Caroline Fourest : son réseau maçon, ses origines juives – FX Rochette

Caroline Fourest ou l’itinéraire d’une enfant gâtée

Les origines et connexions troubles de l’âme damnée de Bernard-Henry Lévy, passionaria androgyne du droit au blasphème et de l’antifrance : Caroline Fourest.

Paru dans le Rivarol 3470 du 5 Mai 2021

A Los Angeles, j’ai eu l’occasion de passer une soirée lesbienne où des hommes trans se conduisaient comme des merdes avec les femmes (trans comme cis).

Fiammetta Venner.

Caroline et Fiammetta, c’est un piano à quatre mains. Elles jouent leur partition d’une manière très complémentaire.

Christophe Girard.

Éric de Rothschild remet à Caroline Fourest le Prix Lucien Caroubi 2015

Née de la fusion du Comité d’action sociale israélite de Paris et du Comité juif d’action sociale et de reconstruction, la Fondation Casip-Cojasor vient de publier une vidéo où l’ on voit son président Eric de Rothschild remettre le Prix Lucien Caroubi à l’essayiste Caroline Fourest pour son livre Eloge du Blasphème . Président d’honneur de la Grande Synagogue de Paris, Eric de Rotschild est également Président de la Fondation de Rothschild. La remise de prix à Caroline Fourest a eu lieu le 15 décembre 2015.

LE MOINS que l’on puisse dire est que Caroline Fourest ne se prend pas pour une crotte de bique. On la voit partout, et plus elle se produit sur les différentes estrades médiatiques que lui offrent les puissants, plus elle ouvre sa bouche d’ours lippu, plus elle prend de l’assurance, et loin de s’émousser, plus son orgueil se dilate. Il faut dire que si Caroline Fourest n’est pas précisément ce qu’on appelle une érudite, une savante, une chercheuse, une universitaire, elle apparaît au fil du temps comme une redoutable bateleuse qui a su aiguiser la lame de son épée pour taillader en quelques mouvements et moulinets les adversaires les plus coriaces.

Cependant, si cette lesbienne revendiquée et militante possède un ciboulot qui fonctionne à cent à l’heure, c’est pour en faire un usage au service de ses passions, de ses intérêts et de ses commanditaires. Et pour convaincre, séduire, elle est capable de toutes les circonvolutions, de commettre tous les tours de force, les plus indétectables de tous les sophismes ; on a l’impression qu’elle ne se fixe aucune limite et, parfois, qu’elle débat, polémique, déclame, comme si sa vie était en jeu.

Caroline Fourest Fiammetta Venner Sionisme
Fourest en pleine romance militante avec la tronçonneuse de croix Inna Shevchenko, leader des FEMEN

Après tout, Caroline Fourest a débuté sa carrière de journaliste en chevauchant la cause du féminisme radical alors en plein rebond en France sous l’impulsion de quelques animatrices ultra-médiatisées comme Isabelle Alonso et sous la menace hyperbolique d’un Front National fantasmé dans ses allures anti-abortives. Après avoir découvert son homosexualité, comme on découvre le Graal, Caroline a perçu dans un accès interminable de narcissisme adolescent tous les individus ne partageant pas ses opinions en la matière comme des ennemis à abattre. Aussi a-t-elle très jeune essentialisé certains groupes et certaines communautés, mouvances politiques particulières et religions dans leur ensemble ainsi que tous les courants antilibéraux en matière de philosophie pour en faire dans son esprit torturé des représentants du mal à dézinguer.

Fourest a donc choisi, par symétrie, ses amis, parce qu’ils étaient les ennemis de ses ennemis. Elle, qui, intimement, n’est en rien concernée par la cause abortive, se jeta dans cette incessante lutte sociétale parce que les militantes IVGistes passaient leur temps à insulter tous ceux qu’elle détestait : les catholiques, la droite dure et l’extrême droite, les intolérants, les machistes, les hommes…

Au gré de ses rencontres, elle tombe amoureuse de l’antifasciste radicale, Fiammetta Venner, fille d’une épaisse judokate qui s’amusa à faire le tour du monde pour monter des clubs à droite et à gauche et enseigner ses techniques de défense contre les hommes potentiellement violeurs. C’est une aubaine pour la petite Caroline qui peut profiter de la culture, des travaux et du réseau de Venner.

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Fiammetta Venner
À Paris, au début des années 1960, Monique Venner (la mère de Fiammetta), signa son livre d’aventures autobiographiques “le démon des Voyages”. Elle animait alors le Sanshiro Club, pépinière de jeunes judokas. Le Sanshiro Club, dans le Sentier, sous les locaux du quotidien France-soir, était parrainé par Pierre Lazareff. Pierre Lazareff était le fils d’un émigré juif russe, David Lazareff, directeur de la rédaction de Paris-Soir à partir de 1931. Pierre Lazareff reprit le titre Défense de la France, “journal clandestin de la Résistance”, et le rebaptisa “France-Soir”. [Source].

Elles travailleront dorénavant, main dans la main si l’on peut dire. Thématique en vogue dans le monde de Science Po et de la bien-pensance au milieu des années 1990 alors qu’une grande partie de la mouvance patriotique célébrait le vertigineux 1500e anniversaire du Baptême de Clovis, la menace du national-catholicisme servit de rampe de lancement à ce couple inséparable qui se précipita dans cette carrière qui menait alors à tout, en plus d’être particulièrement lucrative.

Avec sa “femme” Fiammetta, petite flamme qui a su s’épaissir rapidement, Fourest n’avait plus aucun souci à se faire quant à ses arrières. Férue d’arts martiaux, habituée à la tension des combats via ce Liban où elle vécut les vingt premières années de sa vie, fille d’un père secret que d’aucuns imaginent agent (comme sa mère du reste) derrière des activités de grand reporter, Venner prend sous son aile la chétive bourgeoise libérée de l’étreinte familiale du fait du divorce parental mais habituée au confort d’une riche famille. Nous y reviendrons, elle en est la parfaite héritière.

CAROLINE FOUREST, UNE MOTIVATION : L’HOMOSEXUALISME

Avec Fiammetta, l’infiltrée Fiammetta qui se faisait passer pour un membre de la famille de Dominique Venner (avec succès puisque sa mère Monique porte le même prénom que la sœur de l’historien) pour se faire accepter dans divers groupes d’extrême droite dans le but de rédiger quelques monographies commandées par Pierre-André Taguieff ou Pascal Perrineau puis des livres vendus dans toutes les FNAC, elle entend alors nuire de toutes ses forces aux méchants fachos homophobes, anti-féministes et antisémitesMais Fiammetta qui fabriquera Caroline ne s’est pas non plus faite tout seule.

Caroline Fourest Fiammetta Venner Sionisme
Arrivée à Paris de son Liban natal au début des années 1990, elle est immédiatement placée sous la protection de Rita Thalmann, cadre de la LICRA, représentante des B’nai B’rith auprès de l’UNESCO, ardente sioniste passionnée par l’histoire de la Shoah (son père est mort à Auschwitz), qui séduit intellectuellement par ses positions, son expérience, son autorité et son formidable réseau, la petite lesbienne déracinée. Une super maman pour la jeune femme assoiffée d’aventures et de combats, d’autant plus qu’elle est, elle aussi, féministe radicale et homosexualiste dans le cadre de la culpabilisation permanente de l’extrême droite française.

Ainsi, jusqu’au tout début des années 2000, selon la ligne directrice imprimée par les B’nai B’rith, Caroline Fourest suivra les pas de Fiammetta Venner et exploitera à fond la psychose fabriquée autour du Front national en pratiquant à outrance la dénonciation et notamment ce que les deux donzelles appelèrent bien témérairement les “sponsors” de Jean-Marie Le Pen.

Caroline Fourest Fiammetta Venner Sionisme
Caroline Fourest et Bernard-Henry Lévy, Fourest fait partie notamment des rédactrices du blog de BHL La Règle du Jeu

LES COMBATS DU NOUVEAU SIÈCLE POUR CAROLINE FOUREST

Puis, la cassure, la fin de la fin de l’histoire, l’achèvement précipité du vingtième siècle, les rayons aveuglants de l’aube du vingtième siècle. Le 11-Septembre, le 11-Septembre qui sonne l’alerte et la mobilisation générale. Un 11-Septembre vraiment très spectaculaire, mais il y a autre chose. Et pour comprendre, il faut lire Madame Fourest à propos de ce mois de septembre 2001 qui ne commence pas le 11 pour elle mais le 2 avec le début de la Conférence de Durban.

Rappelons-nous, il s’agissait déjà d’une fracture majeure opérée entre le tiers-monde et la communauté organisée. Caroline Fourest fit le voyage en Afrique du Sud certainement sous l’égide des Bnai B’rith et accompagnée de Rita Thalmann. Elle était excitée à l’idée d’assister, comme elle l’imaginait, à un déferlement de haine contre l’homme blanc en général, européen et américain, chrétien de la classe moyenne, alors sa cible favorite (après tout, qu’était alors un électeur du Front national ?).

Mais elle assista à un véritable tremblement de terre politique, à un changement de paradigme qui la tétanisa. Lors de cette conférence internationale « contre le racisme, la discrimination et l’intolérance », les débats se focalisèrent particulièrement sur Israël et rarement sur les autres parties du monde, et nombre de propos sont considérés comme haineux ; certaines personnalités juives et israéliennes sont affreusement insultées. Les délégations des États-Unis et d’Israël quittent alors la conférence, le 3 septembre, après avoir été impuissants à la recentrer sur ses « nobles objectifs initiaux relatifs au racisme dans le monde ». Une déclaration finale contre le racisme est votée, à l’arraché, par la conférence.

Cette déclaration est condamnée par l’Australie et le Canada, qui dénoncent l’“hypocrisie” de la conférence qui ne servait pas la résolution du conflit israélo-palestinien mais qui cherchait surtout, selon le délégué canadien, « à délégitimer l’État d’Israël et à déshonorer son histoire et la souffrance du peuple juif ».

Et le 63e point de la déclaration finale affirmait :

« Nous sommes préoccupés par le sort du peuple palestinien vivant sous l’occupation étrangère. Nous reconnaissons le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un État indépendant, ainsi que le droit à la sécurité de tous les États de la région ».

Autre point important soulevé par les participants : les conséquences actuelles de l’esclavage. Où les demandes d’indemnisation sont clairement formulées, où des Etats, des organisations et des promoteurs sont désignés et ciblés. De retour en France, Caroline Fourest et sa complice Venner écrivent un article inquiet dans leur revue au nom ignoble (répondant aux pro-vie) Prochoix, mais ne soufflent mot quant à la thématique de l’esclavage : « Putain de rentrée! » écrit Fourest. Elle et Venner reviennent « estomaquées » de Durban, où elles ont vu une « obsession antijuifs », les « Juifs assimilés aux nazis », « la visible empathie de militants antiracistes français pour des ONG islamistes diffusant des tracts ouvertement antisémites sous prétexte de résister à la politique d’Israël ». Même Les Protocoles des Sages de Sion y circulèrent, disait-on…

C’est le tournant, le vrai danger, le péril antisioniste. Le 11-Septembre qui arrive servira de preuve suprême de cette menace mondiale et Fiammetta attaquera les nouveaux conspirationnistes qui remettront en question dans les mois et les années qui suivent la thèse officielle de l’événement fondateur. Hors de question de laisser les incrédules émousser le pouvoir propagandiste du 11-Septembre !

Caroline, elle, fera, toujours en lien avec Rita Thalmann, à gauche, le travail, qu’accomplit dorénavant à droite Pierre-André Taguieff : le combat contre la nouvelle judéophobie, titre éponyme du livre qui sortira au début des années 2000. Les Arabes avaient grandement fauté en s’en prenant à l’entité sioniste selon elle ; ils subiront son courroux. Pour ce faire, elle pratiquera une critique progressiste de l’Islam tous azimuts aux noms du féminisme, de l’homosexualisme, de l’abortisme, de l’anti-antisémitisme et du sionisme.

Caroline Fourest Fiammetta Venner Sionisme
Voir l’article de François-Xavier Rochette “Trump, Gab, les Juifs et les Gogoys” à propos du David Horowitz Freedom Center

C’est sans surprise qu’elle fut ainsi soutenue dans sa tâche par le David Horowitz Feedom Center qui publia au moins un de ses livres aux Etats-Unis. On remarquera que tant que les antiracistes musulmans ne s’en prenaient pas massivement à l’Israël (l’époque de SOS-Racisme grosso modo), la petite Caroline ne s’attaquait pas précisément à l’anti-féminisme musulman. Elle cracha en particulier sur la religion mahométane quand le procès de l’Islam servit la communauté organisée.

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Caroline Fourest et Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo dont Fourest fait partie de l’équipe rédactionnelle
LE RAPPEL DE L’ESCLAVAGISME EST-IL OFFENSANT ?

Elle s’en prit pareillement au mouvement “indigéniste” et “décolonialiste” à partir du moment où les militants de la mémoire de la traite négrière s’organisèrent en dehors des officines licratisées et qu’ils n’accusèrent plus les peuples mais désignaient des responsables précis, des familles d’esclavagistes. Caroline Fourest fut l’un des pre-miers agitateurs à étriller les partisans de la recherche historique aboutissant à l’esprit Woke et ce que les rétifs ont appelé la Cancel Culture (c’est peut-être comprensible quand on a côtoyé si longtemps Christophe Girard).

Son dernier ouvrage dans lequel elle tente de ridiculiser la Génération Offensée (comme si elle n’était pas constamment offensée…) sorti l’année dernière en pleine crise covidesque revient sur le devant de la scène.

« C’est l’histoire de petits lynchages ordinaires, qui finissent par envahir notre intimité, assigner nos identités, et censurer nos échanges démocratiques. Une peste de la sensibilité. Chaque jour, un groupe, une minorité, un individu érigé en représentant d’une cause, exige, menace, et fait plier. Selon l’origine géographique ou sociale, selon le genre et la couleur de peau, selon son histoire personnelle, la parole est confisquée. Une intimidation qui va jusqu’à la suppression d’aides à la création et au renvoi de professeurs. La France croyait résister à cette injonction, mais là aussi, des groupes tentent d’interdire des expositions ou des pièces de théâtre… souvent antiracistes ! La police de la culture tourne à la police de la pensée. Le procès en “offense” s’est ainsi répandu de façon fulgurante. “L’appropriation culturelle” est le nouveau blasphème qui ne connaît qu’une religion : celle des “origines” ».

LES ORIGINES JUIVES DE CAROLINE FOUREST

En écrivant cela, elle ne vise pas spécialement certains Juifs, mais davantage les descendants d’esclaves qui ne s’assimilent pas gentiment. Caroline Fourest a pour nom de famille officiel celui de Guillemot, celui de son père Jean-Claude Guillemot, un riche négociant. Ce dernier est le fils de Simone Abraham, fille d’Adolphe Ferdinand Abraham qui est donc l’arrière grand-père de Caroline. Adolphe Abraham était le directeur de la plus grande raffinerie de sucre d’Egypte dans les années trente. L’industrie du sucre, de la plantation de la canne (et de la betterave) jusqu’à sa commercialisation a toujours été une activité très appréciée par la communauté juive comme l’attestent de nombreux travaux universitaires.

Adolphe Ferdinand Abraham est né en 1878 à Campinas au Brésil, banlieue de Sao Paulo où une partie de la communauté juive venue d’Europe s’est concentrée au cours du XIXe siècle et a lutté contre l’assimilation autour du Centre Beth Jacob. Il est le fils de Jacques Samuel Abraham et de Juliette Lang, et le petit-fils de Lazare Abraham qui ont fait fortune en tant que planteurs sucriers grâce à une main d’œuvre quasiment gratuite jusqu’en 1888, date de l’abolition de l’esclavage au Brésil.

Ensuite, les affaires se sont effondrées à cause de la hausse du prix de revient de l’or blanc. Le frère d’Adolphe né en 1875 a dû se résoudre à quitter le Brésil en s’engageant au sein de l’Armée française à 18 ans. Pour l’anecdote, sur son livret militaire que nous avons pu consulter, il y a quelques lignes dans le cadre « Marques particulières » où l’on apprend qu’il avait un « symbole maçonnique tatoué sur le bras gauche ». Adolphe, lui, a persisté dans le métier du sucre. Il a pu le faire grâce au réseau communautaire. Il n’y avait plus d’esclaves sur la planète, mais en Egypte, une main d’oeuvre corvéable à merci et le Nil si fertile. Adolphe, à l’instar de l’aïeul maternel de Caroline, Michel Pouymayou, comptable d’Hanoï et chevalier de la Légion d’honneur, fut décoré par la République, reconnaissante.

François-Xavier ROCHETTE.

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