Le Décret Crémieux : La France soumise par les Rothschild – FX Rochette

Le Décret Crémieux, la rançon d’une prise d’otage ?

Je ne sais pas si les Français l’ont senti passé, mais la République a fêté le 150 ème anniversaire du fameux Décret Crémieux, principalement connu pour avoir donné la nationalité française à tous les Juifs d’Algérie en 1870. Evidemment, ce fut une aubaine pour eux même si l’indépendance algérienne ne les aura pas épargnés, en tant que français naturalisés, un peu moins d’un siècle plus tard. On oublie cependant souvent que le décret Crémieux n’est pas le fait d’un caprice d’un homme mais la concrétisation d’un projet aussi vieux, ou presque, que la conquête de l’Algérie. Nous devons allé plus loin. Crémieux n’était rien du tout. Oh, bien sûr symbolisait-il à merveille le juif laborieux (ses parents n’étaient pas banquiers) qui grâce à l’émancipation qu’avait accordé la Révolution à son peuple, le « boursier » qui aura atteint l’excellence grâce à l’égalité, la liberté et surtout la fraternité. Isaac Jacob Adolphe Crémieux, juif avignonnais comme l’on disait (la communauté juive de France avant la Révolution se composait exclusivement de juifs dits avignonnais du sud et de juifs d’Alsace Lorraine), né le 30 avril 1796 à Nîmes, devint ainsi avocat avant de devenir un haut dignitaire de la franc-maçonnerie, le promoteur de l’Alliance Israélite Universelle et un homme politique bien discipliné.

Nous le voyons, Crémieux fut l’homme certainement le mieux placé pour défendre ce décret, car il n’existe aucun doute quant à sa loyauté envers son peuple et sa solidarité envers tous les juifs du monde entier. Mais il ne fut qu’un agent, un agent zélé certes, de la naturalisation des juifs algériens. Les décrets numéros 136 et 137 sont donc pris à Tours en Conseil du Gouvernement de la Défense nationale le 24 octobre 1870, signés d’Adolphe Crémieux (ministre de la Justice éphémère, durant ce gouvernement de défense nationale bricolé d’urgence pour essayer de dialoguer face à Bismarck qui a vaincu mais continue de bombarder la Capitale), de Léon Gambetta, d’Alexandre Glais-Bizoin et de Léon Fourichon. Ils sont publiés au Bulletin officiel de la ville de Tours le 7 novembre 1870. Le décret en particulier que l’on appelle communément le décret Crémieux tant son importance écrase les autres est rédigé ainsi :

Décret Crémieux Rothschild Rochette Rivarol

Le Décret Crémieux, un projet de longue date

Crémieux lui-même avait discuté du projet au précédent garde des Sceaux Emile Ollivier pendant la guerre, juste avant Sedan. Tous les acteurs de la naturalisation de 36 000 juifs algériens étaient convaincus que le chaos dans lequel se trouvait alors la France était propice à faire avaler le décret à ses plus farouches opposants. L’armée alors aux manettes en Algérie avait toujours été très rétive devant ce projet qui n’aurait pas manqué d’engendrer des conséquences sociales violentes. L’occasion du désastre militaire allait être saisie puisque le décret a été signé par un gouvernement provisoire dont la mission consistait à maintenir la Prusse militairement et à négocier avec cette dernière dans le but de limiter les dégâts (les dommages de guerre, les pertes de territoire, la disette sur Paris). N’aurait-on pas profité d’une fenêtre de tir pour imposer discrètement une réforme judéo-politique majeure ?

Une décision qui ne passe pas ?

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Le noble Edouard Drumont

Ce qui était prévisible arriva. Trois mois après la mise en application du décret, des explosions de violence eurent lieu en Algérie non seulement chez les musulmans mais également chez les européens qui comprirent que toute la carte électorale était chamboulée par cette nouvelle donne démographique. (C’est bien le Décret Crémieux qui fit là-bas le succès de Drumont et des candidats antisémites pendant la première moitié de la Troisième République.) Sur ces entrefaites, Adolphe Thiers, premier président de la Troisième République, interpellé par l’Armée sur la situation algérienne, devenue à ses yeux structurellement ingérable, annonçait son souhait de supprimer ce décret et de remettre juifs et musulmans sur le même plan. Crémieux s’excite mais ne pèse plus malgré les rencontres qu’il multiplie avec les personnalités politiques et militaires.

Le 21 juillet 1871, le ministre de l’Intérieur, Félix Lambrecht, dépose un projet de loi abrogeant le décret Crémieux. Le vieil avocat Crémieux s’indigne et part en campagne à 75 ans pour sauver le décret. Il conduit finalement une magnifique délégation de rabbins venus d’Algérie faire part au chef de l’État, Alphonse Thiers, de leur opposition à sa remise en cause. Las, cet aréopage fastueux n’y fera rien, et pourtant, Thiers devra quelques jours plus tard s’incliner quand le grand patron, le vrai patron, et le véritable promoteur du Décret tapota du poing sur la table, Alphonse de Rothschild lui-même. Et évidemment, on ne pouvait rien refuser à Alphonse de Rothschild, on ne pouvait absolument rien refuser au financier de la République aux abois, au grand prêteur usurier.

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L’immonde Alphonse de Rothschild

De James à Alphonse de Rothschild

Ce que Rothschild veut, la République donne. D’autant plus qu’en 1871, la pauvre France devait subir le racket de Bismarck qui exigeait 5 milliards de francs (plus 300 ou 400 millions de francs permettant l’entretien de ses troupes très bien nourries). C’est bien la dynastie rothschildienne qui a voulu l’européanisation forcée des Israélites d’Afrique. Tous les protagonistes de cette affaire mène à elle. Mais il faut savoir appeler un chat un chat, et appeler un décret sous son vrai nom : le décret Crémieux est un décret Rothschild. On récompensa cependant Isaac Crémieux en le faisant élire sénateur à vie en 1875.

Comme nous le savons, Alphonse de Rothschild est le fils de James de Rothschild, partie de la familia s’installant à Paris pour faire fructifier les avoirs du clan à 5 flèches. James a aujourd’hui la réputation injustifiée d’un juif déjudaïsé. En réalité, James était un fervent défenseur du monde juif et avait tout mis en œuvre pour que sa descendance devienne les dignes représentants des Elus de Dieu.

Albert Cohn, le précepteur
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Albert Cohn, sans commentaire

Pour ce faire, il recruta un petit génie de la communauté, puits de sciences et polyglotte, parangon de la solidarité juive, Albert Cohn, comme précepteur de trois de ses enfants (dont Alphonse). Avec lui, ces derniers reçurent leur instruction en hébreu et en histoire juive. Après ces années d’enseignement, James continua de le payer grassement afin qu’il coordonnât ses très nombreuses œuvres caritatives, poste qu’il occupa pour le reste de sa vie. Quel fut son principal domaine d’activité ? Les Juifs d’Algérie sous leurs conquérants français.

Selon le biographe d’Albert Cohn (Isidore Loeb, Albert Cohn, 1877), ses rapports, présentés par lui personnellement au roi Louis-Philippe et à son fils , le duc d’Aumale, conduisirent à une organisation des communautés juives d’Algérie qui était destinée à provoquer leur assimilation progressive avec les communautés juives de France. On comprend bien que le meilleur moyen de rapprocher les Juifs d’Algérie aux Juifs français consistait évidemment à naturaliser les premiers même si les caractéristiques culturelles des uns et des autres étaient bien différentes.

A l’aune de ces connaissances, ne voyons-nous pas la guerre franco-prussienne, qui est bien sûr d’abord une guerre d’unification germanique calculée par Bismarck, sous un nouvel éclairage ? Encore faut-il ajouter une connaissance précieuse à la situation économique et financière des Etats belligérants pour se convaincre du rôle d’un tiers ô combien puissant.

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Arbitre ou maître du jeu ?

Les historiens sont habituellement très taiseux sur le banquier de Bismarck, Gerson von Bleichröder, fils de Samuel Bleichröder fondateur de la Bleichröder bank en 1803 à Berlin. Bleichröder était le financier de Bismarck, l’incontournable financier de Bismarck. Si cet Israélite était l’homme le plus riche de toute la Germanie, il ne représentait pas grand chose devant la famille Rothschild, si bien qu’il se plut à faire de sa banque en 1855 une succursale de la banque Rothschild tout en gagnant toujours plus d’argent.

Décret Crémieux Rotschild Rochette Rivarol
Gerson von Bleichröder (gauche) était un banquier allemand de confession juive, proche du chancelier Otto von Bismarck (droite) et de la Banque Rothschild. [Source:Wikipédia]

Il faut savoir que Bismarck utilisait les relations d’affaires de Bleichröder, avant tout, avec les Rothchild pour recevoir des informations sur la situation économique et politique de la France. Et qui était associé aux négociations et au déroulement des réparations de guerre françaises à la suite de la guerre franco-prussienne ? Bleichröder, l’agent numéro un des Rothschild, lui-même. De sorte que l’on trouvât des deux côtés, français et allemand, la même banque, le même maître. A noter que Bismarck s’installa au château de Ferrières en Seine-et-Marne, avec tous ses domestiques, ses denrées et ses 27 000 bouteilles de Bordeaux. Bismarck n’aurait-il pas pu trouver mieux ?

Plus tard, devant l’évidence, la famille Rothschild fit tout son possible pour s’inventer une légende d’opposants et de braves patriotes français allant jusqu’à inventer un Alphonse accompagné de son frère en première ligne, en bras de chemise lançant des cailloux sur les Prussiens… Même la récente biographie de la famille Rothschild, « La Dynastie Rothschild », écrit par Herbert R. Lottman continue d’évoquer ces fadaises.

Ce sont vraisemblablement donc bien les Rothschild qui sont derrière le Décret Crémieux, comme ils sont derrière l’institutionnalisation de la Troisième République qui acheva la France en tant que puissance mondiale. Bismarck ne fit évacuer ses troupes qu’en 1873 après le massacre des opposants communards et la stabilité de cette République d’opportunistes. Le Décret Crémieux est donc, aussi, le symbole du règne de l’argent et de l’étranger sur la France réelle, un symbole de la République, instrument de ce qui n’est pas la France dans le but de l’asservir, de la domestiquer, de la saigner.

Un Décret Crémieux bis ?

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Pour l’anecdote, La loi Crémieux bis a été voté le 24 février 2014 à la Knesset (Parlement Israélien) par opposition à celle du 24 Octobre 1870. Le Décret Crémieux de La Knesset en 2014 institue une distinction entre citoyens arabes musulmans et chrétiens afin d’accroître l’implication des chrétiens dans la vie de la société israélienne. Ce décret sert à diviser le peuple palestinien. Yariv Levin  (Likoud, Israël) fut l’instigateur de cette loi, soutenue par Chaïm Katz , alors président de la Commission parlementaire pour l’Emploi, le Bien-être et la Santé, déclarant : « L’objectif est de veiller au bien-être de groupes de population qui ont des difficultés sur le marché du travail et de leur donner une représentation au sein de la commission consultative ». Suscitant plusieurs semaines de débats enflammés au sein de la Commission de travail, Jamal Zahalka, (Président de Balad Ligue démocratique nationale – parti nationaliste israélo-arabe] critiquait Yariv Levin déclara :

« Les droits des arabes n’intéressent pas Yariv Levin, il n’y a pas de problème chrétien ou druze spécifique en matière d’opportunités d’emploi, il y a seulement un problème avec la population arabe en général. L’intérêt de Levin est de diviser cruellement la population arabe, qui est déjà opprimée en l’état actuel des choses. Nous ne serons pas ses laquais ».

[Source : Europalestine ISRAËL VEUT DIVISER PALESTINIENS MUSULMANS ET CHRÉTIENS]

Dans une interview accordée au quotidien Maariv, Levin confirmait son intention de formuler une législation qui créerait une distinction entre la population arabe chrétienne (que lui-même tient à nommer simplement « chrétienne ») et la population musulmane affirmant que : “Les arabes chrétiens ne sont pas des arabes”…..Il y déclarait :

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« Ma législation permettra une représentation séparée et accordera une attention particulière à la population chrétienne, détachée des arabes musulmans (…). C’est une démarche historique importante qui peut aider l’état d’Israël à conserver son équilibre nous relier aux chrétiens. Je prends soin de ne pas les nommer « arabes » car ce ne sont pas des arabes. Les chrétiens peuvent devenir des directeurs d’entreprises publiques, il auront une représentation séparée dans les pouvoirs locaux et bénéficieront de chances égales pour l’emploi. La première loi que je ferai passer donnera aux chrétiens une représentation au Conseil consultatif de l’« Equal Employment Opportunities Commission »

Il ajoutait :

« Nous et les chrétiens avons beaucoup de choses en commun. Ils sont nos alliés naturels, un contrepoids contre les musulmans qui veulent détruire le pays de l’intérieur. En même temps nous envoyons ce message : nous aurons une main de fer et une tolérance zéro à l’encontre des arabes susceptibles de s’identifier au terrorisme de l’état palestinien ».

Le Décret Crémieux servait à rapprocher les Juifs d’Algérie aux Juifs français. Le Décret Crémieux bis israélien sert à rapprocher les Juifs des Chrétiens. Par amitié ?

François-Xavier Rochette.

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