Juan Branco, faux dissident au service de l’élite dégénérée – FX Rochette

Juan Blanco, El Jobar !

Je suis du côté de la transgression, je n’obéirai jamais à aucun ordre, et en même temps, je sais à quel point il est facile d’être fasciné, et d’être fasciné par le côté sombre du monde.

Juan Branco.

J’ai rencontré Werner Schroeter, Frédéric Mitterrand et Serge Daney totalement par hasard, en faisant du stop après une projection à l’Olympic, à deux heures du matin.

Paulo Branco.

Ne faut-il pas être profondément jobard pour accepter telles qu’elles se présentent les nouvelles personnalités, les célébrités émergentes, les générations spontanées des forums et de l’agora ? On peut certes comprendre cette crédulité chez les téléspectateurs addictes, les abrutis, ces hommes incapables de penser, incapables de faire le tri entre l’ivraie et le bon grain déversés par la Pravda, par la matrice à opinions. Les Français sont littéralement considérés comme des crétins par le pouvoir, et ça fonctionne.

Nicolas Hulot est écolo puisqu’il animait Ushuaïa où l’on voyait de beaux paysages. L’humoriste lesbienne, Murielle Robin, est la copine des femmes battues puisqu’elle a joué le rôle de Jacqueline Sauvage dans un téléfilm pour TF1. Jean-Luc Reichmann est un immense protecteur des enfants puisqu’il joue pour la même chaîne Léo Mattéi dans une série pourrie. Brigitte Lahaie est une brillante sexologue puisqu’elle a tourné dans des films pornographiques. Laurent Fignon était un cycliste intellectuel puisqu’il portait des lunettes. L’animatrice Dorothée est gentille avec les enfants puisqu’elle officiait dans le secteur jeunesse comme le fit la barbe bleue Corbier.

Moins caricaturales et donc beaucoup plus dangereuses, les personnalités politiques visiblement très représentatives, marquées idéologiquement. Marine Le Pen est une sincère patriote, rebelle, anti-système, puisqu’elle le dit et puisqu’elle possède l’ascendance que l’on sait. Jean-Luc Mélenchon aime bien les prolos, n’est pas dans le système puisqu’il le dit. Ils jouent un rôle, ils le tiennent comme ils peuvent. Ceux-là ont de l’expérience, ils sont dans le métier depuis longtemps. Quel gentil citoyen oserait dire que Mélenchon n’est pas digne de son étiquette d’homme de gauche ? Quel gentil gogoy oserait dire que Marine Le Pen travaille in fine pour le Système dans sa globalité ?

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme

DES CRÉATURES SPONTANÉES ?

Ceux-là se sont fabriqués un costume, une réputation, un paysage à la hauteur de leur fonction sociale. Leur notoriété, immense, les rend peu sensibles aux révélations de toutes sortes qui anéantiraient n’importe quel débutant. Avec Internet, où toute information dérangeante peut devenir le grain de sable qui détraque la machine à renommée d’une personnalité émergente, les novices en entourloupe politique doivent se montrer particulièrement rusés et tenaces pour réussir leur coup même si derrière eux de puissants soutiens sont à la manœuvre. Pour séduire un public dit “dissident”, on ne peut d’ailleurs faire une apparition théâtrale et soudaine sur une chaîne de télévision dont l’image est désastreuse. On ne fabrique plus aujourd’hui un homme politique comme on fabriquait hier un Kouchner, un Dominique Baudis, ou même un Dupont-Aignan. Désormais, et c’est bon signe, on ne fabrique plus de bons golems avec l’outil télévisuel. La télé n’est plus le chaudron magique qu’il fut pendant des décennies.

La télé garde sa formidable puissance propagandiste car elle est partout, elle est meuble immobile, elle est pivot, elle est un phare qui envoie sempiternellement les mêmes messages en flashs aveuglants. Mais elle n’est plus cette potion noire d’où s’écoulaient les nouvelles personnalités que le Système accouchait. Le public ne veut plus voir l’œuf sortir directement du Serpent. Il ne veut voir la fabrication du produit, il préfère méconnaître les ingrédients de la cuisine qu’on lui fait ingérer. Elle est jolie la saucisse, pas besoin de savoir qu’elle sort d’une turbine à pâte carnée remplie de poisons et dépourvue de toute vitamine ! On s’en f… Alors, pour contenter l’exigence du consommateur (l’essence du citoyen est sa propension incompressible à consommer des biens symboliques en imaginant qu’il nourrit ainsi la république), les petits nouveaux entrent en scène en sortant de terre comme des lombrics égarés.

JUSTE SAVOIR PRÉSERVER L’APPARENCE DE L’AUTHENTICITÉ

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme
Branco et Mélenchon

Après un Ruffin sorti de Nuit debout, on découvre Juan Branco, l’adolescent savamment décoiffé au nez de Petit Nicolas et aux vapeurs de chocolat chaud. Branco n’est pas un total inconnu, il est ou fut l’un des avocats de Jean-Luc Mélenchon, et aussi l’un de Julian Assange qui a manqué de discernement en choisissant ce drôle de bavard pour défenseur.

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme
Branco et Assange

C’est le moins que l’on puisse dire. Aujourd’hui, alors qu’on lui a conseillé de se calmer afin de modérer l’ire des puissants touchés par les révélations de Wikileaks (c’est ainsi que les fameux Macronleaks n’ont jamais été entièrement diffusés par le hacker blond), Julian Assange est en prison ; il risque d’y rester longtemps. Branco est-il l’homme qui a conseillé à Assange de se faire tout petit, de se faire oublier, et donc de rétrécir, dans les faits, le nombre de ses soutiens ? Les Anglais auraient-ils ainsi appréhendé Julian Assange s’il avait fraîchement révélé un nième scandale d’importance ? Rien n’est moins sûr. La pègre n’agit pas quand elle souffre d’une plaie à vif, mais après que le temps l’eut cicatrisée.

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme
Juan Branco et le Gilet Jaune neutralisé Fly Rider qui tire vraiment une drôle de tête …

C’est donc ce super avocat qui émerge politiquement dans le contexte des Gilets jaunes pour représenter le front anti-Macron radical. Branco est sorti de terre en écrivant une sorte de samizdat qui fut, dans un premier temps, visible uniquement sur Internet. Comme s’il avait pu « tout dire » par ce truchement, sans pression, sans contrainte. Branco le Zorro 2.0 ! Le texte de Branco est présenté et perçu au premier abord comme une charge contre Emmanuel Macron et quelques-uns de ses amis. Les critiques sont souvent pertinentes, argumentées, illustrées mais elles restent « encadrées ». Elles ne concernent qu’un aspect du « pouvoir » macronien, qu’un petit segment du milieu qu’il sert et qu’il représente. Bref, c’est une entrée en la matière, tout au plus. En effet, l’avènement d’Emmanuel Macron n’est pas le sacre d’un Arnault et d’un Niel isolés. Macron n’est pas l’homme de quelques milliardaires français et le pivot d’une équipe cooptant quelques bourgeois de plus.

En lisant la centaine de pages de Branco qu’il intitule bien modestement Crépuscule, on a juste l’impression d’avoir affaire à un petit texte décrivant les mœurs de la bourgeoisie française. Une sorte de petit travail sociologique à la Pinçon-Charlot (du nom de ce couple qui décrit prudemment la vie de « la haute » depuis des décennies sans jamais ne rien révéler et en restant silencieux sur les liaisons entre grosse bourgeoisie, grosse banque et sociétés secrètes) dans lequel le jeune Branco s’étale longuement sur le cas de son meilleur ennemi, Gabriel Attal. Il est riche, il est homosexuel, il n’est pas gentil, il faisait la loi à l’école de très riches où j’ai évolué à ses côtés. Attal est resté dans le Système, lui, Branco, serait devenu un résistant, un combattant, un ténébreux guévariste, un Robin des bois.

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme
Hasard ou signe ? Crépuscule est édité au Diable Vauvert

Poudre aux yeux ! Le petit Branco, enfant gâté de la république de l’étranger, a suivi un parcours scolaire infiniment conformiste dans un état d’esprit tout autant conformiste. Et si aujourd’hui celui que ses amis qualifient de super diplômé est devenu un opposant officiel à Macron, c’est pour tenir cette opposition, la contrôler, pour ne pas qu’elle déborde, pour ne pas qu’elle dévoile toutes les infrastructures du Système, tous ses réseaux, ses accointances, et qui sait, la pointe de sa pyramide hiérarchique.

Un Branco n’existe que pour que la comédie démocratique se poursuive, pour que d’autres ombres chinoises maintiennent en hypnose le peuple sidéré. « D’évidence, osa-t-il, le procédé des Macronleaks me dégoûte. On joue à quoi ? » D’évidence, ce jeune homme est un tartufe désireux que les règles du jeu soient maintenues. Ses violents assauts lancés contre les antisionistes, ceux qu’il appelle les antisémites, et contre les affreux conspirationnistes qui “délirent”, cette haine viscérale contre les chercheurs de vérité, témoignent incontestablement de sa fidélité à l’égard du régime en place. Il faut dire qu’il est le fruit de ce Système interlope ; il lui doit toute sa fortune. Et d’abord grâce à son père.

PAULO BRANCO, UN PAPA CHANCEUX

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme

Le passé de Paulo Branco, producteur de films et super star du milieu cinématographique, est très trouble. Né au Portugal, il doit quitter le pays, à cause, prétend-il, d’un militantisme politique d’extrême-gauche. Salazar l’aurait persécuté. Il transite par Londres puis atterrit à Paris dans les années 1970. Que fait-il dans la capitale ? Il fréquente les salles de jeu clandestines et les cinémas, mais surtout des cinémas “branchés”, où on trangresse. Ainsi, un soir, alors qu’il quittait une salle obscure, il se fit prendre en autostop par Frédéric Mitterrand et son complice (mort du sida) Serge Daney.

Paulo Branco est un clandestin en France mais après sa rencontre amicale avec le duo, il entre d’un coup d’un seul dans le monde du cinéma progressiste libertaire, le neveu de François le chargeant, comme ça, de gérer un cinéma sur Paname ! Un cinéma, mais surtout un lieu de rencontres pour toute la faune salement intello de l’époque : Michel Foucault, Roland Barthes (tous les deux signataires de la pétition pour la légalisation de la pédomanie -NDR) Tony Duvert. Paulo Branco est un génie puisqu’il gagne au jeu, tout le temps. Il est veinard Paulo, ça ne s’explique pas, ça.

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme
Le papa de Branco, un homme de culture typiquement républicain

Avec cet argent, il tourne des films, puis il en produit. Il épouse une psychanalyste qui devient une très bonne amie de Catherine Deneuve. Branco père devient incontournable. Libé est à ses papiers comme les Inrocks. Les mêmes aujourd’hui tirent des révérences à son fils. Juan ne fut pas livré à lui-même durant ses débuts d’agitateur culturel. Papa Paulo l’a introduit dans le milieu. Alors que l’étudiant de Sciences Po, proche de Richard Descoings, a à peine 20 ans, son père décide d’imprimer son prénom dans le « milieu ». Le voilà qu’il produit le film le plus cher de toute sa carrière pour faire plaisir à Juanito !

UN CABINET DE CURIOSITÉS ?

15 millions d’euros pour un projet désiré, voulu, exigé par fiston. Soit l’adaptation d’un livre de l’Américain postmoderne Don Delillo intitulé Cosmopolis. Tout un symbole. Quel réalisateur Branco junior a-t-il choisi pour faire ce film ? Naturellement, le maître reconnu de la transgression, David Cronenberg dont les thèmes de prédilection sont la descendance criminelle, la transmission du mal, l’anéantissement de la figure parentale (pour les petits du bas peuple, surtout quand ils sont chrétiens), l’inceste, les perversions sexuelles, le sadisme et le traumatisme de l’enfant. Dans deux interviews distinctes, Cronenberg et Delillo déclarent, sans qu’on les interroge sur ce point, que l’idée du film vient de Juan, du fils…

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme
David Cronenberg, homme d’art et de bon goût

Précisons que Cronenberg est un cinéaste qui joue avec les symboles, avec le mal, bien plus qu’il n’est un créateur de films d’horreur pour amateurs de sensations fortes. Il va plus loin, si nous pouvons parler ainsi. Le gentil Juan n’a pas, semble-t-il, depuis la sortie du film Cosmopolis, changé de goût en matière d’ésotérisme.

Juan Braco Opposition Contrôlée Satanisme
Le Sabbat des Sorcières, Goya

On en a la preuve, récente, depuis que quelques curieux ont mis en pleine lumière les photos de tableaux et de sculptures que partageait ici ou là (notamment sur Instagram) le bon Juan. Depuis que des centaines d’Internautes ont interrogé le fils à papa sur la « signification » du tableau « Le Sabbat des Sorcières » de Goya qu’il utilisait comme fond d’écran pour le site de son cabinet d’avocat (il n’a que trois ou quatre clients dont son père), une pure projection satanique, l’ahuri l’a retiré de sa page, enfin quelques jours après s’être justifié devant ses contempteurs en leur répondant : « Bah, c’est beau » (vidéo ci-dessous à partir de 17:45).

Les scupltures de satyres, de Baphomet qu’il expose sur certains réseaux sociaux sont pour lui très belles, et c’est bien ce qui nous interpelle. Acculé, Juan Branco répondit dans des vidéos et sur Twitter où il insulte en continu « ceux qui voient des complots partout, les antisémites ». Non, dit-il d’un air désabusé, « je ne fais partie d’aucun complot, je ne mange pas de petits enfants etc. ». Evidemment, Monsieur Branco, comment pourriez-vous faire partie d’un complot dans un monde où il n’existe pas selon les règles du jeu ?

François-Xavier Rochette

Partager