Un Antichristianisme Fondateur, la Nouvelle Droite : retour sur un demi-siècle de blasphèmes et de subversion (2/6)
Article d’I.C paru dans Lectures Françaises 811 (Novembre 2024)
La première partie de notre article pouvait être considérée comme une sorte de longue introduction proposant un aperçu général du sujet que nous avons étudié. Nous allons maintenant procéder par étapes en commençant par quelques figures du G.R.E.C.E. (Alain de Benoist, Dominique Venner, Jacques Marlaud…).
Nous avons estimé que seuls leurs idées phares et principalement l’aspect religieux de leurs discours sont importants, aussi ne reviendrons-nous pas sur leurs parcours respectifs. Nous aborderons par la suite le sujet du paganisme dont se revendique fièrement la Nouvelle Droite (ses mœurs, ses cultes, ses valeurs…).
L’occasion pour nous de rendre hommage à quelques Pères de l’Eglise qui combattirent des systèmes religieux destructeurs et avilissants remis au goût du jour par Alain de Benoist et les néo-droitiers, participant ainsi à une catastrophique régression morale et spirituelle ardemment souhaitée par les artisans du Nouvel Ordre Mondial.
Puis nous étudierons ce qui constitue le cœur même de ce mouvement pseudo-viriliste, à savoir la pédérastie et l’homosexualité initiatique via notamment la promotion de divinités païennes aux mœurs sodomites (Zeus, Apollon, mais surtout Pan et Dionysos).
S’ensuivront quelques éclaircissements sur la gnose orientale (notamment le tantrisme), dont Julius Evola s’était fait le chantre le plus exalté, prétextant qu’il s’agissait de la vraie spiritualité européenne préservée pendant des siècles par les brahmanes de l’Inde et autres maîtres de sagesse yogis. Crédo absurde repris pourtant avec ferveur par la Nouvelle Droite au fil des années.
Nous évoquerons aussi le rapport unissant l’écologie radicale (fondamentalement antichrétienne) promue pendant des décennies par des milliardaires comme Edward « Teddy » Goldsmith et la mouvance néo-païenne.
Notre étude se terminera par un rappel de ce qu’est le « néo-paganisme » puis d’un bref survol des quelques productions intellectuelles diffusées dernièrement par l’Institut Iliade et par la Nouvelle Librairie.
Véritable pot-pourri regroupant des figures politiques et intellectuelles de tendances diverses et variées, la « pensée » néo-droitière a toujours été confuse et assez contradictoire. Quoiqu’il en soit, le seul point sur lequel nous avons daigné nous appesantir la concernant, c’est son rapport avec la religion.

Voir : Lettre Ouverte à François Bousquet
Nous entamerons ainsi cette partie de notre étude avec une explication de l’éditeur François Bousquet :
« La critique du christianisme opérée par la Nouvelle Droite est doctrinalement juste. Elle répond chez Alain de Benoist son habituel souci de cohérence. La généalogie de la modernité renvoie pour l’essentiel à sa matrice chrétienne. »
François Bousquet, postface à L’Exil intérieur d’Alain de Benoist, (Krisis), 2022, p 341.
Nous allons vérifier l’exactitude de cette assertion en nous basant sur les écrits du fondateur du G.R.E.C.E et de ses joyeux compagnons.
La Nouvelle Droite : Un nietzschéisme faisandé promu fanatiquement
C’est en s’adonnant à une analyse parfois pertinente (mais somme toute assez banale) du progressisme, du libéralisme ou de la démocratie que la Nouvelle Droite fut à même d’attirer dans ses filets un nombre non négligeable de jeunes hommes désorientés par ces idéologies mortifères. C’est pourtant une vieille technique mainte fois utilisée par l’adversaire que de créer, dès que l’occasion se fait sentir, de faux mouvements d’opposition. Pensons par exemple au phénomène des francs-maçons monarchistes et catholiques d’obédience martiniste au XVIIIème siècle, ou à l’influente « Révolution conservatrice » allemande au début du XXème siècle qui prétendait combattre le marxisme et le libéralisme. Celle-ci fut constituée d’éléments hétéroclites (socialistes nietzschéens, nationalistes, nationaux-socialistes, démocrates conservateurs, catholiques pangermanistes, etc…) afin d’entretenir la confusion dans les esprits et toujours empêcher une réaction saine et cohérente, qui ne peut qu’être authentiquement catholique. Arrêtons-nous un instant sur cette importante mouvance très prisée par les néo-droitiers. Les propos suivants auraient pu être tenus dans n’importe quelle loge maçonnique militante :

« Suivant l’itinéraire que Nietzsche a tracé, la Konservative Revolution adopte dans son combat quotidien le Leitbild du nihilisme : un nihilisme positif, dont le but n’est pas le néant pour le néant (la fin de l’histoire, devrait-on dire), mais la réduction en poussière des ruines de l’ordre ancien, considérée comme la condition sine qua non de l’avènement du nouvel ordre, c’est-à-dire de régénération (Wiedergeburt). »
Giorgio Locchi, Définitions, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 273-274.
Ce « combat » a depuis lors été repris par la Nouvelle Droite. Les intellectuels du G.R.E.C.E ont pour cela entrepris une critique féroce de la vraie religion. Cette critique se voulait d’inspiration essentiellement nietzschéenne. Ce qu’il fallait à tout prix anéantir, c’est l’égalitarisme née de cette doctrine maudite et corrosive venue du désert :

« Dans certain nombre de pays européens, et en France tout particulièrement, c’est l’antichristianisme qui a joué un rôle primordial, comme le fait remarquer Massimo Introvigne dans le numéro 5 de la revue l’Originel : Il va sans dire que la mouvance néo-païenne est née, dans la majorité de ses sources, comme réaction au christianisme et souvent comme antichristianisme violent.
Dans les pays latins, où le néo-paganisme n’a pas l’enracinement qu’il montre aux Etats-Unis, l’auto-présentation du néo-paganisme continue souvent à commencer par la critique du christianisme. » Et dans les témoignages que l’on peut consulter, Friedrich Nietzsche apparaît comme l’auteur de référence de ces néo-païens.

Que ce soit le néo-droitiste Guillaume Faye qui explique ainsi son engagement passé dans le néo-paganisme : « Parti d’un constat juste, de nature nietzschéenne : la nocivité égalitaire, homogénéisante et ethnomasochiste de l’évangélisme chrétien » ou Alain de Benoist qui ouvre son Comment peut-on être païen ? Par une citation de L’Antéchrist. Citation que reprend, dix-neuf ans après, Pierre Vial, un autre néo-païen français s’expliquant sur son paganisme, dans son livre Une terre, un peuple, où il précise : «Être païen c’est refuser cette inversion des valeurs que Nietzsche dénonce dans le christianisme. Cet antichristianisme nietzschéen se double d’une recherche de l’identité originelle perdue. »
Christian Bouchet dans B.A.-BA Néo-paganisme, (Pardès), 2001, p 96.
« Ne pas aimer le dieu de ceux que Nietzsche a appelé « les esclaves » représente, en effet, une démarche sensiblement plus significative et blasphématoire que celle qui consiste à se contenter d’en nier l’existence. C’est la marque du paganisme aristocratique, qui reconnaît et accepte l’esclave tout en se réservant le droit d’être autre que lui. »
Jacques Marlaud, Le renouveau païen dans la pensée française, (Dualpha), 2018, p 238.
Quelques remarques concernant Frédéric Nietzsche :
« On peut considérer Nietzsche comme un adepte de l’ésotérisme puisqu’il sépare les initiés, aptes à comprendre l’occultisme religieux, « des maladroits et gâcheurs » qui constituent la masse des hommes ordinaires. Dans une large mesure, son surhomme est un initié, tel que l’entendent beaucoup de théosophes. »
Jacques Lantier, La Théosophie, (Retz), 1970, p 19.
« Philosophe au marteau » ou « philosophe à la dynamite », mais surtout malheureux blasphémateur à la prose enflammée dont continuent de se revendiquer un nombre incalculable d’intellectuels très consensuels, il est difficile de ne pas éprouver un vif sentiment d’embarras en lisant ses ouvrages ennuyeux et grandiloquents (Le Gai savoir, Par-delà le Bien et le Mal, Généalogie de la morale…). En lui rendant hommage, Alain de Benoist rappelait que « La mort de Dieu implique chez l’homme une exigence de dépassement dont il ne sera capable qu’en accédant à une nouvelle dimension de son être »*. C’est justement le crédo des mondialistes.
*Alain de Benoist, Contre l’esprit du temps, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 611.
La réflexion la plus remarquable que l’on se permettra de relever au sujet de ce pseudo-philosophe adulé par toute la mouvance néo-droitière se trouve dans les Protocoles des Sages de Sion. Ce passage mérite toute notre attention. Il est extrait du deuxième protocole :
« L’élite intellectuelle des Gentils s’enorgueillira de sa science et, sans la vérifier, la mettra en pratique telle que la lui auront présentée nos agents, pour former leurs esprits dans le sens voulu par nous. Darwin, Marx, Nietzsche exploités par les juifs. Ne croyez pas que nos assertions sont des mots en l’air. Considérez le succès de Darwin, Marx et Nietzsche, préparé par nous. L’effet démoralisant des tendances de ces doctrines sur l’esprit des Gentils ne devrait certes pas nous échapper. »
Anonyme, Les Protocoles des Sages de Sion, (ESR), 2020, p 48-49.
La Nouvelle Droite : Carl Schmitt, un autre penseur du système comme référence absolue

On mentionnera rapidement la figure de Carl Schmitt. Les références faites à ce célèbre penseur politique sont nombreuses au sein du G.R.E.C.E. Elles sont supposées conférer au discours néo-droitier une sorte de certificat de crédibilité inattaquable qui ne pourra impressionner, à notre humble avis, que des personnes mal formées doctrinalement et plutôt versatiles sur le plan intellectuel. On peut lire son Terre et Mer (Krisis), avec une interminable préface d’Alain de Benoist. Il s’agit d’un essai important dans la mesure où il trahit chez l’auteur allemand de possibles connaissances ésotériques à étudier avec attention. La remarque suivante ne constitue en rien un acte d’accusation. Elle n’en demeure pas moins intéressante, à défaut d’être originale :
« En juillet, il reçoit la visite de Mircea Eliade – alors en mission pour Ion Antonescu, Conducator « Guide », du royaume de Roumanie de 1940 à 1944 – avec lequel il s’entretient plus de trois heures durant, notamment sur la civilisation maritime. Les deux hommes qui devaient se revoir à Lisbonne, en 1944, correspondront et se découvriront une admiration commune pour le penseur de la Tradition René Guénon. »
Aristide Leucate, Qui suis-je : Carl Schmitt, (Pardès), 2017, p 83.

Considéré comme un catholique, Schmitt avait fait installer chez lui un grand portrait de Benjamin Disraeli. Valet des Illuminati et commis des Rothschild, on ne peut pas nier que ce « conservateur » au nom très « anglais » exerça une influence immense sur la politique mondiale du XIXème siècle :
« De fait, Schmitt était hanté par le personnage de Disraeli dont un portrait était suspendu au-dessus de son bureau. Il considérait l’Empire Britannique, la couronne des Indes comme la réalisation de « l’idée géniale d’un juif ». La fondation par Bismarck d’un Reich d’Europe centrale ne pouvait rivaliser avec un tel empire. Toute colossale que pouvait sembler l’Allemagne wilhelmienne, elle ne faisait pas jeu égal avec la puissance thalassalle de la Grande-Bretagne. « L’Allemagne n’a jamais été qu’un Etat continental d’Europe centrale. C’est notre destin, un destin de rats de terre ! S’exclamait-il devant son jeune auditeur. Le Reich allemand est une plaisanterie face à l’Empire anglais » Ou encore : « Qu’était un empereur face à une impératrice, un hobereau prussien (Bismarck) face à un magicien juif? »
Philippe Simmonot, Le Rose et le Brun : le rôle des homosexuels dans la montée du nazisme au Pouvoir, (Dualpha), 2015, p 283.
Théoricien d’une « saine » dictature, obsédé par la notion « d’ennemi » en politique, favorable à un État tout puissant pour assurer l’ordre social, penseur de la « conflictualité », Schmitt est perçu comme un modèle à suivre dans beaucoup de milieux politiques, géopolitiques ou « métapolitiques », mais le principal diffuseur de son œuvre reste Alain de Benoist. Celui-ci veille bien à rappeler au commun des mortels, chaque fois qu’il en a l’opportunité, qu’il a bien lu Carl Schmitt, contrairement à d’autres qui, même s’ils ont daigné étudier son œuvre, ne l’ont pas compris.
La Nouvelle Droite et Alain de Benoist, un escroc intellectuel néo-talmudiste sans envergure

Pour ce qui est du fondateur du G.R.E.C.E., nous nous sommes infligé les 720 pages de son copieux recueil : Contre l’Esprit du Temps. Nous avons désespérément cherché au fil de notre lecture une réflexion originale, une remarque pertinente, une formule saillante à mettre en valeur, la marque d’une pensée synthétique et cohérente…Nous n’avons absolument rien trouvé. Peut-être avons-nous prêté une attention trop soutenue à la façon dont on se plaît à présenter cet intellectuel. Il est vrai que ce ne sont pas les superlatifs qui manquent : « le penseur le plus important du siècle« , « un homme qui dérange« , » un homme qui en sait trop« , « un prophète européen« , « une lueur d’espoir dans notre société totalitaire » ou encore « un homme qui marquera l’histoire de la pensée universelle« .
Quant à ses blasphèmes à l’encontre de Notre- Seigneur-Jésus-Christ, ils sont d’autant plus gênants à lire qu’ils semblent proférés avec une délectation à peine dissimulée par de pseudo-preuves scientifiques, archéologiques, épistémologiques, phénoménologiques et…talmudiques nous assurant que l’existence de Notre-Seigneur-Jésus-Christ n’est qu’une légende créée à des fins politiques et hégémoniques, ou du moins que sa vie aurait été grossièrement exagérée par des extrémistes chrétiens assoiffés de pouvoir. Son existence se résumerait ainsi :
« On le voit enfin dans l’évangile de Jean, avec l’épisode de la femme adultère, où les adversaires de Jésus lui lancent : « nous ne sommes pas nés de la fornication (porneia) » sous-entendu : « contrairement à toi ». Ces accusations ne peuvent être des réponses à la conception miraculeuse, puisque celle-ci n’interviendra que beaucoup plus trad. Elles laissent en revanche supposer que Jésus a pu être considérée comme un mamzer, terme désignant tout enfant issu d’une relation sexuelle irrégulière, ce qui pourrait expliquer à la fois son célibat (les mamzerin n’avaient pas le droit de se marier) et sa relative marginalité sociale. La porneia, à cette époque, peut aussi bien se rapporter à un adultère qu’à un viol ou à une quelconque « union impure ». De leur côté, le Talmud et les Toledoth Yéshou donnent au père de Jésus le nom de Pantera, ce qui a pu surprendre jusqu’à ce que l’on ait retrouvé en 1859, près de Bad Kreuznach, en Allemagne, la tombe d’un légionnaire romain originaire de Sidon nommé Tibérius Abdes Pantera, qui vivait au début de notre ère en Syrie (…) Quelque que soit la façon dont on aborde le problème, il n’y a que trois possibilités : soit Jésus n’a pas de père humain (il a été engendré grâce à l’intervention de l’Esprit Saint, c’est-à-dire par le « souffle » de Yahvé, rûah, terme du genre féminin en hébreu comme en araméen), soit il est le fils de Joseph, ce qui n’a rien de certain, soit il est le fils d’un autre homme. La première relève de la foi. Si on ne la partage pas, on doit s’arrêter sur l’une des deux autres. »
Alain de Benoist, Contre l’esprit du temps, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 681-682.
On remarquera que l’auteur semble très satisfait de ses explications. Derrière une critique qui se veut savante et exégétique se cache une haine de Dieu maladive et désolante. Un auteur de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes, en parlant d’Ernest Renan, s’était fendu en 1928 de ce commentaire qui sied assez bien au « penseur le plus important du siècle » :
« La haine bestiale de tant de sectaires pour tout ce qui touche au christianisme est déjà un signe manifeste de l’obsession (…) Comment ne pas reconnaitre une pensée véritablement hantée par la suggestion diabolique dans de pareilles énormités intellectuelles ou morales ? »
RISS Rose Tome I : Notes sur le satanisme, (ESR), p 94.
De Benoist a dernièrement publié une étude sur Martin Buber (que nous nous sommes donné la peine de recenser), le juif socialiste devenu hassidim après être passé par le sionisme. Alain de Benoist semble apprécier la mystique des juifs hassidiques. Nous allons expliquer pourquoi :
« Le Talmud fournit la seconde source de l’attitude juive, celle mystique. La Shekina ou présence divine, synonyme de Dieu, est présente quand l’homme et la femme s’unissent dans l’amour et elle se réjouit de cela. La Shekina (peut-être parce que le mot est du genre féminin) apparaît dans la Kabbale comme la contrepartie féminine de Dieu*, la forme incarnée de la splendeur divine ; et la relation de Moïse avec Dieu, comme le rapport sexuel de Moïse avec la Shekina. Ainsi le Balshem considérait la prière comme l’accouplement de l’homme avec la Shekina, et « exactement comme l’union de l’homme et de la femme commence avec un mouvement vigoureux d’arrière en avant et d’avant en arrière, on doit commencer ses prières en faisant le mouvement de va et vient mais ensuite se tenir immobile et embrasser tendrement la Shekina. » (…) Le tsaddik Levi Isaac de Bertichev osa comparer Israël à une femme recevant l’épanchement divin, toujours désirant ardemment son amant et essayant de le séduire. L’amour divin devient « concupiscence divine » et le tsaddik devient le « tuyau » par lequel la bénédiction divine s’écoule du ciel à la terre. »
Arthur Mandel, Le Messie militant : histoire de Jacob Frank et du mouvement frankiste, (Arché Milano), 1991, p 63-64.
*En effet pour les kabbalistes, comme pour les occultistes, les ésotéristes, les alchimistes ou les hindouistes, Dieu est une entité androgyne, mâle et femelle, qui s’interpénètre…Voilà ce qu’il se passait dans l’Ancien Testament lorsque les Hébreux se laissaient influencer par le paganisme ambiant.
Le fondateur du G.R.E.C.E. nous a par ailleurs fait comprendre que les néo-droitiers aiment bien citer les Toledot Yeshou dès qu’ils se sentent d’humeur à vomir sur le Fils de Dieu pour provoquer les catholiques. Ce sont des récits pornographiques mettant en scène la Très Sainte Vierge. Nous avons réussi à n’en lire qu’un seul (Manuscrit de Vienne). Autant prévenir le lecteur qu’il est très difficile de se remettre d’une épreuve aussi insoutenable. Alain de Benoist se plait à citer ces écrits rabbiniques excrémentiels qu’il estime être des sources fiables et sérieuses afin de justifier ses abominables blasphèmes. Encore une preuve que le fondateur du G.R.E.C.E. est un homme de principe qui ne critique que les puissants de ce monde. Pour lutter contre l’oligarchie mondialiste et contre la censure, il faut cracher sur l’Eglise Catholique en citant le Talmud ! Alain de Benoist conclue même dans une étude parue en 2021, fruit de quarante années de «recherches » :
« Les circonstances de la conception et de la naissance de Jésus, de même que l’identité de son père biologique, restent une énigme qui ne sera probablement jamais résolue. »
Alain de Benoist, L’homme qui n’avait pas de père : le dossier Jésus, (Krisis), 2021, p 828.
Rappelons-nous pour l’occasion ces paroles d’Origène à propos du païen Celse (l’Alain de Benoist du IIIème siècle) : « On voit facilement que, dans ses recherches, il n’est pas guidé par l’amour de la vérité, mais qu’il écrit sous l’inspiration de la haine, dans le désir de tout détruire. »*
*Origène, Contre Celse : Livre II, (La Caverne du Pèlerin), 2023, p 56.
De manière plus générale nous avons pu constater que l’auteur empile les concepts comme des perles sans jamais suivre le moindre fil conducteur bien défini. Démagogue ambitieux et sophiste acharné, il tente toujours d’adapter tant bien que mal son discours au public auquel il se trouve confronté (écologistes, souverainistes, tiers-mondistes, populistes, russophiles, libéraux, musulmans, marxistes, sionistes, etc…) Si bien qu’en voulant plaire à tout le monde, il finit par ne convaincre personne. On pourrait parler d’un savoir encyclopédique au service d’une pensée définitivement stérile. Dans un dialogue avec l’intellectuel hongrois Thomas Molnar paru en 1986, le fondateur du G.R.E.C.E. tente à un moment de noyer son contradicteur dans un véritable déluge de sophismes qui se veulent pertinents :

« Il me paraît pour ma part évident que le christianisme, en mettant l’accent sur le caractère purement individuel de l’économie du salut, en distinguant le monde créé de l’être incréé, en imposant le modèle d’une histoire linéaire finalisée, en assignant à la raison objective une place privilégiée, en coupant le sacré des valeurs collectives, en dénonçant « l’idolâtrie », porte une responsabilité écrasante dans le procès de désenchantement (Entzauberung) du monde, et que la démythification opérée par la civilisation industrielle n’a fait que poursuivre la démythification chrétienne, à la façon dont les idéologies modernes ont transposé dans la sphère profane la conception chrétienne d’une histoire finalisée sans en changer la structure (le Progrès, la Nature, la Raison ou l’Esprit du Monde se substituant à la Providence ou à l’Intellect divin). »
Thomas Molnar/Alain de Benoist, L’Eclipse du Sacré, (La Nouvelle Librairie), 2021, p 96-97.
C’est vainement que Thomas Molnar tentera de lui répondre, concluant néanmoins par une jolie formule :
« Bref, au lieu d’une condamnation globale du christianisme qui, d’après vous, a dévasté l’Occident – thèse ayant fait l’objet de tant de réfutations qu’elle en devient malveillance pure – je constate plus concrètement, que c’est la civilisation technico-industrielle qui a renoncé à son noyau chrétien, et s’est dévergondée en conséquence. »
Thomas Molnar/Alain de Benoist, L’Eclipse du Sacré, (La Nouvelle Librairie), 2021, p 99-100.
On ne peut pas dire que Thomas Molnar, malgré sa réputation de catholique, soit un penseur qui nous inspire particulièrement. Admettons toutefois qu’il tient le beau rôle dans cet échange un peu téléphoné face à l’agressivité incontrôlable de son ami néo-païen. On retiendra cette courte remarque qui aurait suffi à clore ce débat infructueux : « Il n’y a pas de retour au paganisme, il y a seulement des tableaux d’orgies et de laminage des cerveaux. » (p 108). Alain de Benoist réitérera plus tard ses invectives, s’appuyant cette fois sur Nietzsche, Max Weber et Julien Freund (disciple de Carl Schmitt et de Léo Strauss, compagnon de route du G.R.E.C.E) pour paraître plus crédible. Sa démonstration se veut une fois de plus imparable et péremptoire :
« Les théologiens avaient fait de Dieu la cause du monde crée, l’explication de tout ce qui est. Ils se plaçaient par là en position d’être « réfutés » par une autre explication, faisant appel à une autre cause : celle par exemple que la science proposera. Ils avaient doublé le monde d’un autre monde, s’exposant ainsi à ce que ce dernier soit un jour ou l’autre démasqué pour ce qu’il est : comme fable, comme illusion engendrée par le ressentiment. Entreprenant la généalogie de la morale, Nietzsche fera tomber cette fable sous le coup du soupçon. Critique enfin du point de vue de la conscience morale : comment concilier le règne d’un être tout-puissant, incarnant la suprême raison, avec la présence du mal ? « Comment se fait-il, demande Max Weber, qu’une puissance qu’on nous présente à la fois comme omnipotente et bonne ait pu créer un monde aussi irrationnel de souffrances non méritées, d’injustices non punies et de stupidité incorrigible ? » Julien Freund dira : « Le monothéisme constitue un gigantesque effort de rationalisation qui a échoué au regard de l’éthique qu’il se proposait de fonder ; il est incapable de rendre compte de l’existence du mal. »
Thomas Molnar/Alain de Benoist, L’Eclipse du Sacré, (La Nouvelle Librairie), 2021, p 229-230.

La Nouvelle Droite : Un antijudaïsme au service de la haine de Dieu
Parmi les nombreux autres écrivains auxquels se réfère la Nouvelle Droite on peut évoquer Louis Ferdinand Céline. Il faut souligner que Céline, que nous avons beaucoup lu, a toujours été un féroce antichrétien. Son antisémitisme, que certains néo-droitiers font mine de condamner pour ne pas subir les foudres de puissants groupes communautaires (quel courage), n’a jamais été le fondement de sa pensée, mais plutôt une sorte de jeu inoffensif auquel il s’était prêté avec des juifs complices pour mieux ridiculiser les chrétiens :
« Car, pour Céline pamphlétaire, le christianisme n’est plus qu’un prolongement du judaïsme…tout aussi néfaste et repoussant que ce dernier. « La religion christianitique? La judéo-talmudo-communiste? Un gang! Les apôtres? Tous juifs! Tous gangsters! Le premier gang? L’Eglise! La première racket? Le premier commissariat du peuple? L’Eglise! Pierre? Un Al Capone du cantique! Un Trotsky pour moujiks romains! L’Evangile? Un code de racket…L’Eglise catholique? Un arnaquage aux bonnes paroles consolantes, la plus splendide des rackets qui ait jamais été montée en n’importe quelle pour l’embéroutage des Aryens. On ne fera jamais mieux! » Il s’indignera contre les antisémites français qui, tels Gobineau et Drumont, ont opposé le christianisme au judaïsme. Selon lui, le christianisme n’est qu’une « légende tramée par les Juifs » pour émasculer les Aryens. »
Paul Sérant, Le Romantisme fasciste, (La Nouvelle Librairie), 2023, p 145-146.
Entre deux saillies anti-catholiques bien ordurières, Céline mettait parfois, il est vrai, un peu d’eau dans son vin et proposait quelques réflexions plus raisonnables :
« Et Céline avouait préférer le bon sens de ces « authentiques Pères de l’Eglise, qui connaissaient leur ustensile », à la folie de tous ceux qui, depuis deux siècles, ont suivi le principe « en braquant l’Homme sur la matière. »*
Paul Sérant, Le romantisme fasciste, (La Nouvelle Librairie), 2023, p 167.
*Le court passage auquel fait allusion Paul Sérant est extrait de Mea Culpa publié en 1936.

Quant à Dominique Venner, c’est avec joie qu’il nous cite les éructations suivantes :
« Propagée aux races viriles, aux races aryennes détestées, la religion de Pierre et Paul fit admirablement son œuvre, elle décatait en mandigots, en sous-homme dès le berceau, les peuples soumis, les hordes enivrées de littérature christique, lancées éperdues imbéciles, à la conquête du Saint Suaire, des hosties magiques, délaissant à jamais leurs Dieux de sang, leurs Dieux de race…Ainsi la triste vérité, l’aryen n’a jamais su aimer, aduler que le dieu des autres, jamais eu de religion propre, de religion blanche…Ce qu’il adore, son cœur, sa foi, lui firent fournis de toutes pièces par ses pires ennemis… »
Louis Ferdinand Céline cité par Dominique Venner dans Un Samouraï d’Occident, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 149-150.
On peut lire le texte entier dans Les Beaux Draps, (Éditions du Rigodon), p 61-62. Venner a omis d’inclure le passage où Céline reproche à la religion catholique d’avoir été « fondée par douze Juifs« . Le samouraï insoumis avait visiblement peur ne serait-ce que d’effleurer un certain groupe d’individus que pourtant Céline insultait copieusement dans ses célèbres pamphlets.
La Nouvelle Droite : Jacques Marlaud, un néo-droitier très représentatif et inspiré
Ainsi les grands théoriciens de la Nouvelle Droite, dont le combat est celui du « Nomos de la Terre des ancêtres« , du « Dasein cosmique de l’homme primordial » ou encore de l' »Ethos magique indo-européen » avec lesquels il faudrait renouer impérativement (les concepts ne sont pas très clairs), partent d’un constat assez simple mais qu’il faut avoir le courage de partager. Ce constat est très sérieux et il est sans appel : si le monde a sombré dans le cauchemar consumériste et globaliste, dans l’horreur capitalisto-communiste, dans la folie démocratico-lgbt, c’est à cause du christianisme (ou judéo-christianisme), cause de tous les malheurs, matrice de tous les dévoiements :
« Le G.R.E.C.E. affirme alors l’existence d’une « culture indo-européenne » disparue, fondée notamment sur le prométhéisme, la force et la virilité. Mais cette culture est en même temps d’une grande tolérance métaphysique. Malheureusement, cette civilisation aurait été infectée par des étrangers venus d’Asie, les chrétiens, ces « bolcheviks de l’Antiquité », selon le mot d’Oswald Spengler, qui ont construit des cathédrales sur l’emplacement des sanctuaires païens et placé des crucifix sur les menhirs. La christianisation de l’Europe, affirment-ils, fut un événement désastreux pour l’histoire européenne. En effet, le christianisme est vu comme une religion importée qui, venue d’Orient, charrie une idéologie délétère, opposée à celle de l’homme occidental. Son rejet va de pair avec celui de l’éthique chrétienne, morale bourgeoise à laquelle il conviendrait d’en substituer une autre qui refuse le tabou, le péché a priori, le religieux des orientaux. »
Stéphane François, Les néo-paganismes et la Nouvelle Droite, (Arché Milano), 2008, p 38.
Président du G.R.E.C.E. de 1987 à 1991, Jacques Marlaud insistait sur ce point :
« En dépit des apparences, christianisme, individualisme, libéralisme et communisme vont de pair sous l’angle de leur conception de l’homme, qui est essentiellement individualiste en même temps qu’égalitaire et universaliste. »
Jacques Marlaud, Le renouveau païen dans la pensée française, (Dualpha), 2018, p 62.
Toujours bien inspiré et très sûr de lui, il surenchérissait :
« La sécularisation de l’idéal égalitariste a embrouillé la question en donnant à croire que l’ère des « Lumières » était une rupture avec les dogmes chrétiens alors qu’elle n’en effectuait que le transfert du plan religieux au plan idéologique et sociologique (Locke, Rousseau, le saint-simonisme, les Droits de l’Homme et le socialisme marxiste s’inscrivent dans la filiation du Sermon sur la Montagne). »
Jacques Marlaud, Le renouveau païen dans la pensée française, (Dualpha), 2018, p 248.
Cet ouvrage que nous avons déjà cité à plusieurs occasions est issu d’une thèse parue en 1986. Elle propose un aperçu très synthétique de la philosophie néo-droitière. Jacques Marlaud y trace les portraits élogieux de différentes figures intellectuelles qu’il considère comme des « visionnaires ». Il s’agit du bourgeois pédéraste Henri de Montherlant (mort suicidé d’une balle dans la bouche), du sodomite Pierre Gripari (ancien membre du G.R.E.C.E.), du pamphlétaire Jean Cau et de Louis Pauwels. Ce dernier est considéré par Marlaud comme un maître à penser du paganisme dont la conversion tardive au catholicisme fut à ses yeux un véritable « effondrement ». Pour ce qui est de Pierre Gripari, on remarquera que Jacques Marlaud semble vouer une profonde admiration pour cet homosexuel qui se moquait du christianisme dans ses récits et autres nouvelles à succès. Sa Fée du robinet fut diffusée à la télévision un 24 décembre 1982 :
« S’il s’acharne avec une remarquable persévérance sur le christianisme, c’est parce que celui-ci contient les semences de toutes les accusations des Européens contre eux-mêmes et à terme, dès lors qu’ils sont christianisés, contre tous les autres peuples de la terre qui sont restés innocents, c’est-à-dire qui n’ont pas été convertis aux rites occidentaux du battement de coulpe. Le grand responsable de cette mauvaise conscience est la morale chrétienne, car pour racheter le péché il faut d’abord qu’elle le « trouve » là où il n’existait pas, donc – pour appeler les choses par leur nom – qu’elle l’invente. »
Jacques Marlaud, Le renouveau païen dans la pensée française, (Dualpha), 2018, p 136-137.
A ce sujet nous reproduirons un passage de l’article de Pierre-Marie Payet paru en 2018 :
« On se souvient qu’au rassemblement annuel du Front National, la Fête des Bleu Blanc Rouge, sur la même estrade où avaient lieu les discours de Jean-Marie Le Pen et la messe traditionnelle du dimanche matin, se produisait le chansonnier païen Docteur Merlin dont les chansons, écrites par Pierre Vial et Pierre Gripari, s’inspiraient directement des écrits antichrétiens de Celse*, repris par les rabbins rédacteurs du Talmud :
(«Son père était un charpentier/ Qui voulait pas se mettre en piste/ Alors sa mère s’est fait draguer/ par un centurion pas raciste/ Et dans l’étable/ Elle a pondu/ Un mec minable/ Un vrai faux-cul/ Le crucifié.» «Marie Madeleine, allonge-toi là/ J’ai l’Saint-Esprit qui m’démange/ (…)/ Le drap plein d’sueur fut revendu/ Le saint suaire est apparu.»).
*Nous reviendrons brièvement sur la figure de Celse dans la troisième partie de notre étude consacrée au paganisme.
Dans un entretien accordé en 1979*, Gripari affirmait :
« Je ne regrette pas le Dieu de Moïse, qui est un tyranneau raciste, ni le Dieu de Jésus, qui est un amant abusif, ce qui est encore pire. Mais j’aimerais qu’existe, par exemple, le Dieu du Coran, ou celui des Francs-maçons : un Être paternel, prévoyant, bienveillant et responsable. L’homme ne s’aime pas assez lui-même pour prendre en main sa propre destinée. Je suis athée et je le reste parce que c’est le Vrai. Mais il n’y a pas de quoi pavoiser. »
Ce que Jacques Marlaud semble porter aux nues chez tous les écrivains néo-païens auxquels il rend hommage, c’est un égocentrisme qui frise trop souvent une sorte de délire incontrôlable. C’est le nihilisme érigé au rang de valeur indépassable. Le culte du moi célébré sous ses formes les plus caricaturales. Une pseudo-religion de l’échec et du suicide imposée comme une planche de salut par toute une galerie de narcissiques survoltés. Un très vivace sentiment de régression intellectuelle nous a accompagné tout le long de notre étude. Nous nous sommes plus d’une fois posé la question suivante : avons-nous affaire à des gens sérieux ou à des plaisantins ? La Nouvelle Droite ne fut-elle pas, en fin de compte, qu’une sympathique mais horripilante farce philosophique ? Une longue boutade éphémère censée titiller quelques catholiques trop endormis? Hélas, tout porte à croire que non :
« Le courant néo-païen en France est plus qu’une simple réaction passagère. Dans le gigantesque gouffre où se sont effondrées les idées et croyances de l’après-guerre, il pourrait se révéler comme le seul ferment révolutionnaire capable de susciter une authentique Renaissance spirituelle. Tant pis pour ceux qui ne l’auront pas pris au sérieux. »
Jacques Marlaud, Le renouveau païen dans la pensée française, (Dualpha), 2018, p 198.
La Nouvelle Droite et sa mystique : un gnosticisme pour les nuls
Il n’est pas inutile de rappeler ce que signifie l’esprit « indo-européen » en nous basant sur l’un des fondateurs de la Nouvelle Droite :
« Pour l’Indo-européen, en effet, l’homme est à l’origine de l’univers. C’est de lui que procèdent toutes les choses, les dieux, la nature, les vivants, lui-même enfin, en tant qu’être historique (…) L’homme chez les Indo-européens, n’est pas seulement à l’origine de l’univers : il est l’origine de cet univers, au sein duquel l’humanité vit et devient. »
Giorgio Locchi, Définitions, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 116.
Comparons ces propos de « l’ancien » officier SS Giorgio Locchi avec ceux d’auteurs issus de mouvances apparemment différentes :
« Le vrai Dieu est l’homme. Dans l’homme sont cachées toutes les choses. Les dieux, la nature, le temps, toutes les puissances de l’univers en sont les esclaves rebelles. C’est eux que les hommes doivent combattre et conquérir au nom de la Bête qui leur est utile, le Titan, le Mage, l’Homme, dont le nombre est de six cent soixante-six. »
Aleister Crowley cité par Inquire Within dans La Trace du Serpent, 2024, p 268.

« La plénitude de l’époque messianique nous introduit dans les dimensions d’un monde nouveau, dont les conditions semblent en rupture complète avec celles du monde de l’expérience historique. Nous assistons en effet à un bouleversement radical, qui atteint à la fois l’homme et la nature, et marque la fin des aliénations sociales et politiques. Décrire l’avènement de la société nouvelle et dessiner les grandes lignes de sa structure, c’est non seulement discerner la levée des anciennes contradictions, mais surtout analyser les possibilités de transformation de l’humanité et la modification de la nature elle-même. »
Benjamin Gross, Le Messianisme juif dans la pensée du Maharal de Prague, (Albin Michel), 1994, p 301.
A quoi viennent s’ajouter ces mots d’un autre kabbaliste célèbre :
« Les kabbalistes ont édifié un nouveau système du monde. Il s’agit d’une doctrine générale de l’univers, de la puissance et du rôle de l’homme, notamment de l’homme juif, dans cet univers.»
Gershom Scholem, Le Messianisme Juif, (Belles Lettres), 2016, p 92.
« L’Aryen est le Prométhée de l’humanité ; l’étincelle divine du génie a de tout temps jailli de son front lumineux ; il a toujours allumé à nouveau ce feu qui, sous la forme de la connaissance, éclairait la nuit recouvrant les mystères obstinément muets et montrait ainsi à l’homme le chemin qu’il devait gravir pour devenir le maître des autres êtres vivant sur cette terre. »
Adolf Hitler, Mein Kampf, (NEL), 1979, p 289.
« L’essentiel est de savoir si l’homme possède, dans ses régions inexplorées, des instruments supérieurs, d’énormes amplificateurs de son intelligence, l’équipement complet pour conquérir et comprendre l’univers, pour se conquérir et se comprendre lui-même pour assumer la totalité de son destin. »
Louis Pauwels/Jacques Bergier, Le Matin des Magiciens, (Ethos), 2021, p 385.
« En fait, Dieu est bel et bien présent dans le mythe de Newton, c’est Newton lui-même. Quand les biotechnologies, les nanotechnologies et les autres fruits de la science seront mûrs, Homo sapiens aura des pouvoirs divins, et la boucle sera bouclée : retour à l’arbre de la Connaissance biblique (…) Les hommes de science nous hisseront au rang de dieux. »
Yuval Noah Harari, Homo Deus : Une brève histoire du futur, (Albin Michel), 2017, p 113.

Les similitudes sont assez flagrantes, on en conviendra. A quelque détail prêt c’est toujours la même vision gnostique/luciférienne qui prédomine dans ces discours incantatoires et ridicules.
Voici maintenant ce que disait l’ex-Illuminati prénommée « Svali » :
« Les Illuminati croient en la déification de l’homme par la connaissance. Ils savent qu’il y a des êtres surnaturels qui les aident dans ce processus. Mais ils ne répartissent pas nécessairement ces êtres surnaturels en « bons » et « mauvais ». Ils parlent plutôt de ceux qui sont « éclairés » et de ceux qui sont « enténébrés ». Ils croient en l’existence du Dieu des chrétiens. Mais ils pensent que les chrétiens ne sont pas « éclairés » et qu’ils n’ont pas une « vision d’ensemble » comme eux. Ils croient que les chrétiens sont des moutons qui ont gobé une belle histoire pour les aider à se sentir mieux, parce qu’ils sont trop faibles pour connaître « toute la vérité ». C’est comme cela que vous parleraient les Illuminati. Ils tendent à se montrer cyniques envers le Dieu des chrétiens. Ils pensent qu’il n’est qu’un « placebo » pour les faibles. »
Svali, Les Chroniques de Svali : s’affranchir du contrôle mental, 2023, p 188.
On conclura que la Nouvelle Droite se livre depuis des décennies à un courageux combat d’avant-garde pour nous sauver du Nouvel Ordre Mondial. Sa lutte est très risquée. Elle est des plus visionnaires. Sa critique de la modernité qui se veut fondamentale fait très peur au système. Mais peut-on néanmoins se permettre de remarquer que son discours est, sur le fond, exactement le même que celui de l’élite mondiale technocratique qu’elle est supposée dénoncer? Giorgio Locchi, se référant une énième fois à Frédéric Nietzsche, nous confirmait cela de manière explicite :
« Observant son époque, Nietzsche voit toutes ces formes d’égalitarisme converger déjà vers un nihilisme plus ou moins conscient, et la démocratisation des esprits se traduire, en Europe, par la constitution d’une immense masse d’esclaves. Il prévoit l’amalgame et le nivellement des peuples européens. Il devine aussi que les impératifs économiques déclencheront le mouvement d’unification de l’Europe. Il tient ce « parti de la paix », ce « mouvement du dernier homme », pour un phénomène pratiquement irréversible, que le nihilisme ne cessera pas de fortifier. Nietzsche n’entend pas s’opposer à ce processus de « massification ». Au contraire, il conseille aux « siens » de l’accélérer. Mais il invoque un autre mouvement, son mouvement, qu’il voit se constituer et s’étendre en même temps. Ce mouvement, c’est le « parti de la guerre ». Un jour viendra, dit-il, où la race des maîtres, la caste des seigneurs, dont ce parti est le moyen d’expression, fera de la masse son propre outil, lui donnera par là même un sens, et instaurera (à partir de l’Europe) le « gouvernement de la Terre » dans une monde humain planétarisé par le progrès technique. »
Giorgio Locchi, Définitions, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 235-236.
La Nouvelle Droite et l’antichristianisme :
Le christianisme, religion du désert, doctrine anti-humaine imposée par un Dieu jaloux et cruel aurait provoqué, avec sa morale destructrice, sa haine de la joie et du bonheur, ce que le sociologue Max Weber avait appelé de manière sentencieuse « le désenchantement du monde. » Cette formule fut plus tard popularisée par le marxiste anti-stalinien devenu démocrate-libéral Marcel Gauchet. Elle est utilisée par Alain de Benoist à tout bout de chant pour appuyer ses dires et sert de véritable leitmotiv aux néo-droitiers :

« Pourquoi tant de haine vis à vis de ceux qui font des efforts pour se construire une vie plus aisée, plus confortable ? Pourquoi faut-il rester pauvre ? Quelle est l’origine de cette animosité irréductible à l’égard de ceux qui veulent s’élever dans la société ? Elle n’a qu’une explication : C’est la vengeance du Dieu biblique qui refuse toute concurrence. C’est la volonté de rabaisser toute manifestation humaine d’échapper à son triste sort. Yahvé jette un anathème sur tout ce qui veut grandir, et gare au « superbes » car ils seront maudits. C’est la volonté de puissance humaine que condamne Yahvé. Devant Yahvé tous les hommes doivent être égaux, mais égaux vers le bas, c’est le rêve du socialisme. »
Gilbert Sincyr, Le Paganisme (préface d’Alain de Benoist), (Dualpha), p 198.
L’auteur ajoute un peu plus loin :
« Dans le paganisme, il n’y a pas de pêché à priori, il n’y a pas de faute selon une loi écrite à l’avance, c’est une question de subjectivité. Ce qui fait dire à Nietzsche dans Par-delà le bien et le mal : « il n’y a pas de phénomènes moraux, il n’y a que des interprétations morales des phénomènes. » Le Bien et le Mal, pour les païens, coexistent donc avec les Dieux, puisque ceux-ci ne sont que la représentation sublimée des hommes. Les Dieux païens ne sont donc jamais ou tout Bien ou tout Mal, car comme l’homme, ils englobent ces deux notions. Ce qui est évidemment une horreur pour les chrétiens ! »
Gilbert Sincyr, Le Paganisme, (Dualpha), 2018, p 202.
Dominique Venner y était bien entendu allé de son couplet frondeur dans son Bréviaire des insoumis (La Nouvelle Librairie). Il s’agit là d’une espèce de testament philosophique publié initialement en 2013 dans lequel l’auteur atteint l’apogée de son fourvoiement intellectuel. C’est un cri d’alarme pathétique doublé d’un énième pamphlet antichrétien trahissant le sentiment d’impuissance d’un vieux mégalomane perdu sur les cimes du désespoir. Le style est pompeux au possible. Il n’y a absolument aucune remise en question et le message est simple : Dominique Venner avait raison, les autres ont eu tort.
Dominique Venner a toujours avancé seul contre les conventions et les modes. Dominique Venner n’a jamais courbé l’échine. Dominique Venner est un héros. Dominique Venner aime l’Iliade. Dominique Venner est un rebelle iconoclaste. Dominique Venner aime le « bushido », le « kendo » et « le karaté » parce que c’est très masculin et très spirituel, etc.
L’auteur se livre à une choquante apologie du suicide, expliquant que c’est un geste honorable et sublime, la preuve d’un caractère fort et bien trempé. Il y développe aussi son goût du sang, en expliquant qu’il n’y a rien de mieux que la guerre et tuer des gens pour s’épanouir en tant qu’homme.
Son message est quant à lui toujours le même : insurgé contre la dictature consumériste, contre la pollution, contre le cosmopolitisme, contre la faim dans le monde, contre le réchauffement climatique, il règle ses comptes avec l’ennemi absolu : le Christianisme.
Celui-ci étant, d’après cet « historien méditatif » autoproclamé, une puissance prométhéenne de destruction venue du désert avec son Dieu très méchant et exclusiviste, responsable de la dévastation de la planète, de la mercantilisation du monde, du bolchevisme et du déclin de l’humanité.
On notera que certains passages fustigeant la vraie religion sont déjà présents, presque mot pour mot, dans son Histoire et tradition des Européens, (Du Rocher), p 229-231. L’auteur se réfère à un certain Eugen Drewermann, théologien catholique devenu psychologue anti-chrétien, ce qui est pour le moins commode mais pas vraiment sérieux :
« La croissance exponentielle, le pillage de la nature et sa soumission aux appétits démesurés des hommes, tous peuples confondus, ce sont là des phénomènes nés de l’idée que l’homme en tant qu’espèce est au centre du cosmos, que la nature a été créée pour satisfaire ses convoitises et ses caprices. Cette idée, qu’auraient fermement repoussée les Anciens, n’a pris des proportions imprévisibles que très lentement, dans le sillage de l’anthropocentrisme chrétien. »
Dominique Venner, Un samouraï d´Occident : Le bréviaire des insoumis, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 85.
Alain de Benoist reprochait également au christianisme d’avoir entamé le saccage de notre écosystème jadis préservé par la grande sagesse des païens :
« Le monde n’étant plus sacré, l’homme est libre vis-à-vis de lui. La désacralisation du monde vaut pour lui droit d’exploitation. L’économisme trouve ici son origine première, si l’on accepte de le définir comme généralisation d’un rapport possessif et calculateur au régime général des choses (…) Un monde désacralisé est voué, tôt ou tard, à ne plus être peuplé que d’objets. »
Thomas Molnar/Alain de Benoist, L’Eclipse du Sacré, (La Nouvelle Librairie), 2021, p 186.
On retrouve les mêmes absurdités outrancières chez pratiquement tous les auteurs néo-droitiers. C’est la haine du Dieu biblique qui constitue leur cheval de bataille. Ils sont littéralement ulcérés à l’idée de devoir admettre l’existence d’un Dieu Tout Puissant maître de toute chose et infiniment bon.
Au contraire ils le considèrent comme une entité cauchemardesque et implacable, source de tous les maux qui affligent l’humanité, inspiratrice de toutes les perversions. C’est exactement ce que professaient les sectes gnostiques des premiers siècles (marcionites, ébionites, séthiens, nicolaïtes…) que combattirent les Pères de l’Église.
Quant à la morale évangélique, ils la perçoivent comme une abomination insensée, un virus apocalyptique dont la seule raison d’être consiste à verser le sang des innocents et instaurer une dictature infernale. Jean Mabire nous présentait l’avènement du christianisme comme une catastrophe épouvantable. Le pire événement historique de tous les temps :
« Ce qui est nouveau dans le christianisme, me dit mon ami, ce n’est pas sa doctrine. Les crédules en avaient entendu bien d’autres. Mais cette fois, on leur promet la révolution. Jamais aucune religion n’avait été aussi radicale, aussi intolérante pour les autres cultes, aussi violente contre les riches et les puissants. Pour les chrétiens, on ne peut plus servir à la fois le royaume de Dieu et l’empire de César. Ces prophètes qui annoncent le Jugement vont rapidement recruter des fanatiques. Mais toujours dans les villes et les grandes cités romaines. Le message de la révolution reste assez incompréhensible dans les campagnes où les paysans restent attachés aux vieux dieux hyperboréens du foyer.
Mais, peu à peu, l’Eglise, qui n’est encore qu’une vague confédération de « communautés de base » groupées autour de l’évêque, gagne du terrain. De tolérances en persécutions, les idées nouvelles s’infiltrent. On assiste à une fantastique inversion des valeurs : les esclaves convertissent leurs maîtres et les femmes leurs maris. Le christianisme constitue, lentement mais tenacement, un véritable contre-pouvoir (…) L’homme n’est plus libre. Toute sa vie n’est plus que soumission à la fatalité du péché originel et obéissance à la dictature de l’appareil clérical. Pour le converti, le vrai monde n’est plus le monde réel d’ici-bas, avec ses sources et ses bois, mais un au-delà où l’attendent d’inimaginables récompenses ou de terrifiants châtiments. »
Jean Mabire, Thulé : le Soleil retrouvé des Hyperboréens, (Trident), 1986, p 266-267.
« La pitié, comme l’espérance, sont des solutions de facilité, des épanchements de cœurs perméables, incapables de se conserver entiers pour irriguer un grand dessein. Depuis l’antiquité les cultures indo-européennes ont été submergées par des marées d’ilotes et d’esclaves qui ont su profiter de cette terrible lacune, l’absence de cœurs durs, pour corrompre et amollir les empires qui étaient construits, précisément sur une qualité d’hommes les excluant. »
Jacques Marlaud, Le renouveau païen dans la pensée française, (Dualpha), 2018, p 108.
« La religion de l’amour a produit alors chez les siens des haines inexpiables sur des questions à nos yeux futiles ou incompréhensibles. C’est dans le sang et les cendres des hérésiarques, au milieu de terribles déchirements, que la doctrine officielle s’est ainsi construite. »
Dominique Venner, Un Samouraï d’Occident, (La Nouvelle Librairie), 2022, p 161.
On préfèrera néanmoins les explications d’un auteur qui nous a bien aidé dans notre étude sur le paganisme, à savoir Louis Dasté :

« Bien plus, que l’on parcoure les Apologies des Pères de l’Église, leurs Exhortations aux Gentils et l’on verra que la partie en quelque sorte politique et d’habileté humaine de leur argumentation consiste toujours, invariablement, dans un tableau montrant sous les couleurs les plus noires la sorcellerie démoniaque, les infamies et les cruautés des mystères des cultes païens. Toujours invariablement, l’écrivain, l’orateur chrétien s’efforce de rendre le paganisme odieux et ridicule à la fois. Et c’est avec ces armes puissantes du ridicule et de l’odieux, armes maniées avec un courage et une audace admirables, en face des chevalets de torture et des croix, que les chrétiens ont triomphé. »
Louis Dasté, Les sociétés secrètes et leurs crimes, (Ethos), 2017, p 105.
On apprend aussi, grâce aux connaissances historiques très poussées du « samouraï insoumis d’Occident » que la déesse celtique Ana, patronne de la Bretagne, a été « annexée » par l’usurpatrice Sainte Anne, que les apparitions mariales de la Salette et de Lourdes furent en réalité celles d’une fée déguisée en la Mère de Dieu, que Sainte Bernadette Soubirous était une païenne qui cachait son jeu pour tromper le clergé, que le Christianisme a tout copié sur le stoïcisme ou encore que Saint Augustin n’était qu’un intriguant et un opportuniste dont la conversion tardive ne fut qu’une tactique visant à jouir d’une position favorable dans la société romaine…Le pauvre Dominique Venner était probablement devenu fou au moment où il écrivit ces inepties. Mieux vaut lire la plus crédible Histoire populaire de l’église de l’Abbé Barbier ou les Victoires des Martyrs de Saint Alphonse de Liguori.
Judaïsme moderne et néo-paganisme, deux branches antichrétiennes complémentaires
Une réflexion d’Adriano Romualdi, ancien membre du Centro Studi Ordine Nuovo (sorte de Nouvelle Droite à l’italienne) et disciple de Julius Evola :

« Dans le monde romain, le christianisme fut immédiatement perçu comme quelque chose qui n’était pas noble, quelque chose qui ne pouvait prendre que parmi les femmes crédules et les déshérités des grandes villes, mais qui ne convenait pas aux patriciens, aux sénateurs, aux centurions. Le pathos chrétien, ce mélange de sentimentalisme plébéien et de grandiloquence sémitique, cet humanitarisme veiné d’hystérie eschatologique, contredit le goût classique. Les fumées d’encens ne parviennent pas à chasser l’odeur des petites gens : pour le Romain distingué, le goût chrétien est vulgaire comparé à la nature olympienne d’un Sénèque ou d’un Marc Aurèle. Mais le christianisme sut fondre dans un creuset unique tous les ferments anti-classiques, anti-européens, qui étaient latents dans l’Empire, conférant ainsi à sa prédication égalitaire une charge explosive très forte. Tel fut le véritable « génie » de Paul de Tarse. »
Adriano Romualdi, La question d’une Tradition européenne, (Akribeia), 2014, p 70-71

Il est intéressant de constater que les anti-juifs Céline et Romuladi tenaient le même discours méprisant, (dans une perspective païenne il est vrai), que beaucoup d’intellectuels juifs comme par exemple l’historien du 19ème siècle Heinrich Graetz.
Dans sa monumentale Histoire des Juifs en 11 volumes, celui-ci se plaisait à considérer le christianisme comme une assemblée de ratés dirigée par un marginal sympathique mais trop inférieur intellectuellement pour rivaliser avec les « grands maîtres de sagesse » pharisiens et saducéens, peu enclins à se laisser séduire par cet agitateur insignifiant et maladroit.

C’est aussi ce que disait le juif roumain Marcus Eli Ravage dans un texte important auquel se référent souvent les antisémites (catholiques compris), mais dont le propos n’est jamais cité dans son intégralité.
Cet écrit d’une grande perversité intitulé Un vrai grief contre les Juifs, paru en 1928, expliquait aux nationalistes de l’époque qui condamnaient aussi bien le bolchevisme de Karl Marx que le capitalisme prédateur des Rothschild, que s’ils voulaient que leur anti-judaïsme soit cohérent, il fallait remonter aux sources du mal qui accable les Européens fiers de leurs racines et ainsi reprocher aux juifs le véritable poison qu’ils surent inoculer au sein de ces peuples fiers et forts, à savoir le Christianisme.
Notons que l’auteur valide la véracité des Protocoles des Sages de Sion, et la théorie comme quoi ceux-ci auraient été rédigés par une assemblée de rabbins, ce qui est à notre avis une deuxième tromperie. Mais ceci n’a, à ses yeux, aucune importance. Le vrai complot juif contre l’humanité, c’est la religion du rabbin dissident Jésus-Christ qui aurait été envoyé en mission pour détruire la noble et douce civilisation aryenne en propageant sa doctrine révolutionnaire, démocratique et subversive :
« Si vous êtes vraiment sérieux lorsque vous parlez de complots juifs, ne puis-je pas attirer votre attention sur un sujet qui mérite d’être abordé? A quoi bon parler du prétendu contrôle de votre opinion publique par les financiers, les propriétaires de journaux et les magnats du cinéma juifs, quand vous pourriez tout aussi bien et à juste titre nous accuser du contrôle avéré de toute votre civilisation par les Évangiles juifs? »
Marcus Eli Ravage, Un vrai grief contre les juifs, (Vettaz Editions), 2018, p 15.
Nous apprenons ainsi que Clovis, Saint Georges, Saint Dominique, Saint Bernard de Clervaux, Saint Louis, Sainte Cécile, Sainte Clotilde, Saint Vincent de Paul, ou encore le Saint Curé d’Ars furent les agents inconscients d’une conspiration juive contre l’humanité, les alliés objectifs de rabbins fous qui créèrent le christianisme afin de gouverner le monde :
« Regardez un peu en arrière et voyez ce qui s’est passé. Il y a mille neuf cent ans, vous étiez une race innocente, insouciante et païenne. Vous adoriez d’innombrables dieux et déesses, les esprits de l’air, des ruisseaux et de la forêt. Vous étiez fiers de la splendeur de vos corps nus. Vous sculptiez des images de vos dieux et de la séduisante physionomie de l’homme. Vous adoriez les combats sur le terrain, dans l’arène et sur le champ de bataille. La guerre et l’esclavage étaient des institutions immuables dans vos systèmes.
Vous vous êtes dispersés sur les collines et dans les vallées des grands espaces, vous avez commencé à spéculer sur l’émerveillement et le mystère de la vie et vous avez jeté les bases de la science naturelle et de la philosophie. Votre culture était noble et sensuelle, inaltérée par les piqures d’une conscience sociale ou par toute question sentimentale sur l’égalité humaine. Qui sait quel grand et glorieux destin aurait pu être le vôtre si nous avions laissés tranquilles. Mais nous ne vous avons pas laissés en paix. Nous vous avons pris en main et abattu la belle et généreuse structure que vous aviez élevée, et changé complètement le cours de votre histoire. »
Marcus Eli Ravage, Un vrai grief contre les juifs, (Vettaz Editions), 2018, p 16.
Dominique Venner n’aurait pas dit mieux. Ce discours qui pousse de manière assez grossière à la haine des chrétiens (une constante décidément) a été depuis lors validé par un nombre importants de nationalistes lucifériens et autres nationaux-révolutionnaires/néo-païens facilement manipulables. Nous retrouverons souvent cette alliance fastidieuse unissant, d’une manière parfois assez biscornue, des juifs franc-maçons et des antisémites anti-chrétiens qui tout en faisant mine de se détester se retrouvent toujours côte à côte pour cracher leur haine du Christ et de l’Eglise catholique. Gageons que Marcus Eli Ravage aurait pu, à n’en point douter, faire partie des membres fondateurs du G.R.E.C.E. s’il avait toutefois daigné s’allier avec des goyim paganisés trop heureux de lui donner raison.
Il est assez difficile de concevoir que tout cela doive être pris au sérieux mais n’oublions pas que certains se sont donnés la mort afin d’assurer la pérennité d’un message aussi affligeant.
I.C
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Article suivant :
mauricepinay2@gmail.com
Ce deuxième opus est comme le premier.
Riche, vrai, catholique très sourcé.
Voilà un travail de réinformation.
Mais irrecevable de bien des nationalistes qui se disent Catholiques, matinée de Julius Evola, de Guénon, de Céline, d’ Adolf Hitler etc, quant à ceux se revendiquant païens…..
Toujours un grand plaisir de découvrir vos articles.
Merci à l’ équipe.
Que Dieu vous garde.
Je vous remercie pour votre commentaire cher monsieur. Il est bien dommage que mon travail soit perçu comme irrecevable par les gens auxquels vous faites allusion car j’ai essayé d’être objectif et de citer les auteurs concernés sans jamais trahir leur « pensée » qui est, avouons-le, nullisime. En espérant que la suite vous apportera satisfaction (elle abordera des sujets assez scabreux je vous préviens d’avance), je vous salue cordialemement.
Il y a une erreur « doctrinale » comme dit l’autre trouduc à barbichette qui se prend pour un intello: ça fait trèèès longtemps que de Benoist a remplacé Nietzsche par Heidegger. Et c’est pire. Parce que Heidegger est carrément nihiliste. A côté, de ça, PM, je t’ai envoyé un lien de gauchistes via le formulaire. C’est très intéressant: Synarchie, Goldman-Sachs, Nouvelle Droite… venant des rouges, inattendu (ou pas, après tout). En tout cas, très bien documenté.
Bonjour. Je ne sais pas si cela fait « treeeeeèes longtemps » que De Benoist a troqué Nieztsche contre Heidegger. J’ai lu les dernières productions de cet escroc et il cite l’un et l’autre avec la même ardeur. Il me semble que c’est un faux problème que vous posez là cher monsieur. Si je n’ai pas mentionné le philosophe du « Dasein », c’est parce que j’ai dû faire un choix, en effet je ne pouvais pas aborder tous les sujets. Et Nietzsche demeurant une référence absolue pour TOUS les neo-droitiers, ce n’était pas une « erreur doctrinale » que d’en parler dans le cadre de mon étude. Heidegger n’en est que la continuité. Votre commentaire était un peu facile, même s’il ne manquait pas d’intérêt. Cordialement.