Elon Musk, magicien cosmopolite – François-Xavier Rochette
Article original paru dans Rivarol.
J’ai été envoyé à l’école du dimanche anglicane, mais ses partenaires dans son entreprise d’ingénierie étaient juifs, alors j’ai été envoyé à l’école maternelle juive. C’était également à proximité et c’était une bonne école. Alors je chante ‘Hava Nagila’ un jour, Jésus le lendemain, et en tant qu’enfant tu es comme, eh bien je suppose que je vais juste chanter.
Elon Musk
On a le droit d’aimer Elon Musk, on a le droit d’aimer, l’espace, les étoiles et le cinéma. On peut apprécier dans une certaine mesure la gestuelle du personnage mais il est bon, avant d’aller plus loin, avant de vouer une admiration pour le milliardaire qui ne compte plus les milliards, avant de lui faire confiance (et donc de lâcher prise) et de faire nôtres les symboles qu’il représente et qu’il expose, de le connaître mieux, de savoir d’où il vient, ce qu’il est, ce qu’il veut et à quoi il appartient.
Depuis [son] rachat de Twitter pour la coquette somme de 44 milliards de dollars, on ne parle plus que de lui. […] De politique, voilà de quoi semble se mêler de plus en plus ce natif de Pretoria, et le fait que sa nouvelle acquisition ait provoqué une cascade de commentaires catastrophés et de critiques circonstanciées est aussi, quoi qu’il arrive, une formidable réussite politique pour lui.
Pour tous, pour ses soutiens, ses amis, ses admirateurs comme pour ses contempteurs, Elon Musk est d’ores et déjà l’homme de la libre expression. Les premiers le perçoivent comme un défenseur de la liberté par excellence quand les seconds redoutent dans son action le risque que ce grand patron omnipotent laisse se déverser sur Twitter (et demain, peut-être sur d’autres plates-formes) des flots de discours complotistes, haineux, populistes, racistes et d’autres très méchants.
Pour tout le monde, cependant, c’est la liberté d’expression qui est discutée et uniquement la liberté d’expression comme si le magnat des hautes technologies étaient réellement, sans faux-semblant, son indéfectible défenseur, pour le meilleur ou pour le pire.
Au point où nous en sommes, nous ne ne saurions cracher sur un Twitter où nous pourrions appeler un chat un chat et un atèle un atèle, et où tout individu pourrait, sans insulter ni menacer, émettre des doutes quant à la version officielle de l’histoire, se questionner ouvertement sur l’obligation vaccinale, critiquer directement les politiques d’immigration et poser en argumentant ce que la police de la pensée appelle des théories conspirationnistes.
On prendra les libertés si la moindre fenêtre s’ouvre devant nous, mais il est inutile de s’enthousiasmer outre mesure devant cette nouvelle aventure muskienne. Car si Elon et une partie de sa famille peuvent fasciner les esprits aventuriers, les voyageurs, les rêveurs, ils ne peuvent en aucun cas servir de modèle pour les enracinés, les identitaires, les nationalistes, encore moins pour les Chrétiens.
Il ne faut pas se bercer d’illusions. Elon Musk, aussi irrévérencieux puisse-t-il être (comme l’est Donald Trump), malgré ses sorties anti-conformistes et son comportement de troll, fait incontestablement partie de ce qu’on nomme l’Etat profond (l’Etat profond du monde!) comme l’attestent son parcours professionnel et en particulier ses relations, sa coopération via Space X, avec l’organisme qui en est s’il en est, la NASA.
Je veux bien qu’on rêve de l’espace, de son odyssée, de lumière noire, de la lune en feu, de Mars et de Star trek, mais l’aventure spatiale poétisée par Elon Musk, est un récit calibré, fabriqué pour capter les esprits moyens et qui ne sert pour l’instant qu’à divertir le public pendant qu’une partie de l’Etat américain se fait démanteler et que les satellites sont envoyés à coûts réduits et par salves dans notre proche espace encombré de déchets.
Le spectacle sert souvent à masquer une activité très terre à terre. On envoie ou on filme un comédien dans une sorte de vide sidéral, un astronaute bronzé ou un spationaute traité à l’Eau précieuse comme l’impavide Thomas Pesquet (ami d’Elon Musk), et le tour est joué.
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La conquête spatiale, c’est bien, c’est gai, c’est grand. Quelques milliers de satellites peuvent bien décorer tout ça, c’est un extra. Les plus belles roses poussent tout autour du tas de fumier. Oui, Elon Musk, c’est la modernité, c’est même la pointe de la modernité. C’est cela qui est inquiétant. L’idée de liberté d’expression ne mange pas de pain. Les menées transhumanistes de l’entrepreneur sont, elles, à prendre au sérieux. Elles sont constantes. L’avenir, pour lui, est clairement transhumaniste.
Tous les hommes sont voués à se transformer en cyborgs et à bricoler jusqu’à la fin des temps le vivant avec les nouvelles technologies.
Elon Musk : un enfant de la chiropratique
Le modèle fantastique d’Elon Musk serait Iron Man si on en croit ses biographes, ce héros de Marvel devenu presque invincible grâce à la science, à l’informatique et à la matière sortie des tréfonds de la terre.
Cette comparaison n’est selon nous pas anecdotique. La force d’Iron Man découlant de l’intelligence artificielle et de la maîtrise des techniques de pointe mais aussi de cette para-science toute particulière faisant du système nerveux central le cœur de la puissance et de l’immortalité.
Or, Elon Musk est le descendant par sa mère d’une lignée de chiropracteurs authentiques qui débute avec la naissance même de la discipline qui, à l’origine, est inextricablement liée à la sorcellerie et au spiritisme.
Sa mère, l’excentrique mannequin diététicienne, Maye Musk est née Haldeman. Son père canadien, Joshua Haldeman, était une sorte d’aventurier à la recherche permanente d’une espèce de secret des temps anciens.
C’est mu par cette quête du Graal qu’il décide de quitter le Canada en 1950 avec toute sa famille pour l’Afrique australe dans le but de résoudre le mystère de la prétendue civilisation éteinte de Kalahari en Namibie avant de s’établir en Afrique du sud où il poursuivra sa passion de la chiropratique.
Une passion, une sorte de religion, héritée de son propre père (grand-père de Maye et donc arrière-grand-père d’Elon Musk), John Elon Haldeman qui fascina tant la petite reine de beauté de Prétoria qu’elle donnera à son premier enfant le prénom d’Elon.
C’est cet arrière-grand-père qui semble être une référence suprême pour Elon Musk. C’est d’ailleurs toute la famille maternelle de notre milliardaire qui l’inspire profondément.
En étudiant son arbre généalogique, on découvre que plusieurs de ses aïeux en ligne directe firent partie des 103 (ou 102) membres du célèbre Mayflower, et donc de ces fameux dissidents anglais qui quittèrent l’Angleterre pour bâtir une Nouvelle Jérusalem loin de l’autorité et de la tradition qui les empêchaient de jouir pleinement de leur liberté religieuse.
Cet esprit non conformiste qui fut cultivé par leurs descendants confrontés aux Anglicans et aux Catholiques français tout au long des 17ème, 18ème et 19ème siècle explique dans une grande mesure la multiplication des sectes protestantes liées à un pseudo rationalisme et donc cet attrait aigu pour certains aspects de la sorcellerie et pour le spiritisme dont le charlatanisme américain est largement issu.
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La chiropratique en découle également. Son fondateur est Daniel David Palmer. A la toute fin du 19ème siècle, il disait qu’il “avait reçu la chiropratique de l’autre monde”, d’un médecin décédé nommé Dr Jim Atkinson.
« Les connaissances et la philosophie que m’a données le fantôme du Dr Jim Atkinson, un être spirituel intelligent, ainsi que les explications des phénomènes, les principes résolus à partir des causes, des effets, des pouvoirs, des lois et de l’utilité, ont fait appel à ma raison. La méthode par laquelle j’ai obtenu une explication de certains phénomènes physiques, d’une intelligence dans le monde spirituel, est connue dans le langage biblique sous le nom d’inspiration. Dans une grande mesure, The Chiropraticien’s Adjuster (son livre fondateur) a été écrit sous de telles inspirations spirituelles. »
Palmer considérait, comme l’arrière-grand-père d’Elon Musk, la chiropratique comme étant en partie de nature religieuse. A plusieurs reprises, il écrivit :
« Nous devons avoir un chef religieux, celui qui est le fondateur, comme l’ont fait le Christ, Muhammad, Joseph Smith, Mme Eddy, Martin Luther et d’autres qui ont fondé des religions. Je suis le chef de la fontaine. Je suis le fondateur de la chiropratique dans sa science, dans son art, dans sa philosophie et dans sa phase religieuse. »
La famille Haldeman s’est convertie à cette religion et a prospéré avec elle, grâce à elle, si bien qu’aujourd’hui, l’oncle d’Elon Musk, Scott Haldeman (qui est un proche de son neveu) est le principal représentant de la chiropratique dans le monde.
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Où l’on voit qu’Elon Musk suit le modèle familial, plus encore que sa façon de vivre. Comme ses aïeux, il souhaite fonder une nouvelle Jérusalem (pour lui, ça sera Mars), comme ses aïeux, il veut sauver l’humanité en s’éloignant des règles et de la tradition, comme eux, il veut explorer la science en dehors du regard des autorités médicales.
Les media parlent souvent des entreprises Space X, Tesla, et maintenant de Twitter/X, mais beaucoup moins de +5, structure fondée en 2016 et composée de 100 savants, qui aurait pour objectif l’augmentation du cerveau humain par l’incorporation de puces électroniques, de cartes mémoire et d’autres gadgets.
Pour avancer, et pour avancer vite, l’équipe d’Elon Musk expérimente ses inventions sur des singes dont le cerveau pourrit pendant des mois en leur provoquant d’atroces souffrances.
Elon Musk : Inversion des valeurs et Etat profond
Musk se dit athée mais on dirait qu’il ne se contente pas de cette incrédulité, l’inversion des valeurs et son expression symbolique dont il fait preuve en témoignant. Avec un zèle si remarquable qu’on pourrait écrire un livre sur le sujet.
On pourrait parler de Tesla, de sa marque la plus connue et dont le nom a été choisi en hommage au chercheur Tesla (qui fascine tant dans les milieux dissidents), grand doctrinaire sataniste qui initia le romancier Mark Twain.
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On pourrait évoquer sa relation avec Claire Boucher dite Grimes, chanteuse ouvertement sataniste avec laquelle il a deux enfants qu’il a appelés X AE A-12 pour le garçon et Exa Dark Sidereal pour la fille (cette dernière malheureuse fut conçue par GPA).
Claire Boucher, qui n’est pas avare en matière d’ésotérisme, se plaît à relater son aventure initiatique qu’elle vécut adolescente avec un ex petit copain sur un bateau naviguant sur le Mississippi en lisant Mark Twain.
On pourrait encore s’intéresser longuement à cette voiture qu’il envoya dans l’espace avec à son bord un mannequin casqué qu’il appela Starman, soit l’anagramme de Mr Satan (la chanson Starman de Bowie est un hymne diabolique).
“Let the children boogie” Paroles de la chanson Starman de David Bowie
boogie v. ; 1. to have sexual intercourse.
Toutes ces facettes de la personnalité et du travail d’Elon Musk nous incitent à être prudent devant l’euphorie provoquée par son rachat de Twitter.
Il y a autre chose qui devrait nous alerter. Dans l’ouvrage très intéressant et très fourni, Le Nouvel Ordre mondial démasqué, édité chez Chiré (en 2019), le chercheur indépendant Cyril Leisin se penche sur le Giving Pledge, cette campagne lancée par Warren Buffett et Bill Gates afin d’encourager les personnes les plus fortunées des États-Unis à « donner » une partie de leur argent à des fins « philanthropiques » et à des associations dites « humanitaires ».
Près de 800 milliards de dollars récoltés pour financer des recherches sur l’éducation, les biotechnologies et sur les moyens de diminuer la population mondiale. Le plus important protagoniste de cette entreprise est dorénavant Elon Musk.
Laissons Cyril Leisin décrire Musk tel qu’il le voit :
« Elon Reeve Musk (né en 1971) magnat des affaires, ingénieur, fondateur PDG et concepteur en chef de Space Exploration Technologies (SpaceX) basée en Californie ; cofondateur PDG et architecte de IncTesla , co-fondateur et PDG de Neuralink. Musk fonda SpaceX en mai 2002, où il est le chef de la technologie. La société développe et fabrique des « lanceurs spatiaux » en mettant l’accent sur la technologie des « fusées ». Le premier « vaisseau spatial » a été appelé Dragon. 13 Sur le site officiel de Space X, on lit que : « Dragon est un vaisseau spatial volant librement conçu pour transporter des marchandises et des personnes vers des destinations en orbite. Dragon est entré dans l’histoire en 2012 quand il est devenu le premier vaisseau spatial commercial de l’histoire à livrer du fret à la Station spatiale internationale (ISS) et à renvoyer en toute sécurité le fret sur Terre, une prouesse précédemment accomplie uniquement par les gouvernements. C’est le seul vaisseau spatial actuellement en mesure de renvoyer des quantités significatives de cargaison vers la Terre. Actuellement, Dragon transporte des marchandises dans l’espace, mais il a été conçu dès le départ pour transporter des humains. En vertu d’un accord avec la NASA, SpaceX est en train de développer les améliorations qui permettront à Dragon de voler en équipage. »
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Ainsi en 2012, le véhicule SpaceX Dragon aurait rejoint l’ISS, devenant la première entreprise commerciale à lancer et à installer un véhicule dans la soi disant « station spatiale internationale ». Remarquons que le mot « Dragon » s’accorde bien avec l’esprit de ceux qui sont à l’origine de la NASA, et n’a pas été choisi au hasard (voir notre chapitre sur Les origines occultes de la NASA à ce propos). Précisons aussi que Musk a été le cofondateur et coprésident d’OpenAI, une société de recherche sur l’intelligence artificielle, dont il a officiellement démissionné du conseil d’administration en février 2018, tout en restant un donateur. Elon Musk a décrit la création de l’intelligence artificielle comme le fait de « convoquer le démon ».
Décidément, cet homme aime filer la métaphore satanique… Tout en faisant semblant de « critiquer » l’intelligence artificielle, Musk collabore aussi avec d’autres personnes qui financent ce genre de projet. En effet, en 2012, Musk avait signé The Giving Pledge et, en mai 2020, il s’est encore engagé à « vendre presque tous ses biens physiques ». Comment ne pas croire à la lumière de ces propos que Musk comme Gates, Bezos et les autres font partie d’un immense groupe privé dans lequel les codes, les valeurs et les aspirations sont inconnus des peuples pourtant soumis aux ambitions et aux délires de cette engeance ?
François-Xavier Rochette.
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