« Quant aux mystères du dieu Liber, qui préside aux semences liquides, c’est-à-dire non seulement à la liqueur des fruits, parmi lesquels le vin tient le premier rang, mais aussi aux semences des animaux, j’hésite à prolonger mon discours par le récit de ces turpitudes ; il le faut néanmoins pour confondre l’orgueilleuse stupidité de nos adversaires. Entre autres rites que je suis forcé d’omettre, parce qu’il y en a trop, Varron rapporte qu’en certains lieux de l’Italie, aux fêtes de Liber, la licence était poussée au point d’adorer, en l’honneur de ce dieu, les parties viriles de l’homme, non dans le secret pour épargner la pudeur, mais en public pour étaler l’impudicité. On plaçait en triomphe ce membre honteux sur un char que l’on conduisait dans la ville après l’avoir d’abord promené à travers la campagne. A Lavinium, on consacrait à Liber un mois entier, pendant lequel chacun se donnait carrière en discours scandaleux, jusqu’au moment où le membre obscène, après avoir traversé la place publique, était mis en repos dans le lieu destiné à le recevoir. Là il fallait que la mère de famille la plus honnête allât couronner ce déshonnête objet devant tous les spectateurs. C’est ainsi qu’on rendait le dieu Liber favorable aux semences, et qu’on détournait de la terre tout sortilège en obligeant une matrone à faire en public ce qui ne serait pas permis sur le théâtre à une courtisane, si les matrones étaient présentes. On voit maintenant pourquoi Saturne n’a pas été jugé suffisant pour ce qui regarde les semences ; c’est afin que l’âme corrompue eût occasion de multiplier les dieux, et qu’abandonné du Dieu véritable en punition de son impureté, de jour en jour plus impure et plus misérablement prostituée à une multitude de divinités fausses, elle couvrît ces sacrilèges du nom de mystères sacrés et s’abandonnât aux embrassements et aux turpitudes de cette foule obscène de démons. »

Saint Augustin, La Cité de Dieu, Livre VII – Chapitre XXI, (Points), 1994, p 307-308.

Lorsque les idéologues du G.R.E.C.E. s’en prennent au christianisme, c’est parce qu’il a interdit ces comportements dégradants, ces rites humiliants et ces croyances abominables. De même prétendent-ils dénoncer le freudisme, non pas pour son évidente immoralité, mais parce que cette théorie issue du cerveau pervers d’un juif kabbaliste aurait privé l’érotisme de sa dimension cosmique et divine en le banalisant. Ainsi tandis que la gauche libertaire aura cherché à soumettre les peuples par le bas, la droite païenne se sera attelée à la même tâche en les soumettant par le haut, en promouvant une espèce de pan-sexualisme vitaliste réservé à une élite :

« Tout comme le monde traditionnel, et ce qui s’est conservé de lui, jusqu’à des temps relativement récents, dans des civilisations autres que celle que l’Occident moderne, connaissait une image de l’homme qui, pour n’être pas limitée à la matérialité, à la psychologie et à la physiologie, était infiniment plus complète que l’image moderne, ainsi en ce monde traditionnel on considéra intégralement le sexe, on l’étudia et on l’activa dans ses valances et dans ses possibilités supérieures. »

Julius Evola, Métaphysique du Sexe, (Omnia Veritas), 2018, p 386.

Culte du Phallus/culte du Serpent 

Un fait important est à relever, c’est que de tout temps le culte du phallus a été presque intrinsèquement lié au culte du Serpent :

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« Pas plus que les Grecs, si vantés pour leur philosophie, les Romains, maîtres du monde, n’ont échappé à la domination de l’odieux reptile. Dès l’origine ils ont adoré le dieu-serpent, et leurs hommages ne se sont pas démentis. »

Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, (ESR), 2019, p 232.

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Ce culte devint la pierre d’achoppement de tout le paganisme occidental. Il puisa ses racines maudites dans le paganisme oriental (Égypte, Phénicie, Perse…) comme l’ont parfaitement démontré Mgr Gaume et Gougenot des Mousseaux.  Les néo-païens qui accusent le christianisme d’être une fausse spiritualité sémitique font donc preuve d’une hypocrisie infantile :

« Que toutes les nations de l’antiquité, sans exception aucune, aient payé au Serpent le tribut de leurs adorations, c’est un fait acquis à l’histoire. Si étrange qu’il soit, il n’en est pas moins incontestable. Or, quand un culte d’une si évidente identité s’observe à travers un si grand nombre de siècles, dans toutes les parties du monde connu, sous tous les climats, chez les nations les plus différentes de mœurs et de civilisation, comment ne pas reconnaître que les conditions de race sont sans influence sur la religion des peuples ? Comment ne pas reconnaître que c’est la religion des peuples qui engendre leur civilisation et leurs mœurs, loin d’être produite par ces dernières, comme on ne craint pas de nous le répéter chaque jour ? En un mot, comment ne pas reconnaître la vérité de cet axiome : Dis-moi ce que tu crois, je te dirai ce que tu es. »

Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, (ESR), 2019, p 37.

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Cernunos

« Le plus répandu des dieux celtes, dont les ancêtres se perdent dans le passé, est un dieu cornu et ithyphallique. La plus ancienne représentation se trouve à Val Camonica dans l’Italie du Nord (vers 400 avant J.-C.). Il est appelé Cernunnos (le Cornu). Il porte sur son bras un serpent cornu. Les dévots ont les bras levés et sont eux aussi ithyphalliques. »

Alain Daniélou, Le Phallus, (Pardès), 1993, p 21.

La Nouvelle Droite, une bande d’obsédés déguisés en intellectuels :

Revenons vers Grégoire de Nazianze qui ne mâchait pas ses mots lorsqu’il parlait des disciples de l’empereur Julien, véritables ancêtres d’Alain de Benoist et de ses amis néo-païens :

« De notre côté, nous ne changerons pas leurs noms, car nous ne pourrions les remplacer par rien de plus ridicule que ceux qu’ils portent de « phallus », de « phallus en érection », de « fesses noires », de « sans fesses » de « pied de bouc » et de « vénérable Pan », car c’est le nom qu’ils donnent à l’unique dieu qui, procrée par les pan-prétendants, a tiré d’un outrage un nom bien mérité. »

Grégoire de Nazianze, Discours 4-5, (Cerf), 1983, p 197.

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Alain de Benoist

De Benoist a dernièrement publié une étude intitulée Germanica (Dualpha). Il s’agit en réalité d’une énième charge contre le christianisme où l’auteur tente de réhabiliter le chef saxon Widukind, symbole de la résistance païenne contre Charlemagne. Il intente un procès à l’Eglise et lui reproche un crime qu’elle ne pourra jamais expier. En effet elle est coupable d’avoir abattu un arbre…L’arbre cosmique des Germains appelé Yggdrasill (mais il s’agirait en fait d’Irminsul). Le problème c’est que l’auteur est incapable de nous expliquer ce que symbolisait vraiment cet imposant végétal. Il semble manifester une espèce de pudeur qu’il dissimule derrière des explications assez vaseuses. Nous nous sommes donc fié à un chercheur beaucoup plus honnête intellectuellement, Patrick Guelpa, spécialiste de la civilisation islandaise. Il n’a fait que confirmer ce que nous savions déjà :

« Alors que l’Église a laissé une quantité impressionnante de vestiges païens subsister tant bien que mal à côté de son culte, l’Irminsul est détruite sans hésitation. On peut se demander pourquoi. C’est qu’il y avait sans doute une raison impérieuse, autre que celle, simpliste, du vainqueur soucieux d’affirmer sa supériorité militaire ou culturelle. C’est qu’il y avait incompatibilité totale entre un symbole phallique signifiant la divinisation du sexe, et la religion du Christ, laquelle, sans mépriser le sexe, loin de là, se refuse à en exhiber publiquement les manifestations pour les réserver à l’intimité dans le cadre du mariage (dont Dieu est l’auteur) et exprime avec force la maîtrise de l’homme régénéré par la grâce divine sur les passions humaines. Le paganisme évoluait dans un environnement de nature, le christianisme évolue dans une tension dialectique entre nature et surnature (…) La foi en la vie, exprimée de façon exubérante dans le culte vitaliste d’Irminsul ou de Cybèle, se trouve donc élevée au niveau surnaturel et mise au service du renouvellement intérieur qu’opère le Christ dans la personne humaine. Le motif principal de l’éradication de l’Irminsul est avant tout religieux : il tient à la vision de l’homme et du monde radicalement nouvelle, originale, globale et enthousiasmante qu’apporte le christianisme par rapport aux vieux cultes naturels pansexualistes. »

[Source]

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On peut en dire de même au sujet des menhirs, rendus célèbres par le personnage de bande dessinée Obélix (une création du juif polonais René Goscinny) :

« Aussi bien symbole phallique, évoquant la virilité divine par son œuvre créatrice, que symbole lumineux, rappelant le jaillissement de la lumière du Matin, le menhir, colonne de pierre non taillée, demeurée telle que la Nature et les dieux du monde la présentent à l’Homme, le menhir jaillit devant nous, hors de la glèbe celtique, comme l’un des trois rayons divins à l’aube des temps. »

Robert Ambelain, Les traditions celtiques, (Dangles), 1977, p 40.

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Baptême de Widukind à Vaux-Champagne

Le révisionnisme d’Alain de Benoist au sujet de Widukind (qui finit par se convertir et expier ses fautes), mérite tout de même un petit recadrage. L’ouvrage que nous allons citer fut toutefois rédigé pendant la première guerre mondiale à des fins de propagande germanophobe et préfacé par un auteur envers lequel nous avons toujours manifesté une grande méfiance, il s’agit du belliciste et « ancien » martiniste Maurice Barrès :

« Après Charles Martel et Pépin, Charlemagne, entré en Saxe pour venger les missionnaires chrétiens massacrés, consacrera vingt années de sa vie à l’extirpation du culte d’Odin ; et il emploiera, avant tout, pour atteindre son but, le seul argument dont les Germains sont disposés à admettre l’excellence : la force. Sa main de fer, après avoir broyé la résistance armée des Saxons, traînera les vaincus à l’église et courbera leur front sous l’eau du baptême. Toujours prêts à égorger les missionnaires qu’on leur envoie, à les sacrifier sur l’autel, relevé furtivement, de leurs dieux Ases, les Alamans Thurigiens et Saxons s’inclineront très bas chaque fois qu’ils sentiront peser sur eux le regard du comte franc commandant leur district. »

Flavien Brenier (préface de Maurice Barrès), L’Allemagne occulte : le vieux Dieu allemand, (BNF), 1915,  p 51.

Maurice Barrès, d’occultiste cosmopolite à nationaliste ultra-belliciste, par François-Xavier Rochette

Le païen Jean Mabire publia en 1978 un ouvrage assez folklorique intitulé Les Dieux maudits (Copernic). On peut le trouver consternant ou bien amusant, c’est selon. L’auteur nous a fait penser à un grand nigaud qui se pâme d’admiration devant des récits enfantins et terrifiants dont il fait l’apologie. Il mentionne à un moment des dieux appelés Vanes : « Les dieux Vanes ont des sexes dressés et les déesses des sexes béants. Ils sont perpétuellement prêts au plaisir. Avec eux la terre et la mer se pâment d’un sourire resplendissant».

Jean Mabire, Les Dieux Maudits, Copernic, 1978, p 58.

On complétera cet aperçu de la charmante spiritualité nordique avec Jacques-Antoine Dulaure:

« Les Saxons, les Suèves et autres peuples du Nord adoraient des divinités qui, certainement, ne leur venaient pas des Romains ; tels étaient les trois dieux, souvent réunis, appelés Odin ou Woden, Thor et Fricco. Odin était le père, Thor son fils et Fricco était la même divinité ou le même symbole que le Phallus ou Priape. Adam de Brême, dans son Histoire ecclésiastique du Nord, rapporte que dans la capitale des Suéons, appelée Ubsolol, et voisine de la ville de Sietonie, on voyait un temple, revêtu d’or, dans lequel les statues de ces trois dieux étaient exposées aux adorations du peuple. Celle de Thor, placée sur un trône, occupait le milieu, comme le plus puissant ; à ses côtés, étaient Woden et Fricco. Ce dernier figurait avec un énorme Phallus. Avant que les Romains eussent introduit chez les Germains l’usage de représenter les dieux sous des figures humaines, Fricco n’était qu’un grand Phallus isolé. »

Jacques-Antoine Dulaure, Le Culte du Phallus chez les Anciens et les Modernes, (Bibliothèque Marabout), 1974, p 144-145.

La réhabilitation des « dieux » païens, une vieille rengaine maçonnique :

Évoquons quelques autres divinités et coutumes païennes plus ou moins connues. Mais avant cela renvoyons le lecteur à cette remarque de Monseigneur Léon Meurin datant de 1893 :

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Monseigneur Léon Meurin

« La philologie moderne, avec ses grands résultats, est presque entièrement entre les mains de professeurs rémunérés par les gouvernements maçonniques, et par conséquent imbus des préjugés antichrétiens, qui ne leur permettent pas de regarder les grands figures de l’Olympe païen dans la lumière de la révélation primitive rapportée dans le Pentateuque. Mais le jour n’est pas loin où la foi dans la révélation jettera une abondante lumière sur le paganisme ; et chaque idole aura sa place bien déterminée dans la grande galerie des contrefaçons de la vérité. »

Mgr Meurin, La Franc-Maçonnerie, Synagogue de Satan, (ESR), 1893, p 19.

Un petit rappel au sujet de Teutatès. Son surnom était « le Seigneur des Ténèbres » :

« Quant à Teutatès, il était, selon le témoignage des druidesses de l’île de Sein interrogées par Michel de Nobletz, le « dieu-père », c’est-à-dire, selon toute vraisemblance, Saturne, car les mystères de Teutatès comportaient des sacrifices humains analogues à ceux que pratiquaient les Phéniciens et les Carthaginois. »

René Alleau, Les Sociétés secrètes, (Retz), 1964, p 227.

On pourrait jouer à ce petit jeu des correspondances avec pratiquement tous les dieux nordiques, celtiques, germaniques etc…Ils viennent tous d’Orient, du désert, du « néant sémitique ». Le mieux étant tout de même de se fier à l’enseignement de la tradition catholique sur le sujet (pensons à Saint Paul, Saint Augustin ou Saint Jérôme), nous rappelant qu’il s’agit de démons ou d’hommes grossièrement divinisés, tout simplement. Pour ce qui est de la caste des druides, sympathiques barbus faisant partie intégrante de notre somptueux « folklore indo-européen », il n’est pas inutile de procéder à quelques rappels significatifs. Nous citerons longuement Monseigneur Charles Freppel. Au début de son très bel ouvrage consacré à Saint Irénée, il dressait un tableau fort éloquent de la société gauloise :

« Ce mépris de la vie en soi-même et dans autrui constitue l’un des traits saillants du druidisme. De là, Messieurs, l’effrayante prodigalité avec laquelle cette religion cruelle multipliait les sacrifices humains. Sans nul doute, tous les cultes de l’antiquité païenne consacraient plus ou moins ces boucheries d’hommes que le christianisme seul a pu abolir sans retour ; j’ajouterai même qu’au fond de cette monstrueuse erreur on retrouve une grande doctrine altérée et travestie, celle de la nécessité d’une effusion de sang humain pour apaiser la justice divine ; mais nulle part l‘abus de cette croyance enracinée au cœur de l’humanité n’a produit de plus déplorables conséquences que chez les anciens gaulois. Et qu’on ne dise pas, pour atténuer l’horreur qu’inspirent ces coutumes druidiques, qu’il ne s’agissait là que d’exécutions judiciaires revêtues d’un caractère religieux ; non, dit César, à défaut de criminels, les druides sacrifient des innocents. A la mort d’un personnage considérable, sa famille immole des esclaves pour faire cortège au défunt. Dans le but de conjurer une maladie ou un péril quelconque, les Gaulois égorgent sans pitié de malheureuses victimes sous prétexte que les dieux se plaisent à ces sortes de sacrifices. Ce sont des centaines d’hommes qu’on enferme dans un colosse d’osier creux et qui disparaissent sous des torrents de flamme et de fumée au milieu des chants que font retenir les druides et les bardes. Aussi les Romains eux-mêmes, si peu scrupuleux d’ailleurs sur le respect de la vie humaine, restaient-ils stupéfaits devant ces tueries accomplies au nom de la religion. Il faut dire à la louange de Tibère et de Claude qu’ils ne négligèrent rien pour mettre un terme à ces atrocités. Le druidisme semblait inhumain même à ces despotes sans pudeur qui se faisaient un jeu de la vie de leurs semblables ! Ajoutez maintenant à ces pratiques féroces les superstitions sans nombre qui régnaient dans le peuple ; les fêtes sanguinaires que célébraient les druidesses de l’île de Séna ; ce mode hideux de divination qui consistait à tirer des pronostics de la pose que prenait la victime en tombant, des convulsions de ses membres, de l’abondance et de la couleur de son sang ; ces amulettes, ces talismans tels que l’œuf de serpent mentionné par Pline, auxquels l’ignorance ou la supercherie druidiques prêtait une vertu miraculeuse : vous aurez une idée du système religieux que le christianisme rencontrait devant lui à son entrée dans la Gaule. »

Mgr Freppel, Saint Irénée et l’éloquence chrétienne dans la Gaule pendant les deux premiers siècles, (Bray & Reteaux), 1876, p 46-47.

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Les druides étaient en réalité des sorciers ou des chamans qui n’avaient rien à envier aux marabouts africains des peuplades primitives :

« L’initiation des enfants par des rituels traumatiques n’est pas quelque chose de rare dans le paganisme. Dans l’initiation druidique, les candidats subissent des rituels visant à leur faire transcender la douleur et la peur (confinements dans les grottes, des coffres ou des cercueils) pendant plusieurs jours, pour en ressortir nés de nouveau. Ces pratiques initiatiques, connues comme le feu mystique, avaient pour but d’atteindre le flamboiement de lumière, c’est-à-dire un profond état dissociatif. Le spécialiste du druidisme et de la mythologie celtique Ross Nichols écrit dans « The Book of Druidry » que les druides plongeaient ou cuisaient l’enfant dans le feu mystique. Comprenez que l’enfant était parfois soumis à ces épreuves mystiques dissociatives. Notons ici que l’auteur « sacré » de la franc-maçonnerie, J-M Ragon, a écrit que « Les Druides de la Bretagne qui tenaient leur religion d’Egypte, célébraient les orgies de Bacchus. Le monde est petit… »

Alexandre Lebreton, Franc-Maçonnerie et Schizophrénie, (Omnia Veritas), 2020, p 50-51.

« Mais le côté particulièrement odieux de la tyrannie des druides – ces cléricaux au vrai sens du mot puisqu’ils absorbaient en eux tous les pouvoirs religieux, civil et judiciaire – ce qui eût du arrêter tout dithyrambe sur les lyres maçonniques accordées en leur honneur, c’est qu’ils furent aussi atrocement sanguinaires que les prêtres de Moloch en Palestine et à Carthage, ou que les sorciers sacrificateurs du Dahomey. »

Louis Dasté, Les Sociétés secrètes et leurs crimes, (Ethos), 2021, p 88.

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Hubert D’arbois de Jubanville

« Vers le milieu du Vè siècle, le roi britton Vortigern, excommunié par le clergé chrétien pour avoir épousé sa propre fille, se mit en relation avec les plus grands ennemis de ce clergé, c’est-à-dire avec les druides. Il se fit indiquer par eux l’emplacement propice pour la construction d’un fort. Puis il reçut d’eux l’avis qu’avant de commencer le travail il fallait arroser le sol avec le sang d’un enfant. Cette prescription était conforme à une doctrine celtique. L’immolation d’un être humain était nécessaire pour assurer la solidité des fondations d’un édifice important (…) Cette superstition homicide ne doit pas nous étonner : comme chez les Celtes elle a existé chez les Germains et chez les Slaves et chez une foule d’autres peuples. »

Hubert D’arbois de Jubanville, Les dieux celtiques à formes d’animaux, (Culturea), 2022, p 42.

Parlons rapidement des Vikings dont Jean Mabire s’était fait le chantre toute sa vie durant. On pratiquait souvent chez eux un rituel que l’on dénommait le blot :

« Ces fêtes étaient complétées par des cérémonies en l’honneur de Thor, de Freyja – fêtes agraires de la fertilité -, de Freyr – associé probablement à un culte phallique (…) Adam de Brême ; dans sa Gesta Hammaburgensis, nous a conservé un exemple célèbre de blot : « De chaque espèce de créatures vivantes de sexe masculin, on offre neuf têtes et la coutume est d’apaiser les dieux avec leur sang. Mais les corps sont pendus dans le bosquet qui se trouve près du temple. Le bosquet est si sacré pour le païens qu’ils tiennent pour divin chacun de ces arbres en raison de la mort des victimes. On y pend des chiens avec des chevaux, ainsi que des hommes, et un chrétien m’a raconté qu’il a vu soixante-douze corps ainsi pendus les uns à côté des autres. »

Bernard Marillier, B-A-B.A : Vikings, (Pardès), 2001, p 82.

Le néo-païen Marillier s’empresse par la suite de nous signifier qu’Adam de Brême étant chrétien, il a vraisemblablement menti afin de mieux asseoir la domination cléricale dans l’esprit des païens innocents en diabolisant leur religion douce et joliment naïve. Autant dire que cette assertion n’est pas très crédible.  Nous constatons une nouvelle fois que la « culture-européenne-enracinée-super-virile-aryenne-puissante-païenne » n’est qu’un fantasme relayé à coup de propagande intensive visant à nous faire tomber encore plus bas dans la honte et la déchéance. C’est une pitoyable entreprise maçonnique de subversion qui vient s’ajouter au contingent déjà bien fourni de la conjuration anti-chrétienne. Pour résister à la dictature impitoyable du Nouvel Ordre Mondial, dont la seule raison d’être est la destruction du catholicisme, l’édification d’une Contre-église luciférienne et l’éradication totale des chrétiens, il faut s’affranchir des chaînes de la morale chrétienne et redevenir païen…

Un mot sur Athéna, la gentille déesse « ingénieuse » et « travailleuse » par l’érudit Jean Claude Lozac’hmeur, (l’explication est assez technique mais elle n’en n’est pas moins éclairante) :

« Le parallélisme est presque parfait. De toutes les correspondances relevées, la plus surprenante est d’ordre onomastique : nous voulons parler de l’équivalence des noms Athéna et Satana qui ressort clairement de la comparaison. Le problème posé relevant de la philologie comparée, nous avons consulté deux spécialistes des études indo-européennes qui ont bien voulu nous donner, par lettre, leur avis. Monsieur le professeur Louis Prat nous a confirmé que cette équivalence ne faisait en grec aucune difficulté « puisque le nom de la déesse Athéna repose sur un plus ancien Athana attesté en grec mycéen. Or si l’on s’avise qu’une aspirée primitive se désaspire à l’intérieur du mot en ossète, la correspondance grec -th-/ossète -t- est tout à fait naturelle. Quant à l’initiale, il est normal en grec qu’un -s- indo-européen dans cette position disparaisse sans laisser de trace. C’est pourquoi la comparaison de l’ossète Satana avec le grec permet de remonter à un étymon qui devait être Sathana. »

L’auteur relate ensuite les objections, fort cordiales au demeurant, de Jean Haudry à l’encontre de sa thèse qui sont d’ordre purement linguistiques; objections que Lozac’hmeur parvient à surmonter pour en arriver à la conclusion suivante :

« Ainsi donc, tout indique que les Indo-européens connaissaient une déesse civilisatrice Sathana, épouse d’un dieu civilisateur lui aussi, souvent représenté sous les traits d’un forgeron. »

Jean Claude Lozac’hmeur, Fils de la Veuve, (Chiré), 2002, p 121-123.

En effet les démons se sont  pendant des siècles faits passer pour de gentils dieux civilisateurs au sein des peuples païens pour mieux les duper. Mais que réclamaient-ils en définitive ? Toujours la même chose : la soumission de l’humanité. Nous allons maintenant comprendre pourquoi tant de néo-païens se revendiquent du culte du « dieu » Pan grâce aux explications d’Alain Daniélou :

« C’est sous le nom de Pan, le dieu de l’Univers, que le culte du dieu-phallus est arrivé en Grèce en passant par l’Anatolie à partir du Vème siècle avant notre ère. Pan veut dire « tout ». Il incarne la totalité de l’énergie génétique, le tout des dieux, le tout de la vie. Pan est le dieu des bergers et des troupeaux. Son culte a bientôt débordé les limites du monde hellénique. Le dieu aime les forêts et les sources. Il est insouciant et paresseux. Il est dangereux de troubler son sommeil. Mi-homme mi- bouc, barbu, cornu, velu, vif, dissimulé, agile à la course, il est affût des nymphes et des jeunes garçons qui sont également l’objet de sa convoitise. Sa faim sexuelle est insatiable. Il pratique aussi la masturbation. »

Alain Daniélou, Le Phallus, (Pardès), 1993, p 60-61.

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Henri de Montherlant

Le pédéraste néo-païen Henri de Montherlant disait dans l’un de ses romans :

« Je me laisse entraîner par ce cycle qui me ramène vers l’animalité profonde et le grand Pan auquel je suis dévoué »*

Aux fontaines du désir, (Gallimard), 1954, p 19.

On peut en dire de même de Dionysos, « dieu » fort prisé par les néo-droitiers, symbole de vitalité et de bonheur dont le philosophe taré Frédéric Nietzsche s’était fait le porte-parole. Fions nous encore une fois à Alain Daniélou :

« Dionysos lui aussi est doux pour ceux qui le vénèrent et terrible pour ses ennemis. Il est le charmant éphèbe qui entraîne dans la montagne le jeune roi de Thèbes et le fait déchirer vivant par ses bacchantes. Celui qui ne vénère pas le phallus divin, source de toute vie, est voué à la destruction, à l’erreur, à la folie, à la mort physique et spirituelle. »

Alain Daniélou,  Shiva et Dionysos, (Fayard), 1979, p 66.

Rappelons que dans un entretien accordé en 2017, Alain de Benoist avait fièrement proclamé :

« Dionysos ou le Crucifié, il faut choisir ! »

Alain de Benoist, Contre l’esprit du temps, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 401.

Dionysos, Pan, Alain Daniélou, Montherlant, mais aussi l’empereur Hadrien, Renaud Camus, Apollon le sodomite ou encore Zeus le violeur pédophile ; nous aurons l’occasion de dresser les portraits de ces dignes représentants de notre héritage « indo-européen » dans la suite de notre étude consacrée aux vraies valeurs de la Nouvelle Droite, qui sont aussi celles du système mondialiste en général.

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