Michèle Barzach, une ministre avorteuse complice de Gabriel Matzneff [RIVAROL] – François-Xavier Rochette

Barzach Mitterand Gabriel Matzneff
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Gabriel Matzneff, le chouchou de l’élite pédosataniste, partie 2.

Barzach Mitterand Gabriel Matzneff

Barzach ne m’a jamais posé de questions. Alors que j’étais juste une gamine dont les parents ne s’occupaient pas, sous l’emprise d’un prédateur expérimenté.

Francesca Gee.

Barzach Mitterand Gabriel Matzneff

 

Matzneff, ce séducteur impénitent, qui se définit lui-même comme un mélange de Dorian Gray et de Dracula, m’a toujours étonné par son goût extrême de la rigueur et par la densité de sa réflexion. La spontanéité de son jugement, exprimée dans un style limpide, s’allie à une exigence de vérité qui le mène souvent hors des limites considérées comme ordinaires. À sa vie et à son œuvre, il porte la même attention.

François Mitterrand, 1986.

Michèle Barzach est-elle un monstre ?

Barzach Mitterand Gabriel MatzneffLes propos de Jérôme Bourbon dans ses éditoriaux et sa dernière vidéo sur le confinement qui, bien plus que physique, est avant tout mental, peuvent être infiniment illustrés. Le système médiatico-politique ne parle que de virus et de confinement, de précautions et d’interdictions, de ce qui est bien et de ce qui est mal uniquement à l’aune de ce virus, totem de notre société que les décideurs ne semblent pas près de remplacer. On interdit tout aux Français, mais surtout on les empêche en effet de penser.

Il ne sert à rien de se féliciter de l’arrêt soudain de la propagande sur tel ou tel sujet, car nous assistons tout simplement à la mise sous coma artificiel de tous les Français obnubilés par le savon, le gel hydro-alcoolique, le masque aux normes, et les trois couleurs de la carte de France. Savon de Marseille ou Pouss’mousse ? Bicyclette ou voiture ? Café ou tisane ? Chloroquine ou rien ? Fièvre ou Doliprane ? En attendant, et on peut attendre longtemps, on ne s’intéresse pas au prochain déferlement migratoire qui va s’abattre sur le pays (cet été sur les plages désertes du débarquement?), on ne s’intéresse pas au grand banditisme, à la délinquance, à la violence gratuite, aux dérives sociétales, à la progression de la culture de mort, à la corruption, et aux scandales divers, notamment et surtout à ceux qui éclaboussent un grand nombre de personnalités dans de sordides affaires de pédocriminalité.

Pourtant, les choses bougent derrière les énormes fake news, grotesques intox servant à délégitimer toute recherche indépendante sur le sujet (nous pensons en particulier à cette nouvelle fantaisiste relayée par nombre de sites qui font dans le complotisme sensationnaliste évoquant la découverte de 100 000 enfants violés dans des souterrains à New-York…) aux Etats-Unis comme dans le reste du monde. En France, les commentateurs dissertent peu en ce moment sur l’affaire Matzneff, et pourtant progresse-t-elle cette affaire. Lentement et sûrement.

L’enquête du New-York Times

Pendant l’hiver, nous avons consacré quatre articles sur Gabriel Matzneff, ses méfaits et son réseau. Le sujet reste brûlant (même si le virus refroidit tout), de nombreuses informations concernant plusieurs milieux, plusieurs cercles « élitistes » se chevauchant, ont été dévoilées ces dernières semaines principalement grâce à l’enquête audacieuse menée par le journaliste du New-York Times sur cette affaire, Norimitsu Onishi, et par la police contrainte de réagir devant l’émotion suscitée par toutes ces révélations.

Le dernier article en date de Normitsu Onishi publié en anglais et en français dans le quotidien américain fut encore une petite bombe dont l’explosion n’a pas fini de provoquer des remous dans les microcosmes intellectuel et politique de notre pays. Le journaliste états-unien a été contacté après la publication de ses deux premiers articles sur le sujet par une autre victime de l’écrivain pédomane (répétons d’emblée que Matzneff n’est pas seulement un amateur d’adolescentes mais aussi de garçons prépubères…) hypnotisée par ce dernier en 1973 avec l’aide du propre père de la malheureuse adolescente, Francesca Gee.

Barzach Mitterand Gabriel MatzneffMadame Gee, aujourd’hui âgée de 61 ans, n’est pas une opportuniste ; elle n’a pas attendu la parution du livre de Vanessa Springora, Le Consentement, pour parler du pervers germanopratin. En 2004, 15 ans avant la sortie de ce livre, Francesca Gee avait tenté de faire entendre sa propre histoire. « Elle avait produit un manuscrit qui détaillait sa relation avec Matzneff ». Mais aucun éditeur n’avait accepté le texte, insiste notre journaliste. Albin-Michel a refusé le manuscrit arguant de la puissance de Matzneff et donc de son pouvoir de nuisance. Le patron de l’époque de la maison d’édition, Thierry Pfister, déclarant qu’il n’était alors pas question « de croiser le fer avec cette bande ». Matzneff avait le bras long. Mais il n’y avait pas que Gabriel Matzneff qui était menaçant de par ses relations pour les éditeurs et les journalistes.

Dans son journal de l’époque, Élie et Phaéton, Matzneff rapporte que la gynécologue, le Dr Michèle Barzach, n’a « à aucun moment cru devoir faire la morale à ce monsieur de trente-sept ans et à sa maîtresse de quinze». Mme Gee affirme auprès du NY Times avoir consulté le Dr Barzach une demi-douzaine de fois en trois ans, toujours en compagnie de Matzneff. « Il l’appelle pour prendre rendez-vous, et on y va », se souvient-elle. « Il est dans la salle d’attente pendant la consultation. Puis il entre, ils discutent et il la règle ».

La déontologie de Michèle Barzach

Barzach Mitterand Gabriel MatzneffAprès avoir lu tous les journaux de Gabriel Matzneff, Normitsu Onishi a la certitude que Michèle Barzach fut durant de nombreuses années la gynécologue chez qui il emmena des jeunes mineures pour obtenir, dit-il, les fameuses pilules contraceptives. Barzach, qui fut ministre de la santé dans le gouvernement Chirac de 1986-1988 sous le premier septennat de François Mitterrand avant de devenir responsable de l’UNICEF-France (impliqué dans une affaire de pédocriminalité gravissime juste avant sa prise de fonction dans les années 80, voir CRIES -NDLR) puis cadre à l’OMS et qui aujourd’hui soutient aux côtés de Philippe Douste-Blazy le docteur iconoclaste Didier Raoult, dit assumer les faits, soient ces prescriptions répétées de pilules pour des adolescentes manipulées par Gabriel Matzneff. Michèle Barzach a été entendue le 2 mars par l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) dans le cadre de l’affaire, nous apprenait Le Monde la semaine dernière seulement.

Francesca Gee a été reçue par l’un des enquêteurs chargé de l’enquête sur Gabriel Matzneff et le policier aurait décrit sa relation avec lui comme « une prise d’otage ». Un entretien de 5 heures qui aura permis à madame Gee de parler en détails du rôle joué par Michèle Barzach dans la carrière perverse de Matzneff et de son réseau. Une question nous vient alors à l’esprit : La sorcière Barzach n’aurait-elle pas durant sa carrière de gynécologue arrangé les affaires d’autres individus de l’acabit de Matzneff ?

Barzach, la gentille libérale Barzach, auscultait la gamine sans jamais la questionner sur les relations qu’elle entretenait réellement avec le satyre (alors qu’elle se présente aussi comme psychologue…) mais simplement en la traitant comme un vétérinaire n’oserait traiter une génisse, avec de la chimie… et on ne sait quoi. Elle faisait preuve d’un épouvantable sang froid dans ses basses œuvres non ? Cela nous interpelle. Quand bien même Matzneff aurait été son seul client prédateur que l’attitude de Barzach resterait énigmatique ou stupéfiante. Elle relève d’une évidente complicité du pouvoir politique et « culturel » avec ces criminels.

Dans le papier du NY Times et plus encore dans une interview qu’elle a accordée au journaliste Alain Léauthier pour le magazine Marianne, Francesca Gee évoque la « trahison » des éditions Grasset de l’époque, quand en 2004, après avoir proposé son manuscrit à cette maison d’édition, elle fut emberlificotée par la responsable de l’époque qui la fit tourner en bourrique pendant plus de 6 mois, soufflant le chaud et le froid quant à la qualité littéraire de son texte avant, finalement, de lui faire comprendre qu’il était bon qu’elle laissât tomber son projet. A plusieurs reprises elle lui a fait en effet réécrire le manuscrit, lui faisant miroiter une possible publication (et surtout, enfin, le moyen de crever l’abcès), en vain.

Qui est cette éditrice qui maîtrise parfaitement l’art de la manipulation ?

Barzach Mitterand Gabriel MatzneffCette éditrice qui aura réussi à désespérer Francesca Gee est Martine Boutang. Les lecteurs de mes 4 articles consacrés à l’affaire Matzneff comprendront tout de suite la motivation de cette éditrice (voir ici). En effet, Martine Boutang, née Martine Ferrand, est l’épouse de feu Pierre-André Boutang mort noyé en 2008 le même jour que le copain pédomane de Matzneff, l’écrivain ignoble Tony Duvert.

Or, Pierre-André Boutang, ancien dirigeant d’Arte (et prédecesseur à ce poste de Bernard-Henry Lévy-NDLR), était l’un des plus proches amis de Gabriel Matzneff. Et le fils aîné de Pierre Boutang, lui-même un proche de Matzneff qu’il embaucha notamment pour écrire dans La Nation Française. Francesca Gee, Norimitsu Onishi et Alain Léauthier ne le savent pas. Matzneff avait le bras long, en effet, et ce bras tenait par le cou Francesca Gee.

« je crois me souvenir que c’est Martine Boutang elle-même qui m’a convoquée dans les bureaux de Grasset, rue des Saints-Pères, dit Francesca Gee dans Marianne. Entre juin 2004 et la fin de l’année ou début 2005, il y a eu trois rencontres. A chaque fois, des remarques un peu vagues et confuses mais une conclusion toujours la même : ça n’allait pas, il fallait refaire… (…) Il n’y avait rien de vraiment clair ou cohérent dans les remarques, à tel point que, lors de la dernière rencontre, j’ai demandé à Martine Boutang de pouvoir l’enregistrer afin de suivre ses conseils. Le propos était assez contradictoire : d’une part elle me demandait d’améliorer le texte mais m’enjoignait dans le même temps de ne surtout pas solliciter d’autres éditeurs. Et elle me mettait en garde contre un succès à scandale si j’agissais ainsi.(…) En tout cas, si Grasset ne m’avait pas fait miroiter la possibilité d’une publication, je serais allée chercher ailleurs, et j’aurais peut-être fini par trouver. Lors de notre dernière rencontre, Martine Boutang m’a affirmé que je n’arriverai jamais à écrire un livre digne de ce nom sur mon histoire. »

Martine Boutang était certainement la mieux placée, la plus motivée, la plus personnellement concernée par cette affaire parmi tous les éditeurs, pour manoeuvrer la malheureuse comme elle le fit.

Un avortement sous le tapis

Nous le voyons, l’affaire Matzneff ne concerne pas un homme seul. Une multitude d’hommes et de femmes ambitieux et sans conscience ont été non seulement proches du prédateurs mais aussi, souvent, des partisans ou des militants de l’ombre de la cause pédomane.

Aujourd’hui ni le New-York Times, ni Marianne n’évoquent un autre manuscrit qui aurait été envoyé toujours aux éditions Grasset au début des années 90 selon Le Parisien du 10 janvier. Pourtant, à la lumière de nos connaissances d’aujourd’hui, l’information principale de ce texte (le journal ne révèle malheureusement pas le nom de l’auteur de ce manuscrit) est encore une bombe. Dans ce récit, la victime de Gabriel Matzneff écrivait qu’elle était, alors adolescente, tombée enceinte de l’écrivain et qu’elle avait avorté. Avant 1975, avant la loi Veil. L’avortement aurait par ailleurs rendu stérile la malheureuse, selon Le Parisien. Mais qui a avorté cette nième victime ? Quel praticien sans scrupule s’est autorisé à commettre cet acte ? Combien de manuscrits d’anciennes victimes existent-ils réellement, combien de témoignages ont-ils été exprimés depuis 50 ans ? Combien de plaintes passées sous silence ? Oui, de plaintes simplement, oralement exprimées, maladroitement, sans fioritures, sans ornement artistique, sans qu’elles ne soient tamisées par cette nécessité stylistique qui paraît incontournable ici dans la dénonciation du mal ?

C’est aberrant ! Depuis la sortie du Consentement de Vanessa Springora, les policiers (qui sondent les coffres forts des maisons d’éditions) et les journalistes ne sont qu’à la recherche de manuscrits et de plumes comme si les témoignages des victimes devaient passer des épreuves imposées avant de pouvoir être pris en considération, avant que le fond du récit soit pris en considération par les commentateurs, les critiques et les juges ! Faut-il donc que l’expérience de l’avortement de la victime anonyme soit relatée avec un vocabulaire soutenu ou avec poésie pour que les enquêteurs y prêtent attention ?! Faut-il faire preuve d’élégance, peut-être pour taire l’essentiel, pour être lu sous le prisme des media ?

Contacté par l’AFP, l’actuel patron des éditions Grasset, Olivier Nora, lui, n’a ni confirmé, ni infirmé l’information du Parisien du 10 janvier en arguant qu’il ne disposait pas d’archives des comités de lecture de Grasset des années 90. Pis, il a mis en garde les journalistes « contre toute interprétation malveillante d’un éventuel refus de cet hypothétique manuscrit ». Olivier Nora qui ose en rajouter : « Je suis quotidiennement dans la situation de refuser des textes, qui n’en sont pas pour autant ‘censurés’. S’il suffisait de se voir refuser une publication pour avoir du talent, cela se saurait, a-t-il conclu. » Propos que nous devons ainsi traduire : le témoignage de cette personne n’existe pas parce que cette personne n’avait pas de talent… Pas de talent, pas de témoignage, pas de témoignage, pas de crime ! Décidément, aujourd’hui comme hier, le confinement mental, l’aveuglement des uns et des autres, est le meilleur atout des prédateurs. A quoi peut bien servir, à qui peut bien profiter, une « société ouverte » si les tabous, les peurs, et la haine ou le dégoût de la vérité y règnent comme jamais ?

François-Xavier Rochette.

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