Trump, Gab, les Juifs et les Gogoys, par François-Xavier Rochette
Comment Donald Trump, Steve Bannon et Andrews Torba, le fondateur de Gab, participent à une vaste psyop de subversion sioniste.
L’argent sioniste et la danse des Gogoys
Les purges numériques s’accélèrent. En première ligne de cette opération de nettoyage que ses promoteurs veulent spectaculaire trouve-t-on Twitter qui fut le premier réseau social à effacer Trump de sa mémoire artificielle. L’annonce de ce bannissement fut accueilli par les cris et les grincements de dents des fans de l’ancien président des Etats-Unis haut en couleur ulcérés par le fait que des privés puissent congédier de la sorte une personnalité politique de premier plan.
Néanmoins, il y a pire pour Donald Trump qui accumule les déconvenues et les bourdes un peu grosses à nos yeux depuis une quinzaine de jours. Et le plus malheureux pour Donald Trump, l’événement le plus funeste pour lui ne fut pas la conséquence de ses agissements ou de ses derniers discours, mais la mort, survenue le 12 janvier, du plus puissant, du plus riche, du plus forcené de tous les sionistes que la Terre ait pu porter, Sheldon Adelson, le monstre de Las Vegas, ou, le « philanthrope », le mégadonateur comme ils disent. Son histoire est américaine mais surtout un gros mensonge comme savent en confectionner les membres de la communauté qui a les moyens de ses ambitions.
Le petit Sheldon est né très pauvre dans une famille juive super triste à force de pogroms. Il était tellement pauvre le vilain enfant qu’il devait vendre des journaux dans les rues sombres de Boston et porter des chaussettes trouées. Il n’avait pas envie de fréquenter le collège, parce qu’il se trouvait trop pauvre. Alors le petit Adelson eut une formidable idée : « Je vais me lancer dans les affaires » se dit-il. Et Sheldon Adelson se lança dans les affaires. Un génie. Comme il se lança dans les affaires, il devint riche, mais alors riche, très riche, immensément riche, comme un Rothschild, ou presque.
A 29 ans, il possédait 5 millions de dollars et se serait exclamé devant ses employés selon la légende vraie du grand homme : « Le prochain pas doit être plus osé que le précédent ». Un sacré investisseur ! Qui tenait ses promesses puisqu’il devint milliardaire avant ses quarante ans et l’un des hommes les plus riches du monde de 1990 jusqu’à sa mort. Il battit un empire d’hôtels, de buildings et de casinos sur toute la planète mais il fut chagriné en 2008 lors de la crise des Subprimes où il perdit 93% de sa fortune. Tenace, il se refit sans dé ni roulette en investissant tous azimuts en Asie où il escroqua en passant quelques Chinois devenus depuis, peut-être, intolérablement antisémites.
Immensément riche, on se doute que l’affreux gnome a renvoyé l’ascenseur à ceux qui ont eu la délicatesse de lui mettre le pied à l’étrier quand il avait ses chaussettes trouées et qui lui ont rendu service toute sa vie durant. Ces puissants, ce sont les ultras du Likoud qu’il a su, dès qu’il l’a pu, promouvoir, lancer la carrière et, il ne faut pas en douter, les faire gagner en politique. Aussi bien aux Etats-Unis où il aura vécu comme un nabab, un faiseur de rois et un inquisiteur qu’en Israël où son statut de grand oncle américain et surtout ses milliards lui permirent d’enraciner les idées du Likoud dans la société juive en montant de toutes pièces des quotidiens gratuits (comme Israel Hayom), qui sont devenus les journaux (papiers et internet) les plus lus du pays.
La créature de Sheldon Adelson
Sans Sheldon Adelson, ni Benjamin Netanyahou (qui appelait le magnat des casinos « le champion du peuple juif ») ni Donald Trump n’auraient pu bénéficier de cette propagande formidable, apparemment spontanée car perpétrée sur Internet et les réseaux sociaux mais orchestrée par des professionnels de la politique et accomplie par des centaines de petits comptes, de « personnalités » ou d’anonymes rémunérés pour glorifier et « rendre cool » les candidats choisis par les fanatiques du Grand Israël.
Sheldon Adelson était l’artisan américano-israélien par excellence de la déconstruction radicale du projet de création d’un Etat palestinien. Malade depuis fort longtemps, est-il mort une fois persuadé que les espoirs palestiniens avaient été tout simplement pulvérisés ? En tout cas n’avait-il jamais caché son opposition à une solution à deux Etats.
Il n’y avait que Trump sur le marché des candidats pour accomplir ce travail dévastateur. Et le Likoudnik Netanyahou aux manettes étaient fin prêt pour recevoir les énormes cadeaux offerts par Trump à l’entité sioniste.
Pour soutenir Trump, fabriquer un état d’esprit favorable à la victoire de ce qu’on appelle l’alt-right, Sheldon Adelson a ainsi distribué des dizaines de millions de dollars à diverses fondations (et bien sûr à l’équipe de Trump) qui avaient la mission de diffuser trois fondamentaux en plus d’un soutien inconditionnel à Trump : la lutte contre l’Islam partout dans le monde, l’apologie d’Israël et la diabolisation concomitante de l’antisionisme sur fond d’ode à la liberté et d’anti-communisme folklorique.
Mais la famille Adelson possède aussi ses propres organisations qui croulent sous l’or et qui financent d’autres mouvements ou d’autres structures sans que le nom du milliardaire israélite n’apparaisse dans les transactions. Ainsi les Adelson ont-ils lancé au début des années 2010 le Maccabe Task Force (MTF) qui depuis intervient quotidiennement sur plus de 100 campus américains gangrenés selon l’oligarchie sioniste par le mouvement BDS (appel au boycott d’Israël pour protester contre le génocide palestinien), expression du cœur n’ayant aucunement besoin de l’argent des casinos pour prospérer.
Le Power of Love sous drapeau étoilé avec le MTF: L’entité, elle est gentille, c’est l’Islam des Palestiniens qui n’existent d’ailleurs pas qui est méchant blablabla. Las, et nous en venons à l’organisme adelsonien de l’extrême, le MTF qui suinte d’argent tant on le gave (et quand ça tombe, ça ne va pas dans la poche d’un pauvre mais dans celle des copains) a financé le David Horowitz Freedom Center (structure opulente recevant de nombreux dons d’entités fort puissantes) piloté comme on le devine par le fanatique David Horowitz, un David Horowitz Freedom Center qui n’a rien trouvé de mieux que de harceler littéralement au sein des Universités les étudiants qu’il considérait comme éventuellement antisionistes et à placarder leurs photos avec noms et adresses un peu partout dans les campus tout en les accusant d’être des nazislamistes, antisémites et communistes tout à la fois.
Une petite bourde tactique aux yeux de David Horowitz, de David Brog (dirigeant du MTF) et bien sûr d’Adelson qui n’a jamais été très câlin avec ses contradicteurs. Pour l’anecdote, il y a trois ans, le magnat des jetons et des cartes avait préconisé sans rire qu’il était nécessaire d’envoyer quelques missiles thermonucléaires sur Téhéran afin les Iraniens comprennent que le nucléaire « est inutile pour eux ». L’argent ne l’a pas rendu très intelligent, c’est le moins que l’on puisse dire. Sa détestation de tout ce qui n’est pas lié à l’argent ou au sionisme radical est patente. Sur ce dernier point, il en a fait la preuve à plusieurs reprises en vociférant sur les différents groupes de pression pro-israéliens qui abondent en Amérique mais qu’il appréciait guère du fait qu’ils prennent en considération dans leur discours l’existence du peuple palestinien (même si ce n’est que pour la vitrine). C’est pour cette raison que ce forcené a voué aux gémonies l’AIPAC (le mastodonte sioniste américain) coupable d’avoir évoqué la possible création dans un futur lointain d’un Etat palestinien.
L’étoile montante du David Horowitz Freedom Center
En revanche, il eût toujours les yeux de Chimène pour le David Horowitz Freedom Center, car là, ça cogne. Moins connu que l’AIPAC véritable institution américaine, le David Horowitz Freedom Center s’est cependant beaucoup développé ces 15 dernières années grâce à une véritable avalanche d’argent frais déboulant de toute part. Une organisation qui, avant de se faire connaître par son trumpopulisme frénétique, cultivait inlassablement un fanatisme sioniste carabiné et la critique tous azimuts envers tous ceux qui avaient l’outrecuidance d’écorner la politique imprimée par Benjamin Netanyahou.
Encore une fois nous avons affaire avec les agissements de ces fous à la mise en application de la doctrine Jabotinsky consistant à nier tout simplement le peuple palestinien. Pour Horowitz, tout Palestinien est musulman (ce qui est faux), tout musulman est islamiste (même commentaire), tout islamiste est terroriste (nous ne nous répéterons pas) et donc diabolique. Tout Musulman où qu’il se trouve de par le monde est un ennemi de ZOG (ce qui est malheureusement faux). Tout soutien à l’endroit du peuple palestinien relève du gauchisme, du communisme et même, nous n’inventons rien, du terrorisme. Trump fut aux yeux d’Horowitz le meilleur défenseur de cette vision du monde qu’il fallait faire partager au plus grand nombre aux Etats-Unis comme en Europe.
Plus surprenant, le Horowitz Center n’est pas seulement financé par des magnats israélites de l’immobilier excités et ostensiblement partisans du Grand Israël mais aussi par les plus grandes fondations industrielles des Etats-Unis qui représentent indéniablement la partie émergée de l’Etat profond.
Signalons parmi les grosses structures qui financent la guerre sioniste d’Horowitz : La Bradley Foundation, donateur depuis 2008 (elle débourse 4,2 millions de dollars de 2008 à 2011), les fondations Scaife de la famille de Richard Mellon Scaife (l’une des plus puissantes des Etats-Unis) et surtout la Olin Foundation, la fondation alimentée par l’entreprise Olin, l’un des premiers producteurs d’armes légères, de munitions et d’armes chimiques des Etats-Unis. Pourquoi cette fondation avait-elle tout intérêt à financer une telle structure trumpopulosioniste ? En tout cas, tous ces appuis prouvent que Donald Trump n’est pas un deus ex machina ou un vulgaire outsider combattant l’Etat profond la mâchoire crispée mais un instrument du pouvoir comme les autres.
Gab, le grand retour après la tuerie de Pittsburg
Trump qui fut donc endeuillé par la mort d’Adelson, perdit son Twitter peu avant et se réfugia sur un réseau social qui a actuellement le vent en poupe, Gab. Une plateforme dirigée par Andrew Torba qui existe depuis 2016. Selon les patriotes à la Pepe the Frog (on se demande encore comment cette grenouille -symbole du mal par excellence, les puritains américains ne le savent-ils pas?- droguée qui ressemble au vieillard Adelson a-t-elle pu devenir l’icône de conservateurs?)
Gab est le Twitter de la liberté, du nationalisme, de la libre-expression et du christianisme. A ce propos, depuis que ce réseau social est relancé depuis les dernières purges opérées sur Twitter notamment, Andrew Torba en fait des tonnes et des tonnes sur la thématique religieuse sous l’égide de son batracien.
Mais on peut fortement douter du patriotisme et de l’honnêteté intellectuelle et politique de cet étrange individu. Alors que Donald Trump venait d’être élu et que son réseau social était actif depuis un peu moins de trois mois, Andrew Torba vint présenter son entreprise et ses projets devant ses mécènes et de nouveaux potentiels donateurs à Palm Beach dans une immense salle d’un hôtel louée (ou gracieusement prêtée par Adelson?) pour une réunion exceptionnelle organisée par… le David Horowitz Freedom Center ! L’ancien partenaire économique de Charles J.Szymanski (avec lequel il faisait des affaires dans la publicité numérique) se reconvertissait solennellement dans la com politique sous la houlette de David Horowitz avec un long discours inaugural.
Sa prose fut digne de la ligne directrice de son maître (les communistes sont dangereux, la liberté, ça se défend…) et fit la promotion des poulains de la clique sioniste déguisés en patriotes conservateurs. Fin 2016, Gab abritait en effet deux personnalités de l’alt-right. La première était Milo Yiannopoulos, ancien rédacteur du site Breitbart, juif par sa mère, star sioniste à l’allure excentrique et homosexuel incontinent qui fit scandale en 2017 pour des propos pédofriendly.
Bref, un repoussoir cradingue qui après avoir brillé avec son accoutrement tapageur a ruiné l’image d’un pan entier de l’alt-right en émettant des propos délirants et en défendant l’indéfendable. Il y a eu pire. Si ! C’est possible ! Aujourd’hui, complètement oubliée, elle fut au début de l’aventure Gab la petite attraction de tous les Pépé the frog à la souris turgescente.
Nous voulons parler de Tila Tequila (Nguyen), modèle pour Penthouse, star de téléréalité puis actrice pornographique lesbienne puis bisexuelle. Chômeuse mais désireuse de renouer avec la « célébrité », Tila Aquila opte plus tard pour la provocation en affichant une sympathie pour Hitler et en postant des publications antisémites sans queue ni tête. Enceinte, elle quitte le père de son bébé avant sa naissance et communique là-dessus pour faire le buzz. Le 6 mai 2016, elle tweete que le commentateur politique juif américain Ben Shapiro devrait « être gazé et renvoyé en Israël » (sic) et appelle de ses vœux « une version asiatique d’Adolf Hitler ». Virée de Twitter, Tila Tequila s’inscrit joyeusement sur Gab, où l’on trouve toujours son compte (même si elle est inactive depuis des années) et sa photo de couverture où elle arbore un brassard à croix gammée.
Dernièrement, on trouva au sein du Capitole l’acteur chamanique déguisé en indien avec sa peau de chèvre pour se faire passer encore un instant pour Esaü. Devant le juge il déclara sans rire qu’il était (comme le pensent certains Juifs) un extraterrestre venu sur terre pour contrôler le monde.
Tout aussi absurde était ce fils de juge (juif-NDLR) vêtu de plusieurs peaux et qui nous rappelle encore l’entourloupe de Jacob faite à l’aveugle Isaac et accessoirement le plat de lentilles donné en compensation à l’aîné trahi.
En 2014, devant les membres de la ZOA (l’organiation sioniste d’Amérique), Steve Bannon qui deviendra le patron de la campagne de Trump, déclarait tranquillement que les antisémites et les racistes allaient être lessivés dans les années à venir, marginalisés progressivement. C’était écrit. Un Steve Bannon que l’on retrouva la semaine dernière aux côtés d’Andrew Torba pour promouvoir Gab, le dernier refuge, cosy, des radicaux.
François-Xavier Rochette.