Richard Berry Benguigui, encore un pédophile communautaire ? [FX ROCHETTE]
Richard Elie, de Berry à Benguigui ou la grande peur des chiens pensants
L’antisémitisme est devenu terrible en France, une plaie, le départ de ma fille en Israël n’y est pas pour rien, des gens dans le métro lui ont craché dans la figure, c’est une honte, des centaines de gens l’ont menacé de mort sur internet, c’est ignoble, comment des hommes peuvent-ils faire ça ? Ces gens-là sont des animaux, ils n’admettent pas et cela depuis la nuit des temps qu’un petit peuple fasse autant de bruits et créé autant de choses, la jalousie entraine la haine. Shirel fut une des premières à brandir le drapeau d’Israël sans avoir peur, peu de gens ont eu ce courage, même Richard Berry avec qui j’ai été mariée a changé son nom pour ne pas être importuné.
Jeane Manson
Moi, Richard, je le connais depuis 40 ans. C’est un mec bien.
Alexandre Arcady
C’est bien la première fois que nous découvrons une affaire de pédomanie en l’apprenant par les défenseurs du prédateur présumé et par ce dernier lui-même comme s’il existait des accusés qui mériteraient aux yeux d’une certaine caste une protection prémium. L’élu est Richard Berry, Richard Elie Benguigui dont le maquillage patronymique est en soi une marque de sournoiserie caractéristique (Goldman, Marc Lévy, Bacri, Rika Zaraï ou Eric Zemmour n’ont pas eu besoin de changer de nom pour réussir. Qu’on ne vienne pas nous parler d’antisémitisme).
Le 3 février, l’information nous a ainsi été délivrée par le magazine Le Point, le numéro un des news magazines pour parler d’une manière branchée et site d’infos bien présent sur la toile. Après trois lignes d’une concision extrême évoquant l’accusation de viol faite par Coline « Berry » contre son géniteur, le comédien glamour, Le Point a publié en intégralité le texte de défense que l’accusé, averti de la tempête à venir, avait minutieusement préparé plusieurs jours auparavant.
Il est innocent le grand acteur, sa fille est perturbée (d’accord, mais pourquoi?), elle est jalouse, voilà. D’emblée sommes-nous surpris qu’un père réponde de la sorte à sa propre fille, à la manière d’un avocat empruntant quelques tournures psychologisantes dans le seul but de la décrédibiliser et dans l’espoir improbable de la faire interner. Quand on veut se débarrasser de son chien que l’on considéra comme sa chienne, on l’accuse d’avoir la rage… ou d’être hystérique.
Mais enfin, Le Point défend Richard Benguigui comme la corde soutient le pendu quand on sait que la revue de François Pinault employait jusqu’au scandale ultime la vieille tanche Gabriel Matzneff qu’elle payait rubis sur ongle. Et puis le public éveillé commence à se rendre compte que les défenseurs, parfois sans avoir l’air d’y toucher, de Benguigui, sont ceux qui défendaient, hier, avec les mêmes arguments, Polanski (Richard Berry, lui-aussi, hurla contre ses contempteurs), Matzneff et tout récemment Olivier Duhamel. On retrouve dans cette équipe (et souvent dans Le Point), Philippe Bilger, oignon défraîchi incapable de garder son clapet de zozo fermé plus de trente secondes quand l’honneur de je ne sais quelle vedette est en jeu. Un gars bien Bibil. Personne n’a encore entendu cette vieille chouette toute sèche admonester de ses vocalises absurdes les critiques de l’acteur libidineux, mais Finkielkraut a encore certainement les guibolles qui flageolent depuis son renvoi de LCI pour pédofriendly trop prononcé.
En revanche son acolyte de France Culture, Elisabeth Levy a encore postillonné sa fureur sur Sud Radio (les media où officient ces clowns cultivent tous un même esprit que le lecteur aura spontanément saisi) contre ce phénomène de dévoilement qui, craint-elle, va se généraliser.
« C’est très grave. Nous ne savons strictement rien mais une fois de plus, le nom d’un homme est jeté en pâture sans preuve. Or, cela peut arriver à tout le monde. Cela va arriver à tout le monde. Ce sont les conséquences délétères du culte de la victime (…) Les vocations se multiplient. Moi aussi, moi aussi, on m’a fait du mal ! Les hashtags fleurissent de sorte que tout le monde peut trouver un bourreau à son pied. Et régler ses comptes avec un ex, un père, un prof. Avec la bénédiction de prétendus psys spécialisés dans l’exhumation de traumas refoulés. Si quelque chose ne va pas dans votre vie, c’est qu’on vous a agressé dans l’enfance. »
La Lévy n’en peut plus, et donne décidément l’impression qu’elle somatise quelque chose avec ces accès de pudeur qui ne lui ressemblent pas. Ainsi conclut-elle émue comme jamais :
«On prétend que le seul moyen de surmonter sa souffrance est de la jeter à la face du monde et d’en faire l’étendard d’une cause. Peut-être que, sur des sujets aussi douloureux, il ne peut y avoir au contraire de parole véritable que dans le secret. »
Les défenseurs de Richard Berry en burn out
(à partir de 9:27)
On retrouve sans surprise la chaîne de télévision Cnews dans le rôle de l’indigné et de défenseur de la petite victime expiatoire. Et, sur son plateau, la caricature incarnée Gilles-William Goldnadel qui joua la même partition que la saucisse Lévy :
“J’aimerais que dans ces affaires sexuelles-là, tant qu’il n’y a pas eu de mise en examen, le nom des partis ne soit pas jeté en pâture. »
Incroyable, à l’heure où nous imprimons ces lignes, Valeurs actuelles (Valeurs!!!), apparemment en PLS pour utiliser un langage jeune et humoristique, n’a pas écrit un mot, pas un seul, sur l’affaire Berry. A croire que le sionisme outrancier de la revue a pris le dessus sur les valeurs. Mais, pas de panique, ce n’est pas nouveau, c’est peut-être même la marque de fabrique de cette fange calibrée dans un flacon Chanel. Pour ceux qui penseraient que les figures de VA s’exprimeraient sur le sujet sur d’autres supports, comme ils en ont l’habitude, ils auraient raison. Les défenseurs des valeurs du moment … défendent l’accusé présumé innocent sous le prétexte que les media ne peuvent faire office de tribunal populaire.
Cnews qui n’en finit pas de se tortiller pour sauver le soldat Benguigui, avec un Pascal Praud plus roublard que jamais qui pose les bonnes questions aux bons moments aux bons orateurs pour dessiner l’innocence du bouffon. On évoquera simplement pour illustrer ce zèle la prestation surjouée de Jean-Claude Dassier, vice-président de Valeurs actuelles, qui a mimé la colère de l’indigné :
« elle (NDLR Coline Berry) est folle et raconte n’importe quoi pour mettre son père dans une situation ingérable » (…) On n’accuse pas son père de choses pareilles quand on est stable et totalement équilibrée ».
Du grand journalisme, n’est-ce pas ? Le directeur de Valeurs actuelles, l’ami d’enfance de Marion Maréchal, le proche de Macron et de son conseiller très spécial Bruno Roger-Petit (n’y voyez aucune contradiction, c’est ainsi que fonctionne la politique, notamment par la mise en scène des contraires, des tendances, et par la direction de l’opposition qui n’est même plus contrôlée mais littéralement pilotée), cet ubiquiste de Geoffroy Lejeune (que l’on voit sur Cnews, sur C8 avec copain Hanouna, sur BFM-TV au moins une fois par semaine ! Et que l’on entend sur Sud Radio -une station politiquement marquée plutôt sud-est) a lui aussi voulu calmer le jeu, précisément sur BFM-TV en osant lâcher :
« Ne jugeons pas les accusés trop vite, écoutons aussi les accusés. »
Petit rigolo qui semble ignorer que dans cette histoire, c’est bien l’accusé qui a le droit à le plus d’oreilles attentives et bienveillantes avec Le Point, Dassier, Cnews, C8, Levy etc. Petit rigolo qui n’a même pas eu le courage quatre jours après l’éclatement de ce nouveau scandale de publier une ligne, une seule, ne serait-ce que froidement, sur la plainte de Coline Berry dans Valeurs actuelles, site pourtant très prolixe toute la journée durant.
On connaît mal sa vie privée mais beaucoup mieux sa vie publique… et politique
La raison de cette solidarité pudique ou parfois décomplexée n’est pas difficile à découvrir. Acteur, menteur, homme à la vie privée visiblement dévastatrice, Richard Benguigui est aussi un défenseur actif de l’Israël et selon quelques observateurs politiques un agent de transmission du Mossad On aura du mal à donner tort à ces derniers à la lumière de la prestation de l’acteur lors la grande fête de 2017 de l’officine organisée sous l’égide du Keren Hayessod (appelé aussi « Appel unifié pour Israël », le Keren Hayessod est le fonds national de construction en « terre d’Israël » et l’organisme central financier du mouvement sioniste mondial, ainsi que celui de l’Agence juive.) où Monsieur Berry partagea la vedette avec son ami, l’ancien patron du Mossad de 2011 à 2016, Tamir Pardo, pour faire l’apologie de la famille Netanyahou. . Berry est aussi l’acteur chouchou des réalisateurs ultras Elie Chouraqui et surtout Alexandre Arcady (pour qui il joua notamment Maurice Bettoun dans Le Grand Pardon, et Karim Hamida -le maghrébin musulman!- dans L’Union Sacrée aux côtés d’un autre Benguigui, Patrick Bruel, où les deux compères combattent les méchants radicalisés pro-palestiniens) . Mais il y a autre chose encore.
Jeane Manson, mère de Shirel, ex compagne d’André Djaoui et de Richard Berry, dans la tourmente
Coline Berry accuse également dans la plainte portée au commissariat l’ancienne « compagne » de son père à l’époque des faits incriminés (1984-1986), la célèbre et si jolie Jeane Manson (qui a eu la chance de crier son innocence dans l’émission d’Hanouna sur C8). Jeane Manson qui s’est découvert des origines juives dans les années 2000… Révélations bien tardives pour la première épouse de l’ultra André Djaoui, sioniste radical et kabbaliste et père de Shirel (fille de Jeane Manson), la chanteuse israélienne qui hisse partout où elle va le drapeau de l’entité. Cette dernière convoquée par Coline Berry (qui affirme qu’elle était présente, alors fillette, dans les « jeux » pédomanes du couple) dit qu’elle ne se souvient d’aucune étrangeté de la sorte. C’est possible et c’est une chance pour sa maman et pour Richard Berry qui est un grand ami de son père…
Pour Djaoui, il n’existe rien de plus important que son petit pays de miel et d’amandes. Une passion débordante. Extraits :
« Depuis mon alyah, j’ai pris conscience d’un énorme décalage et d’une énorme injustice faite au Peuple juif. Une injustice que nous devons nous employer à réparer – d’où le nom de ma société de production ‘Tikoun’ (réparation NDLR) – afin de rétablir la vérité sur ce qu’est Israël et le Peuple juif. Deux concepts qui font l’objet depuis deux millénaires de contrevérités, de négations, d’insultes, et même de tentatives d’extermination. Or ce mouvement, que l’on peut schématiquement désigner sous deux appellations : l’antisémitisme et l’antisionisme, est un échec. Parce que si l’on essaye d’exterminer ou de réduire au silence une personne ou des millions de personnes depuis plus de deux milles ans et que l’on n’y arrive pas, alors il faut en tirer les conclusions qui s’imposent. Israël est donc un succès et l’antisémitisme un échec. Le vote de l’Unesco affirmant qu’il n’y a aucun lien entre le Peuple juif et le Temple de Jérusalem relève du négationnisme le plus exacerbé. Un négationnisme inversement proportionnel au succès d’Israël qui, chaque jour, devient un peu plus ce qu’il est censé être, à savoir, la lumière du monde, au plus grand dam des nations. L’injustice dans le traitement de l’identité juive et de l’identité d’Israël m’est insupportable au point que c’est un sujet qui est pour moi devenu plus important que tout le reste. (…) L’antisémitisme et l’antisionisme sont des constructions montées sur des mensonges. Une construction lente et pernicieuse. Malheureusement, les mensonges de ce type ne se démontent pas par la démonstration de la vérité. (…) Je fais la démonstration que le talent, le génie et la force de vie du Peuple juif sont tellement universels, disparates et incontestables que ce peuple est indestructible. (…) Récemment, on assiste à une sorte de prise de conscience de la part des artistes juifs pour dire la vérité ? Je pense notamment à Yvan Attal, Richard Berry, Francis Huster… (…) De pogroms, en Shoah et en attentats, on commence à en avoir marre. Il est temps de proclamer haut et fort que l’on n’a plus envie de parler à des gens (de quels gens parlent-ils?) qui véhiculent 2000 ans d’échec. (…) Je crois que le retour du Peuple juif sur sa terre n’est pas uniquement géographique, c’est un retour identitaire. Nous étions tous déjà en Israël avant l’exil. (…) Ce pays a fait, en moins de 70 ans, plus que n’importe quel autre pays au monde. Israël est un accomplissement en marche. (Le Mag numéro 7, 14 juin 2016.)
C’est cette mentalité typiquement néo-sioniste qui irrigue en particulier cette mouvance médiatico-politique exposée plus haut qui ne supporte pas les turbulences internes. Un nationalisme tribal qui exige de ses membres une solidarité totale même dans les moments les plus durs, les moins propices à la fanfaronnade. Quand la mitraille frappe, il faut serrer les rangs. Et pourtant, en l’occurrence, les accusations de Coline Berry apparaissent de plus en plus crédibles et accablantes envers la vedette qui peut d’ores et déjà compter sur une partie de sa famille que personne ne pourra soupçonner d’antisémitisme. De notre côté, nous avons épluché de nombreux documents ayant trait à la vision de Richard Berry sur les relations Père-enfants. Parmi ceux-ci, une interview de l’acteur du 6 mars 1996 à propos d’un téléfilm taillé sur mesure, Les Agneaux, où il est la vedette et qui fut diffusé sur France 2 quelques jours après. Il parle du père violent et ambigu de la fiction :
« Cet homme en apparence brutal et monstrueux m’a tout de suite séduit. On juge trop les gens de l’extérieur, sans les comprendre profondément. Ainsi, le flic qui offre aux enfants de porter plainte contre leur père ne juge pas autrement. Il se fie justement aux apparences. »
Et plus loin l’artiste de défendre ce personnage qu’il incarne en disant que ce père a une façon d’aimer ses enfants « qui est inadaptée à la société ».
Il y a beaucoup d’interviews étranges de cet acabit dans le dossier, mais il y a pire. Au milieu des années 80, l’étoile montante du cinéma si français s’est essayé à la chanson. La plupart des titres enregistrés sont d’une lourdeur digne des Bettoun dans Le Grand Pardon, mais, parfois, ils sont proprement scandaleux et les pochettes de ses 45 tours extrêmement ambiguës (comme celle du titre L’Amour, l’amour où l’on voit Berry le nez dans les fesses d’un nourrisson… alors que la chanson « parle » de sexualité). Nous pensons tout particulièrement à une chanson intitulée Frisson fort dans laquelle ce grand romantique devant l’Eternel parle de ce qui l’excite :
« je voudrais te refaire ce frisson fort comme à 12 ans à la piscine... » (…) je voudrais que tu sois ça encore, que tu redeviennes la petite fille… et te faire avoir le souffle court, te découvrir, faire avec toi ces choses que tu ne connaîtrais pas».
Des mots, simplement des mots ?
François-Xavier Rochette.